[12,14] ἀμφότερα δὲ τὰ προειρημένα πολλοὶ τῶν ποιητῶν
δι´ ἐμμέτρου ποιήματος μεμαρτυρήκασι· τὴν μὲν καχομιλίαν
ἐν τοῖσδε, ὅστις δ´ ὁμιλῶν ἥδεται κακοῖς ἀνήρ,
οὐπώποτ´ ἠρώτησα, γινώσκων ὅτι
τοιοῦτός ἐστιν οἷσπερ ἥδεται ξυνών·
τὸν δὲ περὶ τῆς μητρυιᾶς τεθέντα ἐν τούτοις,
τὸν νομοθέτην φασὶν Χαρώνδαν ἔν τινι
νομοθεσίᾳ τά τ´ ἄλλα καὶ ταυτὶ λέγειν·
ὁ παισὶν αὑτοῦ μητρυιὰν ἐπεισάγων
μήτ´ εὐδοκιμείτω μήτε μετεχέτω λόγου
παρὰ τοῖς πολίταις, ὡς ἐπείσακτον κακὸν
κατὰ τῶν ἑαυτοῦ πραγμάτων πεπορισμένος.
εἴτ´ ἐπέτυχες γάρ, φησί, γήμας τὸ πρότερον,
εὐημερῶν κατάπαυσον, εἴτ´ οὐκ ἐπέτυχες,
μανικὸν τὸ πεῖραν δευτέρας λαβεῖν πάλιν.
ταῖς γὰρ ἀληθείαις ὁ δὶς ἐν τοῖς αὐτοῖς πράγμασιν
ἁμαρτάνων ἄφρων ἂν δικαίως νομισθείη. καὶ Φιλήμονος
τοῦ κωμῳδιογράφου γράφοντος τοὺς πολλάκις
ναυτιλλομένους καὶ εἰπόντος
νόμῳ τεθαύμακ´ οὐκ ἐπεὶ πέπλευκέ τις,
ἀλλ´ εἰ πέπλευκε δίς,
τὸ παραπλήσιον ἄν τις ἀποφαίνοιτο μὴ θαυμάζειν
εἴ τις γεγάμηκεν, ἀλλ´ εἰ δὶς γεγάμηκε· κρεῖττον
γὰρ εἶναι δὶς ἑαυτὸν θαλάττῃ παραβαλεῖν ἢ γυναικί.
μέγισται γὰρ καὶ χαλεπώταται στάσεις ἐν ταῖς οἰκίαις
γίνονται διὰ μητρυιὰς τέκνοις πρὸς πατέρας,
καὶ διὰ ταῦτα πολλαὶ καὶ παράνομοι πράξεις ἐν
τοῖς θεάτροις τραγῳδοῦνται.
| [12,14] Plusieurs poètes ont célébré dans leurs chants les
deux premières lois dont nous venons de parler. Voici
comment ils s'expriment sur la fréquentation des méchants :
« Un homme, quel qu'il soit, qui se plaît dans la
société des méchants, je ne lui demande pas qui il est : il
ressemble à ceux qu'il fréquente. » Je citerai le passage
suivant au sujet de la loi concernant les belles-mères :
« Le législateur s'exprime, dit-on, entre autres, ainsi dans
une de ses lois : Que celui qui impose à des enfants une
belle-mère ne soit élevé à aucune dignité et exclu du conseil
des citoyens, comme ayant mal géré ses propres affaires.
Car, ajoute-t-il, si tu as été heureux dans ton premier
mariage, félicite-toi et restes-en là; si tu as été malheureux,
c'est de la folie de s'exposer une seconde fois aux
mêmes chances. » En effet, l'homme qui s'est trompé deux
fois dans ses affaires, doit être avec raison taxé d'insensé.
Philémon, le poète comique, s'exprime ainsi sur ceux qui
s'exposent souvent sur mer : "En vérité, je ne m'étonne
pas qu'on ait navigué, mais qu'on ait navigué deux fois. »
On pourrait dire de même : "Je ne m'étonne pas qu'on se
marie, mais qu'on se soit marié deux fois." Car, il vaut
encore mieux se confier deux fois à la mer que deux fois à
une femme : c'est par la faute des belles-mères que les
plus graves dissensions naissent dans les familles, entre
les enfants et les pères. C'est la source de ces nombreux
crimes que les tragédies nous représentent sur la scène.
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