[12,15] Ὁ δ´ οὖν Χαρώνδας καὶ ἕτερόν τινα νόμον
ἀποδοχῆς ἀξιούμενον ἔγραψε, τὸν περὶ τῆς τῶν ὀρφανῶν
φυλακῆς. οὗτος δ´ ἐξ ἐπιπολῆς μὲν θεωρούμενος
οὐδὲν φαίνεται περιττὸν ἔχειν οὐδὲ ἀποδοχῆς
ἄξιον, ἀναθεωρούμενος δὲ καὶ μετ´ ἀκριβείας
ἐξεταζόμενος μεγάλην ἔχει σπουδήν τε καὶ δόξαν.
ἔγραψε γὰρ τῶν μὲν ὀρφανικῶν χρημάτων ἐπιτροπεύειν
τοὺς ἀγχιστεῖς τοὺς ἀπὸ πατρός, τρέφεσθαι
δὲ τοὺς ὀρφανοὺς παρὰ τοῖς συγγενέσι τοῖς ἀπὸ
μητρός. αὐτόθεν μὲν οὖν ὁ νόμος οὗτος οὐδὲν
ὁρᾶται περιέχων σοφὸν ἢ περιττόν, ἐξεταζόμενος δὲ
κατὰ βάθους εὑρίσκεται δικαίως ὢν ἄξιος ἐπαίνων.
ζητουμένης γὰρ τῆς αἰτίας δι´ ἣν ἄλλοις μὲν τὴν
οὐσίαν, ἑτέροις δὲ τὴν τῶν ὀρφανῶν τροφὴν ἐπίστευσεν,
ἐκφαίνεταί τις ἐπίνοια τοῦ νομοθέτου περιττή·
οἱ μὲν γὰρ ἀπὸ μητρὸς συγγενεῖς οὐ προσήκοντες
τῇ κληρονομίᾳ τῶν ὀρφανῶν οὐκ ἐπιβουλεύσουσιν,
οἱ δ´ ἀπὸ τοῦ πατρὸς οἰκεῖοι ἐπιβουλεῦσαι μὲν οὐ
δύνανται διὰ τὸ μὴ πιστεύεσθαι τοῦ σώματος, τῆς
δ´ οὐσίας εἰς ἐκείνους καθηκούσης, ἐὰν οἱ ὀρφανοὶ
τελευτήσωσιν ἢ διὰ νόσον ἤ τινα ἄλλην περίστασιν,
ἀκριβέστερον οἰκονομήσουσι τὰ χρήματα, ὡς ἰδίας
τὰς ἐκ τῆς τύχης ἐλπίδας ἔχοντες.
| [12,15] Charondas a rédigé une autre loi, digne de remarque,
sur la tutelle des orphelins. Considérée superficiellement,
cette loi ne paraît pas avoir une grande valeur; mais en
l'examinant de plus près, on comprend son importance et sa
célébrité. Cette loi porte que les biens des orphelins soient
administrés par les plus proches parents du côté paternel,
mais que les orphelins eux-mêmes soient élevés par les
parents du côté maternel. Au premier coup d'oeil, on ne
voit rien de trop sage ni de bien fameux; mais en l'approfondissant
davantage, on la trouvera digne d'éloge. Si l'on
cherche les motifs pour lesquels on confie aux uns l'administration
des biens et aux autres l'éducation des orphelins,
la sagacité du législateur apparaîtra dans tout son éclat.
En effet, les parents maternels, n'ayant aucun droit à la
succession des orphelins, n'attenteront pas à leur vie; et
les parents paternels ne peuvent pas commettre de pareil
attentat, parce que la garde de la personne des orphelins
ne leur est pas confiée et qu'ils ne sont chargés que de la
gestion de leurs biens. Si les orphelins viennent à mourir
de maladie ou d'un autre accident, les tuteurs administreront
leurs biens avec d'autant plus d'économie qu'ils ont
l'espérance d'en devenir un jour, selon les chances de la
fortune, les légitimes propriétaires.
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