HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XII

Chapitre 11

  Chapitre 11

[12,11] ὀλίγον δὲ χρόνον ὁμονοήσαντες οἱ Θούριοι στάσει μεγάλῃ περιέπεσον οὐκ ἀλόγως. οἱ γὰρ προϋπάρχοντες Συβαρῖται τὰς μὲν ἀξιολογωτάτας ἀρχὰς ἑαυτοῖς προσένεμον, τὰς δ´εὐτελεῖς τοῖς ὕστερον προσγεγραμμένοις πολίταις· καὶ τὰς γυναῖκας ἐπιθύειν τοῖς θεοῖς ᾤοντο δεῖν πρώτας μὲν τὰς πολίτιδας, ὑστέρας δὲ τὰς μεταγενεστέρας· πρὸς δὲ τούτοις τὴν μὲν σύνεγγυς τῇ πόλει χώραν κατεκληρούχουν ἑαυτοῖς, τὴν δὲ πόρρῳ κειμένην τοῖς ἐπήλυσι. γενομένης δὲ διαφορᾶς διὰ τὰς εἰρημένας αἰτίας, οἱ προσγραφέντες ὕστερον πολῖται πλείους καὶ κρείττονες ὄντες ἀπέκτειναν σχεδὸν ἅπαντας τοὺς προϋπάρχοντας Συβαρίτας, καὶ τὴν πόλιν αὐτοὶ κατῴκησαν. πολλῆς δὲ οὔσης καὶ καλῆς χώρας, οἰκήτορας ἐκ τῆς Ἑλλάδος μεταπεμψάμενοι συχνούς, διενείμαντο τὴν πόλιν καὶ τὴν χώραν ἐπ´ ἴσης ἔνεμον. οἱ δὲ διαμένοντες ταχὺ πλούτους μεγάλους ἐκτήσαντο, καὶ πρὸς τοὺς Κροτωνιάτας φιλίαν συνθέμενοι καλῶς ἐπολιτεύοντο. συστησάμενοι δὲ πολίτευμα δημοκρατικὸν διεῖλον τοὺς πολίτας εἰς δέκα φυλάς, καὶ τὰς προσηγορίας ἁπάσαις περιέθηκαν ἐκ τῶν ἐθνῶν, τρεῖς μὲν ἀπὸ τῶν ἐκ Πελοποννήσου συναχθέντων ὀνομάσαντες Ἀρκάδα καὶ Ἀχαΐδα καὶ Ἠλείαν, τὰς ἴσας δὲ ἀπὸ τῶν ἔξωθεν ὁμοεθνῶν, Βοιωτίαν, Ἀμφικτυονίδα, Δωρίδα, τὰς δὲ λοιπὰς τέτταρας ἀπὸ τῶν ἄλλων γενῶν, Ἰάδα, Ἀθηναΐδα, Εὐβοΐδα, Νησιῶτιν. εἵλοντο δὲ καὶ νομοθέτην τὸν ἄριστον τῶν ἐν παιδείᾳ θαυμαζομένων πολιτῶν Χαρώνδαν. οὗτος δὲ ἐπισκεψάμενος τὰς ἁπάντων νομοθεσίας ἐξελέξατο τὰ κράτιστα καὶ κατέταξεν εἰς τοὺς νόμους· πολλὰ δὲ καὶ ἴδια ἐπινοησάμενος ἐξεῦρε, περὶ ὧν οὐκ ἀνοίκειόν ἐστιν ἐπιμνησθῆναι πρὸς διόρθωσιν τῶν ἀναγινωσκόντων. [12,11] Après avoir vécu très peu de temps dans la concorde, les Thuriens tombèrent dans de graves dissensions, pour un motif assez légitime. Les Sybarites, débris de l'ancienne population, s'arrogèrent les principales magistratures et ne laissèrent que des fonctions peu importantes à ceux qui avaient obtenu plus récemment le droit de cité. Ils prétendaient aussi que, dans les sacrifices, les femmes des citoyens primitifs occupassent le premier rang. et que les autres ne vinssent qu'après. De plus, dans le partage des terres, ils s'étaient attribué les propriétés les plus voisines de la ville et n'avaient donné aux derniers venus que les propriétés plus éloignées. Toutes ces prétentions firent naître une grave discorde. Les nouveaux citoyens, plus nombreux et plus braves, tuèrent presque tous les anciens Sybarites et prirent possession de toute la ville. Comme le territoire qu'ils occupaient était étendu et beau, ils firent venir de la Grèce nombre de colons auxquels ils distribuèrent les quartiers de la ville et les terres des environs. Cette colonie s'enrichit promptement, fit un traité d'alliance avec les Crotoniates, et fut bien gouvernée. Le gouvernement était démocratique; les citoyens étaient divisés en dix tribus dont les noms rappelaient leur origine. Ainsi il y avait trois tribus originaires du Péloponnèse, l'Arcadienne, l'Achéenne et l'Élienne; trois autres descendaient de nations plus éloignées : c'étaient les tribus Béotienne, Amphictyonnienne et Dorienne; les quatre dernières, composées d'autres nations, s'appelèrent Iade, Athénaïde, Euboïde et Insulaire. Ils choisirent pour législateur Charondas, homme vertueux et admiré pour ses connaissances. Après avoir examiné les codes de tous les législateurs pour en extraire les meilleures maximes, il les rédigea en lois. Il inventa aussi lui-même beaucoup de lois particulières, qu'il n'est pas hors de propos de faire connaitre pour l'instruction des lecteurs.


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Dernière mise à jour : 11/10/2006