HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XII

Chapitre 10

  Chapitre 10

[12,10] τῶν δὲ Κροτωνιατῶν διὰ τὴν ὀργὴν ζωγρεῖν μὲν μηδένα βουληθέντων, πάντας δὲ κατὰ τὴν φυγὴν τοὺς ὑποπεσόντας ἀποκτεινόντων, οἱ πλείους κατεκόπησαν· τὴν δὲ πόλιν διήρπασαν καὶ παντελῶς ἔρημον ἐποίησαν. ὕστερον δὲ ἔτεσιν ὀκτὼ πρὸς τοῖς πεντήκοντα Θετταλοὶ συνῴκισαν, καὶ μετ´ ὀλίγον ὑπὸ Κροτωνιατῶν ἐξέπεσον {πέντε ἔτεσιν ὕστερον τοῦ δευτέρου συνοικισμοῦ} κατὰ τοὺς ὑποκειμένους καιρούς {ἐπ´ ἄρχοντος δ´ Ἀθήνησι Καλλιμάχου συνῳκίσθη}. καὶ μετὰ βραχὺ μετασταθεῖσα εἰς ἕτερον τόπον προσηγορίας ἑτέρας ἔτυχε, κτιστῶν γενομένων Λάμπωνος καὶ Ξενοκρίτου τοῦτον τὸν τρόπον. οἱ γὰρ τὸ δεύτερον ἐκπεσόντες ἐκ τῆς πατρίδος Συβαρῖται πρέσβεις ἔπεμψαν εἰς τὴν Ἑλλάδα πρὸς Λακεδαιμονίους καὶ Ἀθηναίους, ἀξιοῦντες συνεπιλαβέσθαι τῆς καθόδου καὶ κοινωνῆσαι τῆς ἀποικίας. Λακεδαιμόνιοι μὲν οὖν οὐ προσέσχον αὐτοῖς, Ἀθηναῖοι δὲ συμπράξειν ἐπαγγειλάμενοι, δέκα ναῦς πληρώσαντες ἀπέστειλαν τοῖς Συβαρίταις, ὧν ἡγεῖτο Λάμπων τε καὶ Ξενόκριτος· ἐκήρυξαν δὲ κατὰ τὰς ἐν Πελοποννήσῳ πόλεις κοινοποιούμενοι τὴν ἀποικίαν τῷ βουλομένῳ μετέχειν τῆς ἀποικίας. ὑπακουσάντων δὲ πολλῶν καὶ λαβόντων χρησμὸν παρὰ τοῦ Ἀπόλλωνος, ὅτι δεῖ κτίσαι πόλιν αὐτοὺς ἐν τούτῳ τῷ τόπῳ, ὅπου μέλλουσιν οἰκεῖν μέτριον ὕδωρ πίνοντες, ἀμετρὶ δὲ μᾶζαν ἔδοντες, κατέπλευσαν εἰς τὴν Ἰταλίαν, καὶ καταντήσαντες εἰς τὴν Σύβαριν ἐζήτουν τὸν τόπον, ὃν θεὸς ἦν προστεταχὼς κατοικεῖν. εὑρόντες δὲ οὐκ ἄπωθεν τῆς Συβάρεως κρήνην ὀνομαζομένην Θουρίαν, ἔχουσαν αὐλὸν χάλκεον, ὃν ἐκάλουν οἱ ἐγχώριοι μέδιμνον, νομίσαντες εἶναι τοῦτον τὸν τόπον τὸν δηλούμενον ὑπὸ τοῦ θεοῦ περιέβαλον τεῖχος, καὶ κτίσαντες πόλιν ὠνόμασαν ἀπὸ τῆς κρήνης Θούριον. τὴν δὲ πόλιν διελόμενοι κατὰ μὲν μῆκος εἰς τέτταρας πλατείας, ὧν καλοῦσι τὴν μὲν μίαν Ἡράκλειαν, τὴν δὲ Ἀφροδισίαν, τὴν δὲ Ὀλυμπιάδα, τὴν δὲ Διονυσιάδα, κατὰ δὲ τὸ πλάτος διεῖλον εἰς τρεῖς πλατείας, ὧν μὲν ὠνομάσθη Ἡρῴα, δὲ Θουρία, δὲ Θουρῖνα. τούτων δὲ τῶν στενωπῶν πεπληρωμένων ταῖς οἰκίαις πόλις ἐφαίνετο καλῶς κατεσκευάσθαι. [12,10] Les Crotoniates étaient si exaspérés, qu'ils ne voulaient faire aucun prisonnier; ils tuèrent tous les fuyards qu'ils pouvaient atteindre; ils firent un grand massacre, pillèrent la ville de Sybaris et la dépeuplèrent complètement. Cinquante-huit ans après, quelques Thessaliens la reconstruisirent; mais déjà cinq ans après cette seconde fondation, ils en furent à leur tour chassés par les Crotoniates. A l'époque à laquelle nous touchons, sous l'archontat de Callimaque, la ville de Sybaris fut encore une fois relevée et transportée peu de temps après dans un autre emplacement; en même temps ses fondateurs, Lampon et Xénocrite, lui donnèrent un autre nom, ainsi qu'on va le voir. Les Sybarites, expulsés une seconde fois de leur patrie, envoyèrent en Grèce des députés pour prier les Lacédémoniens et les Athéniens de les aider à rentrer dans leur pays et de prendre part à leur colonie. Les Lacédémoniens s'y refusèrent; mais les Athéniens décrétèrent des secours : ils équipèrent dix navires et les envoyèrent aux Sybarites, sous le commandement de Lampon et de Xénocrite; ils firent proclamer par des hérauts, dans toutes les villes du Péloponnèse, que chacun serait libre de faire partie de cette colonie. Beaucoup de monde se rendit à cet appel. L'oracle d'Apollon, qu'on avait consulté, répondit qu'il fallait fonder une ville dans un endroit où l'on devait boire de l'eau avec mesure, et où l'on pouvait manger sans mesure. Débarqués en Italie, les nouveaux colons se rendirent à Sybaris, et cherchèrent l'emplacement que le dieu leur avait désigné. Ils trouvèrent, non loin de Sybaris, une source appelée Thuria : elle s'écoulait par un tuyau d'airain, que les indigènes nommaient un "médimne". Ce fut là le lieu qu'ils crurent avoir été indiqué par l'oracle. Ils l'entourèrent donc d'un mur et construisirent une ville qu'ils appelèrent Thurium, du nom de la source. Ils firent traverser cette ville, dans le sens de sa longueur, par quatre rues principales, appelées les rues d'Hercule, de Vénus, de l'Olympien et de Bacchus. Dans le sens de sa largeur, elle fut divisée par trois rues, appelées Héroa, Thuria et Thurina. Dans les quartiers circonscrits par ces rues, on éleva des maisons, et la ville eut une belle apparence.


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Dernière mise à jour : 11/10/2006