[5,49] Τὸν δὲ γάμον τοῦτον πρῶτον δαῖσαι θεούς,
καὶ Δήμητραν μὲν Ἰασίωνος ἐρασθεῖσαν τὸν καρπὸν τοῦ σίτου
δωρήσασθαι, Ἑρμῆν δὲ λύραν, Ἀθηνᾶν δὲ τὸν διαβεβοημένον
ὅρμον καὶ πέπλον καὶ αὐλούς, Ἠλέκτραν δὲ τὰ τῆς
μεγάλης καλουμένης μητρὸς τῶν θεῶν ἱερὰ μετὰ
κυμβάλων καὶ τυμπάνων καὶ τῶν ὀργιαζόντων· καὶ
Ἀπόλλωνα μὲν κιθαρίσαι, τὰς δὲ Μούσας αὐλῆσαι,
τοὺς δ´ ἄλλους θεοὺς εὐφημοῦντας συναυξῆσαι τὸν
γάμον. μετὰ δὲ ταῦτα τὸν μὲν Κάδμον κατὰ τὸν
παραδεδομένον χρησμὸν κτίσαι Θήβας τὰς ἐν Βοιωτίᾳ
φασί, τὸν δ´ Ἰασίωνα γήμαντα Κυβέλην γεννῆσαι
Κορύβαντα. Ἰασίωνος δὲ εἰς θεοὺς μεταστάντος,
Δάρδανον καὶ Κυβέλην καὶ Κορύβαντα μετακομίσαι
εἰς τὴν Ἀσίαν τὰ τῆς μητρὸς τῶν θεῶν ἱερὰ
καὶ συναπᾶραι εἰς Φρυγίαν. καὶ τὴν μὲν Κυβέλην
Ὀλύμπῳ τῷ πρώτῳ συνοικήσασαν γεννῆσαι Ἀλκήν,
καὶ τὴν θεὰν Κυβέλην ἀφ´ ἑαυτῆς ὀνομάσαι· τὸν
δὲ Κορύβαντα τοὺς ἐπὶ τοῖς τῆς μητρὸς ἱεροῖς ἐνθουσιάσαντας
ἀφ´ ἑαυτοῦ Κορύβαντας προσαγορεῦσαι,
γῆμαι δὲ Θήβην τὴν Κίλικος θυγατέρα. ὁμοίως
δὲ τοὺς αὐλοὺς εἰς Φρυγίαν ἐντεῦθεν μετενεχθῆναι,
καὶ τὴν λύραν τὴν Ἑρμοῦ εἰς Λυρνησσόν, ἣν Ἀχιλλέα
ὕστερον ἐκπορθήσαντα λαβεῖν. ἐξ Ἰασίωνος δὲ
καὶ Δήμητρος Πλοῦτον γενέσθαι φασὶν οἱ μῦθοι,
τὸ δ´ ἀληθές, τὸν τοῦ σίτου πλοῦτον, δωρηθέντα
ἐν τῷ τῆς Ἁρμονίας γάμῳ διὰ τὴν συνουσίαν τοῦ
Ἰασίωνος. καὶ τὰ μὲν κατὰ μέρος τῆς τελετῆς ἐν
ἀπορρήτοις τηρούμενα μόνοις παραδίδοται τοῖς μυηθεῖσι·
διαβεβόηται δ´ ἡ τούτων τῶν θεῶν ἐπιφάνεια
καὶ παράδοξος ἐν τοῖς κινδύνοις βοήθεια τοῖς
ἐπικαλεσαμένοις τῶν μυηθέντων. γίνεσθαι δέ φασι
καὶ εὐσεβεστέρους καὶ δικαιοτέρους καὶ κατὰ πᾶν
βελτίονας ἑαυτῶν τοὺς τῶν μυστηρίων κοινωνήσαντας.
διὸ καὶ τῶν ἀρχαίων ἡρώων τε καὶ ἡμιθέων
τοὺς ἐπιφανεστάτους πεφιλοτιμῆσθαι μεταλαβεῖν
τῆς τελετῆς· καὶ γὰρ Ἰάσονα καὶ Διοσκόρους,
ἔτι δ´ Ἡρακλέα καὶ Ὀρφέα, μυηθέντας ἐπιτυχεῖν ἐν
ἁπάσαις ταῖς στρατείαις διὰ τὴν τῶν θεῶν τούτων ἐπιφάνειαν.
| [5,49] Ce furent les premières noces au festin desquelles les dieux voulurent bien
assister. Cérès, qui chérissait tendrement Iasion, donna du blé pour présent aux
mariés, Mercure leur apporta la lyre, Minerve son fameux collier, son voile et la flûte.
Électre y célébra les mystères de la mère des dieux et y fit danser les orgies au bruit
des tambours et des timbales. Apollon ensuite joua de la lyre, les Muses
l'accompagnèrent avec leurs flûtes et les autres dieux applaudirent tous à ce
mariage par des acclamations de joie. Au sortir de là Cadmus, suivant l'ordre
d'un oracle, vint bâtir Thèbes en Béotie. Quant à Iasion, on dit qu'il épousa
Cybèle et qu'il eut de cette déesse un fils nommé Corybas, mais peu après, ayant
été mis au rang des dieux, Dardanus, Cybèle et Corybas portèrent en Asie et
particulièrement en Phrygie les mystères de la mère des dieux. Cybèle épousa
ensuite le premier Olympus qui la rendit mère d'Alée à laquelle elle donna son
nom de Cybèle. Corybas de son côté se maria avec Thébè, fille de Cilix, et
donna le nom de Corybantes à ceux qui entraient dans une espèce de fureur en
célébrant les mystères de la déesse. C'est avec ces mystères que l'usage des
flûtes passa en Phrygie. La lyre de Mercure fut transportée dans la ville de
Lyrnesse qu'Achille prit et saccagea depuis. On lit dans la fable que Pluton fut
fils de Iasion et de Cérès. Mais c'est une pure allégorie dont le vrai sens est
que les blés de Cérès donnés à Iasion aux noces d'Harmonie, sont la source des
richesses désignées par Pluton. Á l'égard des autres interprétations, il n'y a
que les initiés qui les sachent. On a beaucoup fait valoir les apparitions dont
les dieux les ont favorisés et les secours qu'ils ont reçus d'eux, en les
invoquant dans les périls. Il est vrai du moins que l'initiation les rend plus
religieux, plus justes et meilleurs en toute manière qu'ils ne l'étaient
auparavant. C'est pour cela que les anciens héros et les demi-dieux les plus
célèbres ont aspiré à cet honneur, et c'est par la faveur des dieux attachée à
cette cérémonie que Iasion, les Dioscures, Hercule et Orphée ont réussi dans
leurs entreprises les plus périlleuses.
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