HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Mémoires sur les anciens orateurs, II (Isocrate)

Chapitre 5

  Chapitre 5

[2,5] Τίς γὰρ οὐκ ἂν γένοιτο φιλόπολίς τε καὶ φιλόδημος; τίς οὐκ ἂν ἐπιτηδεύσειε τὴν πολιτικὴν καλοκἀγαθίαν, ἀναγνοὺς αὐτοῦ τὸν Πανηγυρικόν; ἐν διεξιὼν τὰς τῶν ἀρχαίων ἀρετὰς, φησίν, ὡς οἱ τὴν Ἑλλάδα ἐλευθερώσαντες ἀπὸ τῶν βαρβάρων, οὐ τὰ πολέμια δεινοὶ μόνον ἦσαν, ἀλλὰ καὶ τὰ ἤθη γενναῖοι, καὶ φιλότιμοι καὶ σώφρονες· οἵ γε τῶν μὲν κοινῶν μᾶλλον ἐφρόντιζον τῶν ἰδίων, τῶν δὲ ἀλλοτρίων ἧττον ἐπεθύμουν τῶν ἀδυνάτων· καὶ τὴν εὐδαιμονίαν οὐ πρὸς ἀργύριον ἔκρινον, ἀλλὰ πρὸς εὐδοξίαν· μέγαν οἰόμενοι τοῖς παισὶ καταλείψειν πλοῦτον, καὶ ἀνεπίφθονον, τὴν παρὰ τοῖς πλήθεσι τιμήν. Κρείττονα δὲ ἡγοῦντο τὸν εὐσχήμονα θάνατον, τὸν ἀκλεῆ βίον· ἐσκόπουν δὲ οὐχ ὅπως οἱ νόμοι καλῶς καὶ ἀκριβῶς αὐτοῖς ἕξουσιν, ἀλλ´ ὡς τῶν καθ´ ἡμέραν ἐπιτηδευμάτων μετριότης μηθὲν ἐκβήσεται τῶν πατρίων. Οὕτως δὲ εἶχεν αὐτοῖς τὰ πρὸς ἀλλήλους φιλοτίμως καὶ πολιτικῶς, ὥστε καὶ τὰς στάσεις ἐποιοῦντο πρὸς ἀλλήλους, πότεροι πλείω τὴν πόλιν ἀγαθὰ ποιήσουσιν, οὐχ οἵτινες τοὺς ἑτέρους ἀπολέσαντες, τῶν λοιπῶν αὐτοὶ ἄρξουσι· τῇ δὲ αὐτῇ προθυμίᾳ χρώμενοι καὶ πρὸς τὴν Ἑλλάδα, τῷ θεραπεύειν προσήγοντο τὰς πόλεις, καὶ τῷ πείθειν ταῖς εὐεργεσίαις μᾶλλον τῷ βιάζεσθαι τοῖς ὅπλοις κατεῖχον· πιστοτέροις χρώμενοι τοῖς λόγοις νῦν τοῖς ὅρκοις, καὶ ταῖς συνθήκαις ἀξιοῦντες μᾶλλον ἐμμένειν, ταῖς ἀνάγκαις. Τοιαῦτα δὲ περὶ τῶν ἡττόνων ἀξιοῦντες γινώσκειν, οἷα περὶ σφῶν αὐτῶν τοὺς κρείττους ἂν ἠξίωσαν φρονεῖν· οὕτω δὲ παρεσκευασμένοι τὰς γνώμας, ὡς ἰδίᾳ μὲν ἔχοντες τὰς ἑαυτῶν πόλεις, κοινὴν δὲ πατρίδα τὴν Ἑλλάδα οἰκοῦντες. [2,5] Qui ne serait point enflammé d'amour pour son pays et pour ses concitoyens, qui ne brillerait pas d'acquérir toutes les vertus propres à assurer le bonheur des empires, après la lecture du Panégyrique, de ce discours où il expose les vertus des anciens Grecs qui affranchirent la patrie du joug des Barbares? Suivant lui, non seulement ils étaient redoutables dans les combats ; mais, animés des plus généreux sentiments, passionnés pour la gloire et pleins de modération, ils s'occupaient des intérêts publics bien plus que de leurs intérêts propres; le bien d'autrui était moins l'objet de leurs désirs que les choses qui ne peuvent jamais exister ; ils ne prenaient point les richesses, mais la gloire pour mesure de leur prospérité, persuadés qu'ils légueraient à leurs enfants des trésors assez considérables et placés hors des coups de l'envie, s'ils leur laissaient pour héritage les récompenses décernées par la reconnaissance publique. Un noble trépas leur paraissait bien préférable à une vie sans gloire. Ils veillaient, non à faire de bonnes lois, mais à ce que leur conduite de chaque jour ne portât aucune atteinte aux sages institutions de leurs pères. Ils agissaient avec tant de loyauté et tant de délicatesse, qu'il n'y avait de factions et de rivalité entre eux que pour se disputer l'avantage de bien mériter de la patrie, et non pour se supplanter et s'emparer de l'autorité. Pleins des mêmes sentiments pour la Grèce entière, c'est par des services qu'ils attirèrent plusieurs républiques dans leur alliance, et ils les rendirent fidèles plutôt par des bien-faits que par la force des armes. Leur parole était un garant plus inviolable que les serments d'aujourd'hui : ils aimaient mieux garder volontairement la foi des traités que d'y ètre réduits par la nécessité, et se croyaient obligés d'être envers les peuples plus faibles dans les dispositions où ils voulaient trouver eux-mèmes les peuples plus puissants, persuadés que s'ils habitaient des états séparés, la Grèce entière était leur commune patrie.


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Dernière mise à jour : 18/05/2006