HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Mémoires sur les anciens orateurs, II (Isocrate)

Chapitre 12

  Chapitre 12

[2,12] Ταῦτα ἔφην περὶ τῆς λέξεως τῆς ἑκατέρου. Τῶν δὲ πραγμάτων ποιούμενος ἐξέτασιν, τὴν μὲν εὕρεσιν θαυμαστὴν παρ´ ἀμφοῖν κατελαβόμην, καὶ ἔτι τὴν κρίσιν· τῇ δὲ τάξει τῶν ἐνθυμημάτων, καὶ τοῖς μερισμοῖς τῶν ἐπιχειρημάτων, καὶ τῇ καθ´ ἕκαστον εἶδος ἐξεργασίᾳ, τοῖς τε ἄλλοις ἅπασι τοῖς ἐν τῷ πραγματικῷ τόπῳ θεωρήμασι, παρὰ πολὺ προτερεῖν ἡγούμην Ἰσοκράτην Λυσίου. Κατὰ δὲ τὴν λαμπρότητα τῶν ὑποθέσεων, καὶ τὸ φιλόσοφον τῆς προαιρέσεως, πλεῖον διαφέρειν παιδὸς ἄνδρα, ὡς Πλάτων εἴρηκεν· εἰ δὲ χρὴ τἀληθὲς εἰπεῖν, καὶ τῶν ἄλλων ἁπάντων ῥητόρων, ὅσοι φιλοσόφως τοῦ μαθήματος τούτου προέστησαν. Τῆς μέντοι ἀγωγῆς τῶν περιόδων τὸ κύκλιον καὶ τῶν σχηματισμῶν τῆς λέξεως τὸ μειρακιῶδες, οὐκ ἐδοκίμαζον. Δουλεύει γὰρ διάνοια πολλάκις τῷ ῥυθμῷ τῆς λέξεως, καὶ τοῦ κομψοῦ λείπεται τὸ ἀληθινόν. Κράτιστον δὲ ἐπιτήδευμα ἐν διαλέκτῳ πολιτικῇ καὶ ἐναγωνίῳ, τὸ ὁμοιότατον τῷ κατὰ φύσιν· βούλεται δὲ φύσις τοῖς νοήμασιν ἕπεσθαι τὴν λέξιν, οὐ τῇ λέξει τὰ νοήματα. Συμβούλῳ δὲ δὴ περὶ πολέμου καὶ εἰρήνης λέγοντι, καὶ ἰδιώτῃ τὸν περὶ ψυχῆς τρέχοντι κίνδυνον ἐν δικασταῖς, τὰ κομψὰ καὶ θεατρικὰ καὶ μειρακιώδη ταῦτα οὐκ οἶδα ἥντινα δύναιτο ἂν παρασχεῖν ὠφέλειαν· μᾶλλον δὲ οἶδα ὅτι καὶ βλάβης ἂν αἴτια γένοιτο. Χαριεντισμὸς γὰρ πᾶς ἐν σπουδῇ, καὶ καλῶς γινόμενος, ἄωρον πρᾶγμα καὶ πολεμιώτατον ἐλέῳ. [2,12] Voilà ce que j'ai dit de leur style : par rapport aux choses, je trouve qu'ils ont l'un et l'autre une invention et un jugement admirables; mais, pour l'enchaînement des preuves, leur distribution, l'art de les développer; en un mot, dans tout ce qui concerne le fond même du discours, Isocrate me paraît bien supérieur. Quant à la beauté des sujets et à leur but philosophique, il y a, suivant Platon, entre ces deux orateurs, et s'il faut dire la vérité tout entière, entre Isocrate et les orateurs qui se sont exercés sur des questions de même nature, autant de différence qu'entre un enfant et un homme fait; mais je n'approuve ni les formes arrondies de ses périodes, ni l'affectation puérile de ses tours. Chez lui, la pensée est souvent esclave du nombre; il sacrifie le naturel aux ornements, quoique, dans l'éloquence politique et au barreau, le principal mérite consiste à imiter la nature. Or, la nature veut que l'expression soit asservie à la pensée, et non pas la pensée à l'expression. Lorsqu'un orateur conseille la guerre ou la paix, lorsqu'un citoyen parle devant des juges pour éloigner le péril qui menace ses jours, je ne vois pas à quoi peuvent servir ces ornements frivoles et faits pour le théâtre ; ou plutôt, je sens qu'ils doivent nuire : dans un sujet sérieux, les ornements recherchés, quelque brillants qu'on les suppose, sont déplacés et ferment tout accès à la pitié.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 18/05/2006