[2,9] IX. 1. Ὁ δὲ Ῥωμύλος ἐπειδὴ διέκρινε τοὺς κρείττους ἀπὸ τῶν ἡττόνων,
ἐνομοθέτει μετὰ τοῦτο καὶ διέταττεν, ἃ χρὴ πράττειν ἑκατέρους· τοὺς μὲν
εὐπατρίδας ἱερᾶσθαί τε καὶ ἄρχειν καὶ δικάζειν καὶ μεθ´ ἑαυτοῦ τὰ κοινὰ
πράττειν ἐπὶ τῶν κατὰ {τὴν} πόλιν ἔργων μένοντας, τοὺς δὲ δημοτικοὺς
τούτων μὲν ἀπολελύσθαι τῶν πραγματειῶν ἀπείρους τε αὐτῶν ὄντας καὶ δι´
ἀπορίαν χρημάτων ἀσχόλους, γεωργεῖν δὲ καὶ κτηνοτροφεῖν καὶ τὰς
χρηματοποιοὺς ἐργάζεσθαι τέχνας, ἵνα μὴ στασιάζωσιν, ὥσπερ ἐν ταῖς
ἄλλαις πόλεσιν, ἢ τῶν ἐν τέλει προπηλακιζόντων τοὺς ταπεινοὺς ἢ τῶν
φαύλων καὶ ἀπόρων τοῖς ἐν ταῖς ὑπεροχαῖς φθονούντων.
2. Παρακαταθήκας δὲ ἔδωκε τοῖς πατρικίοις τοὺς δημοτικοὺς ἐπιτρέψας
ἑκάστῳ τῶν ἐκ τοῦ πλήθους, ὃν αὐτὸς ἐβούλετο, νέμειν προστάτην, ἔθος
Ἑλληνικὸν καὶ ἀρχαῖον, ᾧ Θετταλοί τε μέχρι πολλοῦ χρώμενοι διετέλεσαν
καὶ Ἀθηναῖοι κατ´ ἀρχάς, ἐπὶ τὰ κρείττω λαβών. Ἐκεῖνοι μὲν γὰρ
ὑπεροπτικῶς ἐχρῶντο τοῖς πελάταις ἔργα τε ἐπιτάττοντες οὐ προσήκοντα
ἐλευθέροις, καὶ ὁπότε μὴ πράξειάν τι τῶν κελευομένων, πληγὰς ἐντείνοντες
καὶ τἆλλα ὥσπερ ἀργυρωνήτοις παραχρώμενοι. Ἐκάλουν δὲ Ἀθηναῖοι μὲν
θῆτας τοὺς πελάτας ἐπὶ τῆς λατρείας, Θετταλοὶ δὲ πενέστας ὀνειδίζοντες
αὐτοῖς εὐθὺς ἐν τῇ κλήσει τὴν τύχην.
3. Ὁ δὲ Ῥωμύλος ἐπικλήσει τε εὐπρεπεῖ τὸ πρᾶγμα ἐκόσμησε πατρωνείαν
ὀνομάσας τὴν τῶν πενήτων καὶ ταπεινῶν προστασίαν, καὶ τὰ ἔργα χρηστὰ
προσέθηκεν ἑκατέροις, καὶ φιλανθρώπους καὶ πολιτικὰς κατασκευαζόμενος
αὐτῶν τὰς συζυγίας.
| [2,9] IX. 1. Après que Romulus eut distingué ceux de rang supérieur et ceux de rang
inférieur, il établit ensuite les lois et les fonctions prescrites à chaque rang. Les
patriciens devaient être prêtres, magistrats et juges, et devaient l'aider dans la
gestion des affaires publiques, se consacrant aux affaires de la ville. Les
plébéiens étaient exclus de ces fonctions, parce qu’ils n’étaient pas au courant
de ces choses et parce que leurs petits moyens le leur laissaient pas le loisir de
s'occuper d’elles, mais ils devaient s'appliquer à l'agriculture, à la multiplication
du bétail et à l'exercice des métiers profitables. Ce devait les empêcher de
d’entrer en sédition, comme cela se produit dans d'autres villes quand les
magistrats maltraitent les gens humbles ou que le petit peuple et les nécessiteux
envient ceux qui ont l'autorité.
2. Il plaça les plébéiens sous la responsabilité des patriciens, en permettant à
chaque plébéien de choisir pour patron le patricien qui souhaitait. En cela il
améliorait une coutume grecque ancienne en usage parmi le Thessaliens
pendant longtemps et parmi les Athéniens au commencement. Ces derniers
traitaient leurs clients avec arrogance, leur imposant des travaux indignes
d’hommes libres, et toutes les fois qu'ils désobéissaient à un de leurs ordres, ils
les battaient et abusaient d’eux comme s’ils avaient été des esclaves achetés.
Les Athéniens appelaient leurs clients des thêtes ou des "laquais," parce qu'ils
les louaient, et les Thessaliens les appelaient penestai ou "tâcherons," car ce
nom leur reprochait leur état.
3. Mais Romulus non seulement orna ce rapport sous une belle dénomination : il
appela cette protection accordée aux pauvre et aux humbles un "patronage,"
mais il établit également des charges honorables pour les deux parties, en
créant entre eux des liens de bonté et des liens civiques.
|