[2,8] VIII. 1. Ἑτέρα δὲ αὐτῶν πάλιν τῶν ἀνδρῶν ἡ τὰ φιλάνθρωπα καὶ τὰς τιμὰς
διανέμουσα κατὰ τὴν ἀξίαν, ἣν μέλλω διηγεῖσθαι. τοὺς ἐπιφανεῖς κατὰ
γένος καὶ δι´ ἀρετὴν ἐπαινουμένους καὶ χρήμασιν ὡς ἐν τοῖς τότε καιροῖς
εὐπόρους, οἷς ἤδη παῖδες ἦσαν, διώριζεν ἀπὸ τῶν ἀσήμων καὶ ταπεινῶν καὶ
ἀπόρων. Ἐκάλει δὲ τοὺς μὲν ἐν τῇ καταδεεστέρᾳ τύχῃ πληβείους, ὡς δ´ ἂν
Ἕλληνες εἴποιεν δημοτικούς· τοὺς δ´ ἐν τῇ κρείττονι πατέρας εἴτε διὰ τὸ
πρεσβεύειν ἡλικίᾳ τῶν ἄλλων, εἴθ´ ὅτι παῖδες αὐτοῖς ἦσαν, εἴτε διὰ τὴν
ἐπιφάνειαν τοῦ γένους, εἴτε διὰ πάντα ταῦτα· ἐκ τῆς Ἀθηναίων πολιτείας,
ὡς ἄν τις εἰκάσειε, τῆς κατ´ ἐκεῖνον τὸν χρόνον ἔτι διαμενούσης τὸ
παράδειγμα λαβών.
2. Ἐκεῖνοι μὲν γὰρ εἰς δύο μέρη νείμαντες τὸ πλῆθος εὐπατρίδας μὲν
ἐκάλουν τοὺς ἐκ τῶν ἐπιφανῶν οἴκων καὶ χρήμασι δυνατούς, οἷς ἡ τῆς
πόλεως ἀνέκειτο προστασία, ἀγροίκους δὲ τοὺς ἄλλους πολίτας, οἳ τῶν
κοινῶν οὐδενὸς ἦσαν κύριοι· σὺν χρόνῳ δὲ καὶ οὗτοι προσελήφθησαν ἐπὶ τὰς
ἀρχάς.
3. Οἱ μὲν δὴ τὰ πιθανώτατα περὶ τῆς Ῥωμαίων πολιτείας ἱστοροῦντες διὰ
ταύτας τὰς αἰτίας κληθῆναί φασι τοὺς ἄνδρας ἐκείνους πατέρας καὶ τοὺς
ἐκγόνους αὐτῶν πατρικίους, οἱ δὲ πρὸς τὸν ἴδιον φθόνον ἀναφέροντες τὸ
πρᾶγμα καὶ διαβάλλοντες εἰς δυσγένειαν τὴν πόλιν οὐ διὰ ταῦτα πατρικίους
ἐκείνους κληθῆναί φασιν, ἀλλ´ ὅτι πατέρας εἶχον ἀποδεῖξαι μόνοι, ὡς τῶν γε
ἄλλων δραπετῶν ὄντων καὶ οὐκ ἐχόντων ὀνομάσαι πατέρας ἐλευθέρους.
4. Τεκμήριον δὲ τούτου παρέχουσιν, ὅτι τοὺς μὲν πατρικίους, ὁπότε δόξειε
τοῖς βασιλεῦσι συγκαλεῖν, οἱ κήρυκες ἐξ ὀνόματός τε καὶ πατρόθεν
ἀνηγόρευον, τοὺς δὲ δημοτικοὺς ὑπηρέται τινὲς ἀθρόους κέρασι βοείοις
ἐμβυκανῶντες ἐπὶ τὰς ἐκκλησίας συνῆγον. ἔστι δὲ οὔτε ἡ τῶν κηρύκων
ἀνάκλησις τῆς εὐγενείας τῶν πατρικίων τεκμήριον, οὔτε ἡ τῆς βυκάνης
φωνὴ τῆς ἀγνωσίας τῶν δημοτικῶν σύμβολον, ἀλλ´ ἐκείνη μὲν τιμῆς, αὕτη
δὲ τάχους. Οὐ γὰρ οἷόντε ἦν ἐν ὀλίγῳ χρόνῳ τὴν πληθὺν καλεῖν ἐξ
ὀνόματος.
| [2,8] VIII. 1. Mais il y avait une autre division encore mais uniquement pour les
hommes, qui assignait des services et des honneurs selon le mérite : je vais
maintenant en faire un exposé. Il distingua ceux qui étaient illustres par leur
naissance, de vertu connue et riches pour l’époque, (ils avaient déjà des
enfants), des gens obscurs, modestes et pauvres. Ceux du rang inférieur il les
appela des plébéiens (le Grec les appellerait dêmotikoi ou « hommes du peuple
» et ceux qui étaient d’un range élevé « patres », soit qu’ils aient eu des
enfants soit à cause de leur haute naissance ou pour ces deux raisons. On peut
supposer qu'il trouva son modèle dans le système de gouvernement qui à ce
moment-là était toujours en honneur à Athènes.
2. Les Athéniens avaient divisé leur population en deux parties, ils appelaient
eupatridai ou « bien-nés, » ceux qui étaient des familles nobles et qui étaient
puissants en raison de leur richesse, ce sont eux sur qui reposait le
gouvernement de la ville, et agroikoi ou « paysans », le reste des citoyens, qui
n'avaient aucune voix dans des affaires publiques, cependant avec le temps
ceux-ci, aussi, ont été admis aux magistratures.
3. Des historiens qui sont les plus crédibles dans leur description du
gouvernement romain disent que c’est pour les raisons que j'ai données que
ces hommes se sont appelés des "pères" et leur descendance des "patriciens";
mais d'autres, traitant la matière à la lumière de leur propre envie et désireux de
dénigrer la fondation de la ville en donnant à ses fondateurs une naissance
ignoble, disent qu’ils ne se sont pas appelés patriciens pour les raisons
susdites, mais parce qu’ils pouvaient seulement préciser qui était leur père,
tout le reste était des fugitifs incapables d’avoir comme pères des hommes libres.
4. Comme preuve de leur démonstration, ils citent le fait que, toutes les fois que
les rois voulaient assembler les patriciens, un héraut les appelait par leurs
propres noms et par le nom de leurs pères, tandis que des fonctionnaires
convoquaient en masse les plébéiens aux assemblées au son des cornes de
bœuf. Mais en réalité ni l’appel des patriciens par des hérauts n’est une
quelconque preuve de leur noblesse ni le bruit de la corne n’est une
quelconque marque de l'obscurité des plébéiens; mais le premier était une
marque honorifique et le second un moyen expéditif, puisqu'il n'était pas
possible d'appeler chaque en peu de temps une multitude de noms.
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