[2,73] LXXIII. 1. Τελευταῖος δ´ ἦν τῆς Νόμα διατάξεως μερισμὸς ὑπὲρ τῶν ἱερῶν,
ὧν ἔλαχον οἱ τὴν μεγίστην παρὰ Ῥωμαίοις ἱερατείαν καὶ ἐξουσίαν ἔχοντες.
Οὗτοι κατὰ μὲν τὴν ἑαυτῶν διάλεκτον ἐφ´ ἑνὸς τῶν ἔργων ὃ πράττουσιν
ἐπισκευάζοντες τὴν ξυλίνην γέφυραν ποντίφικες προσαγορεύονται, εἰσὶ δὲ
τῶν μεγίστων πραγμάτων κύριοι.
2. Καὶ γὰρ δικάζουσιν οὗτοι τὰς ἱερὰς δίκας ἁπάσας ἰδιώταις τε καὶ ἄρχουσι
καὶ λειτουργοῖς θεῶν καὶ νομοθετοῦσιν ὅσα τῶν ἱερῶν ἄγραφα ὄντα καὶ
ἀνέθιστα - - - κρίνοντες ἃ ἂν ἐπιτήδεια τυγχάνειν αὐτοῖς φανείη νόμων τε καὶ
ἐθισμῶν· τάς τε ἀρχὰς ἁπάσας, ὅσαις θυσία τις ἢ θεραπεία θεῶν ἀνάκειται,
καὶ τοὺς ἱερεῖς ἅπαντας ἐξετάζουσιν, ὑπηρέτας τε αὐτῶν καὶ λειτουργούς,
οἷς χρῶνται πρὸς τὰ ἱερά, οὗτοι φυλάττουσι μηδὲν ἐξαμαρτάνειν περὶ τοὺς
ἱεροὺς νόμους· τοῖς τε ἰδιώταις ὁπόσοι μὴ ἴσασι τοὺς περὶ τὰ θεῖα ἢ δαιμόνια
σεβασμούς, ἐξηγηταὶ γίνονται καὶ προφῆται· καὶ εἴ τινας αἴσθοιντο μὴ
πειθομένους ταῖς ἐπιταγαῖς αὐτῶν, ζημιοῦσι πρὸς ἕκαστον χρῆμα ὁρῶντες,
εἰσί τε ἀνυπεύθυνοι πάσης δίκης τε καὶ ζημίας οὔτε βουλῇ λόγον
ἀποδιδόντες οὔτε δήμῳ, περὶ γοῦν τῶν ἱερῶν·
3. Ὥστε εἰ βούλεταί τις αὐτοὺς ἱεροδιδασκάλους καλεῖν εἴτε ἱερονόμους εἴτε
ἱεροφύλακας εἴτε, ὡς ἡμεῖς ἀξιοῦμεν, ἱεροφάντας, οὐχ ἁμαρτήσεται τοῦ
ἀληθοῦς. Ἐκλιπόντος δέ τινος αὐτῶν τὸν βίον ἕτερος εἰς τὸν ἐκείνου
καθίσταται τόπον οὐχ ὑπὸ τοῦ δήμου αἱρεθείς, ἀλλ´ ὑπ´ αὐτῶν ἐκείνων, ὃς
ἂν ἐπιτηδειότατος εἶναι δοκῇ τῶν πολιτῶν· παραλαμβάνει δὲ τὴν ἱερατείαν ὁ
δοκιμασθείς, ἐὰν εὐόρνιθες αὐτῷ τύχωσιν οἰωνοὶ γενόμενοι.
4. Τὰ μὲν δὴ περὶ τὸ θεῖον νομοθετηθέντα ὑπὸ τοῦ Νόμα καὶ διαιρεθέντα
κατὰ τὰς συμμορίας τῶν ἱερῶν, ἐξ ὧν εὐσεβεστέραν συνέβη γενέσθαι τὴν
πόλιν, πρὸς τοῖς ἄλλοις ἐλάττοσι τὰ μέγιστα καὶ φανερώτατα ταῦτ´ ἦν.
| [2,73] LXXIII. 1. La dernière division des décrets de Numa se rapporte aux charges
sacrées allouées aux prêtres qu’on considère comme les plus importants et les
plus puissants de Rome.. Ceux-ci, en raison d’une des fonctions qu’ils
exercent, à savoir, la réparation du pont de bois, sont dans leur propre langue
appelés pontifices; mais ils ont la juridiction sur les affaires les plus importantes.
2. Ils sont les juges dans toutes les affaires religieuses qui concernent des
citoyens privés, des magistrats ou des ministres des dieux; ils établissent des
lois pour l'observance de tous les rites religieux, qui n’étant pas fixés par la loi
ou par la coutume écrite, leur semblent dignes de recevoir la sanction de la loi et
de la coutume; ils veillent sur la conduite de tous les magistrats qui sont investis
de l'exécution d’un sacrifice ou de tout autre devoir religieux; et aussi sur la
conduite de tous les prêtres; ils font attention à ce que leurs serviteurs et
ministres qu'ils emploient dans les cérémonies religieuses ne commettent
aucune erreur en matière des lois sacrées; aux profanes qui n’y connaissent
rien dans ce domaine, ils sont les interprètes et ils expliquent tout ce qui
concerne le culte des dieux et des génies; et s'ils constatent qu'on désobéit à
leurs ordres, ils leur infligent une punition proportionnelle à chaque crime; de
plus, ils ne sont exposés à aucune poursuite judiciaire ou punition, et ne sont
pas responsables devant le sénat ni devant le peuple, du moins en ce qui
concerne les matières religieuses.
3. Par conséquent, qu’on souhaite les appeler hierodidaskaloi, hieronomoi,
hierophylakes, ou, ce que je considère plus approprié, hierophantai, on ne se
trompera pas. Quand l'un d'eux meurt, un autre est nommé à sa place, choisi,
non par le peuple, mais par les pontifices eux-mêmes, qui choisissent la
personne qu’ils considèrent comme la mieux qualifiée parmi leurs concitoyens;
et celui qui est choisi ainsi reçoit le sacerdoce, si les présages lui sont
favorables.
4. Voilà -- pour ne pas parler d’autres moins importants -- les plus grands et les
plus connus des règlements établis par Numa concernant le culte religieux et
divisés par lui selon les différentes classes des rites sacrés; et c’est grâce à
eux qu’il accrut la piété dans la ville.
|