HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre II

Chapitre 72

  Chapitre 72

[2,72] LXXII. 1. δὲ ἑβδόμη μοῖρα τῆς ἱερᾶς νομοθεσίας τῷ συστήματι προσετέθη τῶν καλουμένων φετιαλίων. Οὗτοι δ´ ἂν εἴησαν κατὰ τὴν Ἑλληνικὴν καλούμενοι διάλεκτον εἰρηνοδίκαι. Εἰσὶ δ´ ἐκ τῶν ἀρίστων οἴκων ἄνδρες ἐπίλεκτοι διὰ παντὸς ἱερώμενοι τοῦ βίου, Νόμα τοῦ βασιλέως πρώτου καὶ τοῦτο Ῥωμαίοις τὸ ἱερὸν ἀρχεῖον καταστησαμένου· 2. εἰ μέντοι παρὰ τῶν καλουμένων Αἰκικλῶν τὸ παράδειγμα ἔλαβεν ὥσπερ οἴονταί τινες, παρὰ τῆς Ἀρδεατῶν πόλεως ὡς γράφει Γέλλιος οὐκ ἔχω λέγειν, ἀπόχρη δέ μοι τοσοῦτο μόνον εἰπεῖν, ὅτι πρὸ τῆς Νόμα ἀρχῆς οὔπω τὸ τῶν εἰρηνοδικῶν σύστημα παρὰ Ῥωμαίοις ἦν. 3. Κατεστήσατο δ´ αὐτὸ Νόμας ὅτε Φιδηνάταις ἔμελλε πολεμεῖν λῃστείας καὶ καταδρομὰς τῆς χώρας αὐτοῦ ποιησαμένοις, εἰ βούλοιντο συμβῆναι δίχα πολέμου πρὸς αὐτόν, ὅπερ εἰς ἀνάγκην καταστάντες ἐποίησαν. Οἴομαι δ´ ἐπειδήπερ οὐκ ἔστιν ἐπιχώριον Ἕλλησι τὸ περὶ τοὺς εἰρηνοδίκας ἀρχεῖον ἀναγκαῖον εἶναί μοι πόσων καὶ πηλίκων ἐστὶ πραγμάτων κύριον διελθεῖν, ἵνα τοῖς ἀγνοοῦσι τὴν Ῥωμαίων εὐσέβειαν, ἣν οἱ τότε ἄνδρες ἐπετήδευον, μὴ παράδοξον εἶναι φανῇ τὸ πάντας αὐτοῖς τὸ κάλλιστον λαβεῖν τοὺς πολέμους τέλος. 4. Ἁπάντων γὰρ αὐτῶν τὰς ἀρχὰς καὶ τὰς ὑποθέσεις εὐσεβεστάτας φανήσονται ποιησάμενοι καὶ διὰ τοῦτο μάλιστα τοὺς θεοὺς ἐσχηκότες ἐν τοῖς κινδύνοις εὐμενεῖς. Ἅπαντα μὲν οὖν ὅσα ἀνάκειται τούτοις τοῖς εἰρηνοδίκαις ἐπελθεῖν διὰ πλῆθος οὐ ῥᾴδιον, κεφαλαιώδει δ´ ὑπογραφῇ δηλῶσαι τοιάδ´ ἐστι· φυλάττειν ἵνα μηδένα Ῥωμαῖοι πόλεμον ἐξενέγκωσι κατὰ μηδεμιᾶς ἐνσπόνδου πόλεως ἄδικον, ἀρξάντων δὲ παρασπονδεῖν εἰς αὐτοὺς ἑτέρων πρεσβεύεσθαί τε καὶ τὰ δίκαια πρῶτον αἰτεῖν λόγῳ, ἐὰν δὲ μὴ πείθωνται τοῖς ἀξιουμένοις, τότ´ ἐπικυροῦν τὸν πόλεμον. 5. Ὁμοίως δὲ κἂν ἀδικεῖσθαί τινες ὑπὸ Ῥωμαίων ἔνσπονδοι λέγοντες τὰ δίκαια αἰτῶσι, τούτους διαγινώσκειν τοὺς ἄνδρας εἴ τι πεπόνθασιν ἔκσπονδον καὶ ἐὰν δόξωσι τὰ προσήκοντα ἐγκαλεῖν τοὺς ἐνόχους ταῖς αἰτίαις συλλαβόντας ἐκδότους τοῖς ἀδικηθεῖσι παραδιδόναι τά τε περὶ τοὺς πρεσβευτὰς ἀδικήματα δικάζειν καὶ τὰ περὶ τὰς συνθήκας ὅσια φυλάττειν εἰρήνην τε ποιεῖσθαι καὶ γεγενημένην, ἐὰν μὴ κατὰ τοὺς ἱεροὺς δόξῃ πεπρᾶχθαι νόμους, ἀκυροῦν καὶ τὰς τῶν στρατηγῶν παµ ρανομίας, ὅσαι περί τε ὅρκους καὶ σπονδὰς ἐπιτελοῦνται, διαγινώσκοντας ἀφοσιοῦσθαι, περὶ ὧν κατὰ τοὺς οἰκείους καιροὺς ποιήσομαι τὸν λόγον. 6. Τὰ δὲ περὶ τὰς ἐπικηρυκείας ὑπ´ αὐτῶν γινόμενα, ὅτε τὴν δόξασαν ἀδικεῖν πόλιν αἰτοῖεν δίκας (ἄξιον γὰρ μηδὲ ταῦτ´ ἀγνοεῖν κατὰ πολλὴν φροντίδα τῶν ὁσίων καὶ δικαίων γινόμενα) τοιαῦτα παρέλαβον· εἷς μὲν ἐκ τῶν εἰρηνοδικῶν, ὃν οἱ λοιποὶ προχειρίσαιντο, κεκοσμημένος ἐσθῆτι καὶ φορήμασιν ἱεροῖς, ἵνα διάδηλος παρὰ τοὺς ἄλλους, εἰς τὴν τῶν ἀδικούντων παρεγίνετο πόλιν· ἐπιστὰς δὲ τοῖς ὁρίοις τόν τε Δία καὶ τοὺς ἄλλους ἐπεκαλεῖτο θεοὺς μαρτυρόμενος ὅτι δίκας αἰτῶν ἥκει περὶ τῆς Ῥωμαίων πόλεως· 7. ἔπειτα ὀμόσας ὅτι πρὸς ἀδικοῦσαν ἔρχεται πόλιν καὶ ἀρὰς τὰς μεγίστας εἰ ψεύδοιτο ἐπαρασάμενος ἑαυτῷ τε καὶ τῇ Ῥώμῃ, τότ´ ἐντὸς ᾔει τῶν ὅρων· ἔπειτα ὅτῳ πρώτῳ περιτύχοι τοῦτον ἐπιμαρτυράμενος, εἴτε τῶν ἀγροίκων εἴτε τῶν πολιτικῶν εἴη, καὶ τὰς αὐτὰς προσθεὶς ἀρὰς πρὸς τὴν πόλιν ᾤχετο, κᾆτα πρὶν εἰς τὴν πόλιν παρελθεῖν τὸν πυλωρὸν τὸν πρῶτον ἀπαντήσαντα ἐν ταῖς πύλαις τὸν αὐτὸν τρόπον ἐπιμαρτυράμενος εἰς τὴν ἀγορὰν προῄει· ἐκεῖ δὲ καταστὰς τοῖς ἐν τέλει περὶ ὧν ἥκοι διελέγετο πανταχῇ τούς τε ὅρκους καὶ τὰς ἀρὰς προστιθείς. 8. Εἰ μὲν οὖν ὑπέχοιεν τὰς δίκας παραδιδόντες τοὺς ἐν ταῖς αἰτίαις, ἀπῄει τοὺς ἄνδρας ἀπάγων φίλος τε ἤδη γεγονὼς καὶ παρὰ φίλων· εἰ δὲ χρόνον εἰς βουλὴν αἰτήσαιντο δέκα διδοὺς ἡμέρας παρεγίνετο πάλιν καὶ μέχρι τρίτης αἰτήσεως ἀνεδέχετο. Διελθουσῶν δὲ τῶν τριάκοντα ἡμερῶν, εἰ μὴ παρεῖχεν αὐτῷ τὰ δίκαια πόλις, ἐπικαλεσάμενος τούς τε οὐρανίους καὶ καταχθονίους θεοὺς ἀπῄει, τοσοῦτο μόνον εἰπὼν ὅτι βουλεύσεται περὶ αὐτῶν Ῥωμαίων πόλις ἐφ´ ἡσυχίας. 9. Καὶ μετὰ τοῦτο ἀπέφαινεν εἰς τὴν βουλὴν ἅμα τοῖς ἄλλοις εἰρηνοδίκαις παραγενόμενος ὅτι πέπρακται πᾶν αὐτοῖς ὅσον ἦν ὅσιον ἐκ τῶν ἱερῶν νόμων καὶ εἰ βούλοιντο ψηφίζεσθαι πόλεμον οὐδὲν ἔσται τὸ κωλῦσον ἀπὸ θεῶν. εἰ δέ τι μὴ γένοιτο τούτων οὔτε βουλὴ κυρία ἦν ἐπιψηφίσασθαι πόλεμον οὔτε δῆμος. Περὶ μὲν οὖν τῶν εἰρηνοδικῶν τοσαῦτα παρελάβομεν. [2,72] LXXII. 1. La septième division de la législation sacrée fut assignée au collège des fetiaux; on peu les appeler eirênodikai en grec ou "arbitres de paix." Ce sont des hommes choisis, des meilleures familles, et exercent leur charge sacrée durant toute leur vie. Le roi Numa fut aussi le premier qui institua cette magistrature sacrée chez les Romains. 2. Mais s'il a pris comme exemple ceux qu’on appelaient Aequicoli, selon l'opinion de certains, ou la ville d'Ardée, comme l’écrit Gellius, je ne puis le dire. Il me suffit de dire qu'avant le règne de Numa le collège des fétiaux n’existait pas chez les Romains. 3. Il fut institué par Numa au moment où il partait faire la guerre aux habitants de Fidènes, qui avaient pillé et ravagé son territoire, afin de savoir s'ils accepteraient un arrangement avec lui sans faire la guerre; et c’est ce qu’ils firent réellement, contraints par la nécessité. Mais comme le collège des fétiaux n’existe pas chez les Grecs, je pense qu'il est primordial pour moi de dire le nombre et l’importance des affaires qui tombent sous leur juridiction, afin que ceux qui ignorent la piété scrupuleuse pratiquée par les gens de cette époque ne soient pas être étonnés de constater que toutes leurs guerres leur furent heureuses; il apparaîtra que les origines et les motifs de toutes celles-ci furent les plus sacrés, et c’est pour cette raison en particulier que les dieux leur étaient propices dans les dangers qu’ils ont dû affronter. 4. Il n’est pas facile d’énumérer la multitude des charges, qui incombent à ces fétiaux; mais en voici un résumé succinct: C'est de leur devoir de surveiller que les Romains ne déclarent jamais une guerre injuste contre une ville qui est leur alliée, et si des villes commencent à s’attaquer à eux en violation des traités, ils y vont comme ambassadeurs et d'abord leur demandent justice dans les formes, et puis, si elles refusent de se conformer à leurs demandes, ils leur déclarent la guerre. 5. De la même manière, si des alliés de Rome se plaignent d'avoir été lésés par celle-ci et exigent la justice, ce sont eux qui doivent déterminer si ces alliés ont subi un dommage dans la violation de leur alliance; et s'ils trouvent que leur plainte est bien fondée, ils doivent se saisir de l’accusé et le livrer aux parties lésées. Ils doivent également prendre connaissance des crimes commis contre des ambassadeurs, vérifier qu'on observe religieusement les traités, faire la paix, et s’ils constatent que la paix n'a pas été conclue conformément aux prescriptions des lois sacrées, ils la refusent; et ils déterminent et expient les transgressions des généraux pour autant qu'elles violent les serments et les traités : je parlerai de ce point au moment approprié. 6. Quant aux fonctions qu’ils exécutent en qualité de hérauts quand ils vont réclamer justice à une ville qui a lésé les Romains (ces choses sont également dignes d’être connues, puisqu'elles sont effectuées dans un grand respect de la religion et de la justice), voici que je j’ai appris. Un de des fétiaux, choisi par ses collègues, portant sa robe longue sacrée et ses insignes pour le distinguer de tous les autres, se rend dans la ville dont les habitants qui a commis la faute; et, s'arrêtant à la frontière, il invite Jupiter et le reste des dieux à être témoins qu'il est venu pour demander justice au nom du peuple romain. 7. Sur quoi il confirmait par un serment qu'il allait dans une ville qui avait commis des dommages; et après avoir poussé les plus redoutables imprécations contre lui et Rome, si ce qu'il disait n'était pas vrai, il passait leurs frontières. Après, il faisait venir pour être témoin la première personne qu'il rencontrait, que ce soit un paysan ou un citadin, et après avoir répété les mêmes imprécations, il entrait dans la ville. Et avant d’entrer en ville il appelait de la même façon pour être témoin le portier ou la première personne qu'il rencontrait aux portes, après quoi il se rendait au forum; et s’y tenant debout, il discutait avec les magistrats sur les raisons de sa venue, ajoutant partout les mêmes serments et les mêmes imprécations. 8. Et s’ils étaient disposés à lui offrir satisfaction en livrant le coupable, il retournait comme un ami qui prend congé de ses amis, emmenant les prisonniers avec lui. Ou, s'ils désiraient un moment pour délibérer, il leur accordait dix jours, ensuite il s’en retournait et attendait qu’ils aient fait cette demande trois fois. Mais après l'expiration des trente jours, si la ville persistait toujours à refuser de lui accorder justice, il appelait les dieux célestes et infernaux pour être témoins et repartait, se contentant de dire que le peuple romain délibérerait à loisir sur ces personnes. 9. Ensuite, en compagnie des autres fétiaux, il venait devant le sénat et déclarait qu'ils avaient fait tout qui était ordonné par les lois sacrées, et que, si les sénateurs souhaitaient voter la guerre, il n’y aurait aucun obstacle de la part des dieux. Mais si une des choses était omise, ni le sénat ni le peuple ne pouvait voter la guerre. Telles sont les récits que nous avons entendus sur les fétiaux.


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Dernière mise à jour : 2/12/2005