[2,67] LXVII. 1. Αἱ δὲ θεραπεύουσαι τὴν θεὸν παρθένοι τέτταρες μὲν ἦσαν κατ´
ἀρχὰς τῶν βασιλέων αὐτὰς αἱρουμένων ἐφ´ οἷς κατεστήσατο δικαίοις ὁ
Νόμας, ὕστερον δὲ διὰ πλῆθος τῶν ἱερουργιῶν ἃς ἐπιτελοῦσιν ἓξ γενόμεναι
μέχρι τοῦ καθ´ ἡμᾶς διαμένουσι χρόνου δίαιταν ἔχουσαι παρὰ τῇ θεῷ, ἔνθα
δι´ ἡμέρας μὲν οὐδεὶς ἀπείργεται τῶν βουλομένων εἰσιέναι, νύκτωρ δὲ οὐδενὶ
τῶν ἀρρένων ἐναυλίσασθαι θέμις.
2. Χρόνον δὲ τριακονταετῆ μένειν αὐτὰς ἀναγκαῖον ἁγνὰς γάμων
θυηπολούσας τε καὶ τἆλλα θρησκευούσας κατὰ νόμον, ἐν ᾧ δέκα μὲν ἔτη
μανθάνειν αὐτὰς ἔδει, δέκα δ´ ἐπιτελεῖν τὰ ἱερά, τὰ δὲ λοιπὰ δέκα διδάσκειν
ἑτέρας. Ἐκπληρωθείσης δὲ τῆς τριακονταετίας οὐδὲν ἦν τὸ κωλῦσον τὰς
βουλομένας ἀποθείσας τὰ στέμματα καὶ τὰ λοιπὰ παράσημα τῆς ἱερωσύνης
γαμεῖσθαι. καὶ ἐποίησάν τινες τοῦτο πάνυ ὀλίγαι, αἷς ἄζηλοι συνέβησαν αἱ
τελευταὶ τῶν βίων καὶ οὐ πάνυ εὐτυχεῖς, ὥστε δι´ οἰωνοῦ λαμβάνουσαι τὰς
ἐκείνων συμφορὰς αἱ λοιπαὶ παρθένοι μένουσι παρὰ τῇ θεῷ μέχρι θανάτου,
τότε δὲ εἰς τὸν τῆς ἐκλιπούσης ἀριθμὸν ἑτέρα πάλιν ὑπὸ τῶν ἱεροφαντῶν
ἀποδείκνυται.
3. Τιμαὶ δὲ αὐταῖς ἀποδέδονται παρὰ τῆς πόλεως πολλαὶ καὶ καλαί, δι´ ἃς
οὔτε παίδων αὐταῖς ἐστι πόθος οὔτε γάμων, τιμωρίαι τε ἐπὶ τοῖς
ἁμαρτανομένοις κεῖνται μεγάλαι, ὧν ἐξετασταί τε καὶ κολασταὶ κατὰ νόμον
εἰσὶν οἱ ἱεροφάνται, τὰς μὲν ἄλλο τι τῶν ἐλαττόνων ἁμαρτανούσας ῥάβδοις
μαστιγοῦντες, τὰς δὲ φθαρείσας αἰσχίστῳ τε καὶ ἐλεεινοτάτῳ παραδιδόντες
θανάτῳ.
4. Ζῶσαι γὰρ ἔτι πομπεύουσιν ἐπὶ κλίνης φερόμεναι τὴν ἀποδεδειγμένην
τοῖς νεκροῖς ἐκφοράν, ἀνακλαιομένων αὐτὰς καὶ προπεμπόντων φίλων τε
καὶ συγγενῶν, κομισθεῖσαι δὲ μέχρι τῆς Κολλίνης πύλης, ἐντὸς τείχους εἰς
σηκὸν ὑπὸ γῆς κατεσκευασμένον ἅμα τοῖς ἐνταφίοις κόσμοις τίθενται καὶ
οὔτ´ ἐπιστήματος οὔτ´ ἐναγισμῶν οὔτ´ ἄλλου τῶν νομίμων οὐδενὸς
τυγχάνουσι.
5. Πολλὰ μὲν οὖν καὶ ἄλλα δοκεῖ μηνύματα εἶναι τῆς οὐχ ὁσίως
ὑπηρετούσης τοῖς ἱεροῖς, μάλιστα δὲ ἡ σβέσις τοῦ πυρός, ἣν ὑπὲρ ἅπαντα τὰ
δεινὰ Ῥωμαῖοι δεδοίκασιν ἀφανισμοῦ τῆς πόλεως σημεῖον ὑπολαμβάνοντες,
ἀφ´ ἧς ποτ´ ἂν αἰτίας γένηται, καὶ πολλαῖς αὐτὸ θεραπείαις ἐξιλασκόμενοι
κατάγουσι πάλιν εἰς τὸ ἱερόν· ὑπὲρ ὧν κατὰ τὸν οἰκεῖον καιρὸν ἐρῶ.
| [2,67] LXVII. 1. Les vierges qui servaient la déesse étaient à l'origine au nombre de
quatre et étaient choisies par les rois selon les principes établis par Numa, mais
après, à cause de la multiplicité des rites sacrés qu’elles devaient exécuter,
leur nombre passa à six, et c’est le chiffre qui est resté jusqu’à nos jours.
Elles vivent dans le temple de la déesse, où on n’interdit à personne d’y
entrer durant la journée, mais il est interdit par la loi à un homme d’y rester la nuit.
2. Elles doivent de rester chastes sans se marier pendant trente ans, se
consacrant à offrir des sacrifices et à exécuter les autres rites prescrits par loi.
Pendant les dix premières années elles doivent apprendre leurs fonctions, dans
les dix suivantes les exécuter, et dans les dix dernières les enseigner à d'autres.
Après l'expiration de la limite de trente ans rien n’empêche celles qui le
désirent de se marier, en abandonnant leurs voiles et les autres insignes de leur
sacerdoce. Et certaines, en petit nombre, l’ont fait; mais toutes ont eu une fin
pas du tout heureuse ou enviable. C’est pourquoi, les autres, considérant leurs
malheurs comme des présages sinistres, demeurent vierges dans le temple de
la déesse jusqu'à leur mort, et alors quand l’une meurt une autre est choisie
par les pontifes pour occuper la place vacante.
3. La cité leur accordent des honneurs importants, grâce auxquels elles ne
sentent aucun désir de se marier et d’avoir des enfants; et de lourdes peines
sont prévues pour leurs méfaits. La loi veut que ce soient les pontifes qui
enquêtent et punissent les fautes; les Vestales qui sont coupables d’un petit
méfait ils les punissent de verges; mais celles qui ont été profanées ils les livrent
à la plus honteuse et à la plus malheureuse des morts.
4. Alors qu’elles sont encore vivantes elles sont portés en bière comme si
c’était un enterrement. Leurs amis et relations les escortent au milieu des
lamentations, et après les avoir conduites jusque la porte Colline, elles sont
placées dans une cellule souterraine emménagé dans les murs, parées de leurs
vêtements funèbres; mais on ne leur donne ni un monument ni un enterrement
ni aucun autre solennités habituelles.
5. Il y a beaucoup d’indices, semble-t-il, pour voir si des prêtresses n'exécutent
pas leurs fonctions sacrées avec pureté, mais le principal est l'extinction du feu,
que les Romains redoutent par dessus tout, la considérant, quelle qu’en soit la
cause, comme présage de la destruction de la ville; et ils portent de nouveau le
feu dans le temple avec beaucoup de cérémonies expiatoires : sur ce point j’en
parlerai en temps voulu.
|