[2,65] LXV. 1. Τὴν γοῦν ἵδρυσιν τοῦ ἱεροῦ Ῥωμύλῳ τινὲς ἀνατιθέασι τῶν ἀμηχάνων
νομίζοντες εἶναι πόλεως οἰκιζομένης ὑπ´ ἀνδρὸς ἐμπείρου μαντικῆς μὴ
κατασκευασθῆναι πρῶτον ἑστίαν κοινὴν τῆς πόλεως, καὶ ταῦτα ἐν Ἄλβᾳ τοῦ
κτίστου τραφέντος, ἐν ᾗ παλαιὸν ἐξ οὗ τὸ τῆς θεᾶς ταύτης ἱερὸν ἱδρυμένον
ἦν, καὶ τῆς μητρὸς αὐτοῦ θυηπόλου γενομένης τῇ θεῷ· διαιρούμενοί τε διχῇ
τὰ ἱερὰ καὶ τὰ μὲν αὐτῶν κοινὰ ποιοῦντες καὶ πολιτικά, τὰ δὲ ἴδια καὶ .
Συγγενικά, δι´ ἄμφω ταῦτά φασι πολλὴν ἀνάγκην εἶναι τῷ Ῥωμύλῳ ταύτην
σέβειν τὴν θεόν.
2. Οὔτε γὰρ ἀναγκαιότερον ἀνθρώποις οὐδὲν εἶναι τῆς κοινῆς ἑστίας οὔτε τῷ
Ῥωμύλῳ κατὰ διαδοχὴν γένους οὐδὲν οἰκειότερον προγόνων μὲν ὑπάρχοντι
τῶν ἐξ Ἰλίου τὰ τῆς θεᾶς ἱερὰ μετενεγκαμένων, μητρὸς δὲ ἱερείας. ἐοίκασι δ´
οἱ διὰ ταῦτα τὴν ἵδρυσιν τοῦ ἱεροῦ Ῥωμύλῳ μᾶλλον ἀνατιθέντες ἢ Νόμᾳ, τὸ
μὲν κοινὸν ὀρθῶς λέγειν, ὅτι πόλεως οἰκιζομένης ἑστίαν πρῶτον ἔδει
ἱδρυθῆναι καὶ ταῦτα ὑπ´ ἀνδρὸς οὐκ ἀπείρου τῆς περὶ τὰ θεῖα σοφίας, τὰ δὲ
κατὰ μέρος ὑπέρ τε τῆς κατασκευῆς τοῦ νῦν ὄντος ἱεροῦ καὶ τῶν
θεραπευουσῶν τὴν θεὸν παρθένων ἠγνοηκέναι.
3. Οὔτε γὰρ τὸ χωρίον τοῦτο ἐν ᾧ τὸ ἱερὸν φυλάττεται πῦρ Ῥωμύλος ἦν ὁ
καθιερώσας τῇ θεῷ (μέγα δὲ τούτου τεκμήριον ὅτι τῆς τετραγώνου
καλουμένης Ῥώμης ἣν ἐκεῖνος ἐτείχισεν ἐκτός ἐστιν, ἑστίας δὲ κοινῆς ἱερὸν
ἐν τῷ κρατίστῳ μάλιστα καθιδρύονται τῆς πόλεως ἅπαντες, ἔξω δὲ τοῦ
τείχους οὐδείς) οὔτε διὰ παρθένων τὰς θεραπείας κατεστήσατο τῇ θεῷ
μεμνημένος ὡς ἐμοὶ δοκεῖ τοῦ περὶ τὴν μητέρα πάθους, ᾗ συνέβη
θεραπευούσῃ τὴν θεὸν τὴν παρθενίαν ἀποβαλεῖν, ὡς οὐχ ἱκανὸς ἐσόμενος,
ἐάν τινα τῶν θυηπόλων εὕρῃ διεφθαρμένην, κατὰ τοὺς πατρίους
τιμωρήσασθαι νόμους διὰ τὴν ἐπὶ ταῖς οἰκείαις συμφοραῖς ἀνάμνησιν.
4. Διὰ ταῦτα μὲν δὴ κοινὸν ἱερὸν οὐ κατεσκευάσατο τῆς Ἑστίας οὐδὲ ἱερείας
ἔταξεν αὐτῇ παρθένους, ἐν ἑκάστῃ δὲ τῶν τριάκοντα φρατριῶν ἱδρυσάμενος
ἑστίαν, ἐφ´ ἧς ἔθυον οἱ φρατριεῖς, θυηπόλους αὐτῶν ἐποίησε τοὺς τῶν
κουριῶν ἡγεμόνας τὰ παρ´ Ἕλλησιν ἔθη μιμησάμενος, ἃ παρὰ ταῖς
ἀρχαιοτάταις τῶν πόλεων ἔτι γίγνεται. Τά γέ τοι καλούμενα πρυτανεῖα παρ´
αὐτοῖς {Ἑστίας} ἐστὶν ἱερά, καὶ θεραπεύεται πρὸς τῶν ἐχόντων τὸ μέγιστον
ἐν ταῖς πόλεσι κράτος.
| [2,65] LXV. 1. En tout cas, en ce qui concerne la construction du temple de Vesta,
certains l'attribuent à Romulus, considérant comme une chose inconcevable
que, dans une ville fondée par un homme expert en divination, un foyer public
n’ait pas été érigé immédiatement, d’autant plus que le fondateur avait été
élevé à Albe, où se trouvait de longue date un temple de cette déesse, et que sa
mère en avait été une prêtresse. Et distinguant deux classes de cérémonies
religieuses -- l'une publique et commune à tous les citoyens, et l'autre privée et
confinée aux familles particulières -- ils déclarent que pour ces deux raisons
Romulus était dans l’obligation d'adorer cette déesse.
2. Ils disent que rien n'est plus nécessaire pour les hommes qu'un foyer public,
et que rien ne concernait plus Romulus que quiconque, en raison de sa filiation,
puisque ses ancêtres avaient apporté les objets sacrés de cette déesse d'Ilion et
que sa mère en avait été la prêtresse. Ceux qui, pour ces raisons, attribuent la
construction du temple à Romulus plutôt qu'à Numa semblent avoir raison, pour
autant qu’on suive le principe général, quand ils disent que, quand une ville
était fondée, il était nécessaire d’y établir d’abord un foyer, - en particulier par
un homme qui n'était pas ignorant des sujets de la religion; mais sur les détails
concernant la construction du temple et sur les vierges qui sont au service de la
déesse ils semblent avoir fait preuves d’ignorance.
3. D’abord, ce ne fut pas Romulus qui consacra à la déesse l’endroit où le
feu sacré est préservé (la meilleure preuve en est qu'il est en dehors de ce qu'ils
appellent la Roma Quadrata, qu'il entoura avec un mur. Or on place le
sanctuaire du foyer public dans la meilleure partie d'une ville et jamais en dehors
des murs); et en second lieu, il n'a pas confié le service de la déesse à des
vierges, étant conscient, à mon avis, de l'expérience qui était arrivée à sa mère,
qui tandis qu'elle servait la déesse perdit sa virginité; il a sans aucun doute
estimé que le souvenir des malheurs de sa famille lui rendrait impossible de
punir selon les lois traditionnelles des prêtresses qui se seraient fait violées.
4. Pour cette raison, donc, il n'a pas construit un temple public pour Vesta et
qu’il n’a pas nommé de vierges pour être ses prêtresses; mais après avoir
érigé un foyer dans chacune des trente curies sur lequel les membres
sacrifiaient, il nomma les chefs des curies pour être les prêtres de ces foyers,
imitant en cela les coutumes des Grecs qui sont toujours observés dans les
villes les plus anciennes. Car ce qui s'appelle chez eux les prytaneia sont les
temples d’Hestia, et sont servis par les magistrats en chef des villes.
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