[2,63] LXIII. 1. Ἐξ ὧν δὲ διεπράξατο νόμων τε καὶ πολιτευμάτων ἑκάτερον τούτων
εἰς μεγάλην ἐπίδοσιν προελθεῖν ἅπαντα μὲν οὐκ ἀξιῶ γράφειν, τὸ μῆκος
ὑφορώμενος τοῦ λόγου καὶ ἅμα οὐδ´ ἀναγκαίαν ὁρῶν τὴν ἀναγραφὴν
αὐτῶν Ἑλληνικαῖς ἱστορίαις, αὐτὰ δὲ τὰ κυριώτατα καὶ φανερὰν δυνάμενα
ποιῆσαι πᾶσαν τὴν προαίρεσιν τοῦ ἀνδρὸς ἐπὶ κεφαλαίων ἐρῶ, τὴν ἀρχὴν
ἀπὸ τῆς περὶ τὰ θεῖα διακοσμήσεως ποιησάμενος.
2. Ὅσα μὲν οὖν ὑπὸ Ῥωμύλου ταχθέντα ἐν ἐθισμοῖς τε καὶ νόμοις
παρέλαβεν, ἀπὸ τοῦ κρατίστου τετάχθαι πάντα ἡγησάμενος εἴα κατὰ χώραν
μένειν, ὅσα δ´ ὑπ´ ἐκείνου παραλελεῖφθαι ἐδόκει, ταῦτα προσετίθει πολλὰ
μὲν ἀποδεικνὺς τεμένη τοῖς μήπω τιμῶν τυγχάνουσι θεοῖς, πολλοὺς δὲ
βωμοὺς καὶ ναοὺς ἱδρυόμενος ἑορτάς τε ἑκάστῳ αὐτῶν ἀπονέμων καὶ τοὺς
ἐπιμελησομένους αὐτῶν ἱερεῖς καθιστὰς ἁγνείας τε καὶ θρησκείας καὶ
καθαρμοὺς καὶ τὰς ἄλλας θεραπείας καὶ τιμὰς πάνυ πολλὰς νομοθετῶν,
ὅσας οὔθ´ Ἑλληνὶς οὔτε βάρβαρος ἔχει πόλις οὐδ´ αἱ μέγιστον ἐπ´ εὐσεβείᾳ
φρονοῦσαί ποτε·
3. αὐτόν τε τὸν Ῥωμύλον ὡς κρείττονα γενόμενον ἢ κατὰ τὴν θνητὴν φύσιν
ἱεροῦ κατασκευῇ καὶ θυσίαις διετησίοις ἔταξε Κυρῖνον ἐπονομαζόμενον
γεραίρεσθαι. Ἔτι γὰρ ἀγνοούντων τὸν ἀφανισμὸν αὐτοῦ Ῥωμαίων εἴτε κατὰ
δαίμονος πρόνοιαν εἴτ´ ἐξ ἐπιβουλῆς ἀνθρωπίνης ἐγένετο, παρελθών τις εἰς
τὴν ἀγορὰν Ἰούλιος ὄνομα τῶν ἀπ´ Ἀσκανίου γεωργικὸς ἀνὴρ καὶ τὸν βίον
ἀνεπίληπτος, οἷος μηδὲν ἂν ψεύσασθαι κέρδους ἕνεκα οἰκείου, ἔφη
παραγιγνόμενος ἐξ ἀγροῦ Ῥωμύλον ἰδεῖν ἀπιόντα ἐκ τῆς πόλεως ἔχοντα τὰ
ὅπλα, καὶ ἐπειδὴ ἐγγὺς ἐγένετο ἀκοῦσαι ταῦτα αὐτοῦ λέγοντος·
4. Ἄγγελλε Ῥωμαίοις Ἰούλιε τὰ παρ´ ἐμοῦ, ὅτι με ὁ λαχὼν ὅτ´ ἐγενόμην
δαίμων εἰς θεοὺς ἄγεται τὸν θνητὸν ἐκπληρώσαντα αἰῶνα· εἰμὶ δὲ Κυρῖνος.
περιλαβὼν δὲ ἅπασαν τὴν περὶ τὰ θεῖα νομοθεσίαν γραφαῖς διεῖλεν εἰς ὀκτὼ
μοίρας, ὅσαι τῶν ἱερῶν ἦσαν αἱ συμμορίαι.
| [2,63] LXIII. 1. Pour ce qui est des lois et des mesures grâce auxquelles il accomplit de
grand progrès dans ces deux directions, je ne le pense pas utile d’entrer dans
tous les détails, non seulement parce que je crains la longueur d'une tel exposé
mais aussi parce que je ne considère pas leur développement comme
nécessaire à une histoire prévue pour des Grecs; mais je donnerai un exposé
récapitulatif des principales mesures, qui suffiront pour indiquer les intentions de
notre homme, en commençant par ses règlements au sujet du culte des dieux.
2. Je dois cependant dire que tous les rites qu'il trouva établis par Romulus, soit
par la coutume soit par des lois, il n’y toucha pas, considérant que tous avaient
été établis de la meilleure façon possible. Mais ce qu'il pensa avoir été oublié
par son prédécesseur, il l’ajouta, consacrant beaucoup de sanctuaires aux
dieux qui n'avaient jusqu'ici reçu aucun honneur, érigeant beaucoup d'autels et
de temples, instituant des fêtes en l'honneur de chacun d’eux, et nommant des
prêtres pour se charger de leurs sanctuaires et rites, et décrétant des lois au
sujet des purifications, des cérémonies, des expiations et de beaucoup d'autres
célébrations et honneurs, plus nombreux que ce qu’on trouve dans aucune
autre ville, grecque ou barbare, même dans celles qui se sont glorifiée à un
moment ou à un autre de leur grande piété.
3. Il ordonna également que Romulus lui-même, pour avoir montré une grandeur
supérieur à la nature mortelle, soit honoré, sous le nom de Quirinus, par la
construction d'un temple et par des sacrifices tout au long de l'année. Comme
les Romains se demandaient encore si la providence divine ou la trahison
humaine avait été la cause de sa disparition, un homme, appelé Iulius,
descendant d'Ascagne, qui était agriculteur et d'une vie si irréprochable qu'il
n'aurait jamais menti pour son avantage personnel, arriva dans le forum et dit
que, en revenant de sa campagne, il avait vu Romulus partir de la ville tout armé
et qu’en s’approchant de lui, il l'avait entendu dire ces mots:
4. "Iulius, annonce aux Romains de ma part, que le génie qui m’a été attribué à
ma naissance me conduit aux dieux, maintenant que j'ai fini ma vie mortelle, et
que je suis Quirinus." Numa, ayant mis par écrit l’ensemble de son système
des lois religieuses, les divisa en huit parties : c’était le nombre de différentes
classes de cérémonies religieuses.
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