HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre II

Chapitre 60

  Chapitre 60

[2,60] LX. 1. δὲ Νόμας ἀφικομένων ὡς αὐτὸν τούτων τῶν καλούντων ἐπὶ τὴν ἡγεμονίαν, τέως μὲν ἀντέλεγε καὶ μέχρι πολλοῦ διέμεινεν ἀπομαχόμενος μὴ λαβεῖν τὴν ἀρχήν, ὡς δὲ οἵ τε ἀδελφοὶ προσέκειντο λιπαροῦντες καὶ τελευτῶν πατὴρ οὐκ ἠξίου τηλικαύτην τιμὴν διδομένην ἀπωθεῖσθαι, συνέγνω γενέσθαι βασιλεύς· 2. Τοῖς δὲ Ῥωμαίοις πυθομένοις ταῦτα παρὰ τῶν πρεσβευτῶν, πρὶν ὄψει τὸν ἄνδρα ἰδεῖν πολὺς αὐτοῦ παρέστη πόθος, ἱκανὸν ἡγουμένοις τεκμήριον εἶναι τῆς σοφίας, εἰ τῶν ἄλλων ὑπὲρ τὸ μέτριον ἐκτετιμηκότων βασιλείαν καὶ τὸν εὐδαίμονα βίον ἐν ταύτῃ τιθεμένων μόνος ἐκεῖνος ὡς φαύλου τινὸς καὶ οὐκ ἀξίου σπουδῆς πράγματος καταφρονεῖ, παραγενομένῳ τε ὑπήντων ἔτι καθ´ ὁδὸν ὄντι σὺν ἐπαίνῳ πολλῷ καὶ ἀσπασμοῖς καὶ ταῖς ἄλλαις τιμαῖς παραπέμποντες εἰς τὴν πόλιν. 3. Ἐκκλησίας δὲ μετὰ τοῦτο συναχθείσης, ἐν διήνεγκαν ὑπὲρ αὐτοῦ τὰς ψήφους αἱ φυλαὶ κατὰ φράτρας καὶ τῶν πατρικίων ἐπικυρωσάντων τὰ δόξαντα τῷ πλήθει καὶ τελευταῖον ἔτι τῶν ὀρνιθοσκόπων αἴσια τὰ παρὰ τοῦ δαιμονίου σημεῖα ἀποφηνάντων παραλαμβάνει τὴν ἀρχήν. 4. Τοῦτον τὸν ἄνδρα Ῥωμαῖοί φασι στρατείαν μηδεμίαν ποιήσασθαι, θεοσεβῆ δὲ καὶ δίκαιον γενόμενον ἐν εἰρήνῃ πάντα τὸν τῆς ἀρχῆς χρόνον διατελέσαι καὶ τὴν πόλιν ἄριστα πολιτευομένην παρασχεῖν, λόγους τε ὑπὲρ αὐτοῦ πολλοὺς καὶ θαυμαστοὺς λέγουσιν ἀναφέροντες τὴν ἀνθρωπίνην σοφίαν εἰς θεῶν ὑποθήκας. 5. Νύμφην γάρ τινα μυθολογοῦσιν Ἠγερίαν φοιτᾶν πρὸς αὐτὸν ἑκάστοτε διδάσκουσαν τὴν βασιλικὴν σοφίαν, ἕτεροι δὲ οὐ νύμφην, ἀλλὰ τῶν Μουσῶν μίαν. Καὶ τοῦτό φασι γενέσθαι πᾶσι φανερόν. Ἀπιστούντων γὰρ, ὡς ἔοικε, τῶν ἀνθρώπων κατ´ ἀρχὰς καὶ πεπλάσθαι νομιζόντων τὸν περὶ τῆς θεᾶς λόγον, βουλόμενον αὐτὸν ἐπιδείξασθαι τοῖς ἀπιστοῦσιν ἐναργές τι μήνυμα τῆς πρὸς τὴν δαίμονα ὁμιλίας {καὶ} διδαχθέντα ὑπ´ αὐτῆς ποιῆσαι τάδε· 6. Καλέσαντα Ῥωμαίων πολλοὺς καὶ ἀγαθοὺς εἰς τὴν οἰκίαν, ἐν διαιτώμενος ἐτύγχανεν, ἔπειτα δείξαντα τοῖς ἐλθοῦσι τὰ ἔνδον τῇ τε ἄλλῃ κατασκευῇ φαύλως κεχορηγημένα καὶ δὴ καὶ τῶν εἰς ἑστίασιν ὀχλικὴν ἐπιτηδείων ἄπορα, τότε μὲν ἀπαλλάττεσθαι κελεύειν, εἰς ἑσπέραν δὲ καλεῖν αὐτοὺς ἐπὶ τὸ δεῖπνον· 7. παραγενομένοις δὲ κατὰ τὴν ἀποδειχθεῖσαν ὥραν ἐπιδεῖξαι στρωμνάς τε πολυτελεῖς καὶ τραπέζας ἐκπωμάτων γεμούσας πολλῶν καὶ καλῶν ἑστίασίν τε αὐτοῖς παραθεῖναι κατακλιθεῖσιν ἁπάσης ἐδωδῆς, ἣν οὐδ´ ἂν ἐκ πολλοῦ πάνυ χρόνου παρασκευάσασθαί τινι τῶν τότε ἀνθρώπων ῥᾴδιον ἦν. Τοῖς δὲ Ῥωμαίοις κατάπληξίν τε πρὸς ἕκαστον τῶν ὁρωμένων ὑπελθεῖν καὶ δόξαν ἐξ ἐκείνου τοῦ χρόνου παραστῆναι βέβαιον, ὅτι θεά τις αὐτῷ συνῆν. [2,60] LX. 1. Quand les ambassadeurs vinrent chez Numa pour l'inviter à régner, pendant un certain temps il refusa et longtemps il persista dans sa résolution de ne pas accepter la puissance royale. Mais comme ses frères ne cessaient de le pousser avec insistance et qu’enfin son père arguait du fait qu’il ne fallait pas rejeter l'offre d’un si grand honneur, il consentit à devenir roi. 2. Dès que les Romains furent mis au courant de cela par les ambassadeurs, ils conçurent un grand désir pour cet homme avant de l’avoir vu, estimant une preuve suffisante de sa sagesse, alors que les autres mettaient sur un piédestal la souveraineté, la considérant comme source de bonheur, que lui seul l’ait dédaignée comme pauvre chose et indigne d'une attention sérieuse. Et quand il s’approcha de la ville, ils vinrent à sa rencontre sur la route avec de grands applaudissements, des salutations et d'autres honneurs et le conduisirent dans la ville. 3. Après cela, une assemblée du peuple se tint, où les tribus par curies donnèrent leurs voix en sa faveur; et quand la résolution du peuple fut confirmée par les patriciens, et, qu’en dernier lieu, les augures eurent rapporté que les signes divins étaient propices, il assuma la charge. 4. Les Romains prétendent qu'il n'entreprit aucune campagne militaire, mais que, comme il était pieux et juste, il passa toute la période de son règne dans la paix et fit en sorte que l'état soit régi le mieux possible. Ils racontent aussi beaucoup d'histoires merveilleuses à son sujet, attribuant sa sagesse humaine à des inspirations divines. 5. Ils affirment fabuleusement qu'une nymphe, Égérie, lui rendait visite et l'instruisait à chaque occasion dans l'art de régner, bien que d'autres disent que ce n'était pas une nymphe, mais une des Muses. Et ceci, disent-ils, se déroula aux yeux de tous; comme au début les gens étaient incrédules (c’est tout-à-fait naturel), et qu’ils considéraient l'histoire de la déesse comme une invention, Numa, afin de fournir aux incrédules des preuves manifestes de sa relation avec cette divinité, agit selon ses instructions. 6. Il invita dans la maison où il vivait un grand nombre de Romains, tous hommes de bien, et après leur avoir montré ses appartements, très simplement équipés de meubles et manquant en particulier de tout ce qui était nécessaire pour recevoir une nombreuse compagnie, il leur demanda de partir, mais les invita à dîner en soirée. 7. Et quand ils vinrent à l'heure prévue, il leur montra des divans luxueux et des tables chargés d’une multitude de belles coupes, et quand ils furent à table, il leur servit un banquet se composant de toutes sortes de viandes, un tel banquet, en effet, qu’il n'aurait pas été facile pour un homme de l’époque de préparer même en beaucoup de temps. Les Romains furent étonnés de tout ce qu’ils virent, et depuis lors ils eurent la ferme conviction qu'une déesse conversait bien avec lui.


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Dernière mise à jour : 2/12/2005