[2,5] V. 1. Ὡς δὲ κἀκείνοις ἦν βουλομένοις προειπὼν ἡμέραν, ἐν ᾗ
διαμαντεύσασθαι περὶ τῆς ἀρχῆς ἔμελλεν, ἐπειδὴ καθῆκεν ὁ χρόνος
ἀναστὰς περὶ τὸν ὄρθρον ἐκ τῆς σκηνῆς προῆλθεν· στὰς δὲ ὑπαίθριος ἐν
καθαρῷ χωρίῳ καὶ προθύσας ἃ νόμος ἦν εὔχετο Διί τε βασιλεῖ καὶ τοῖς
ἄλλοις θεοῖς, οὓς ἐποιήσατο τῆς ἀποικίας ἡγεμόνας, εἰ βουλομένοις αὐτοῖς
ἐστι βασιλεύεσθαι τὴν πόλιν ὑφ´ ἑαυτοῦ, σημεῖα οὐράνια φανῆναι καλά.
2. Μετὰ δὲ τὴν εὐχὴν ἀστραπὴ διῆλθεν ἐκ τῶν ἀριστερῶν ἐπὶ τὰ δεξιά.
Τίθενται δὲ Ῥωμαῖοι τὰς ἐκ τῶν ἀριστερῶν ἐπὶ τὰ δεξιὰ ἀστραπὰς αἰσίους,
εἴτε παρὰ Τυρρηνῶν διδαχθέντες, εἴτε πατέρων καθηγησαμένων κατὰ
τοιόνδε τινά, ὡς ἐγὼ πείθομαι, λογισμόν, ὅτι καθέδρα μέν ἐστι καὶ στάσις
ἀρίστη τῶν οἰωνοῖς μαντευομένων ἡ βλέπουσα πρὸς ἀνατολάς, ὅθεν ἡλίου
τε ἀναφοραὶ γίνονται καὶ σελήνης καὶ ἀστέρων πλανήτων τε καὶ ἀπλανῶν,
ἥ τε τοῦ κόσμου περιφορά, δι´ ἣν τοτὲ μὲν ὑπὲρ γῆς ἅπαντα τὰ ἐν αὐτῷ
γίνεται, τοτὲ δὲ ὑπὸ γῆς, ἐκεῖθεν ἀρξαμένη τὴν ἐγκύκλιον ἀποδίδωσι κίνησιν.
3. Τοῖς δὲ πρὸς ἀνατολὰς βλέπουσιν ἀριστερὰ μὲν γίνεται {τὰ} πρὸς τὴν
ἄρκτον ἐπιστρέφοντα μέρη, δεξιὰ δὲ {τὰ} πρὸς μεσημβρίαν φέροντα·
τιμιώτερα δὲ τὰ πρότερα πέφυκεν εἶναι τῶν ὑστέρων. μετεωρίζεται γὰρ ἀπὸ
τῶν βορείων μερῶν ὁ τοῦ ἄξονος πόλος, περὶ ὃν ἡ τοῦ κόσμου στροφὴ
γίνεται, καὶ τῶν πέντε κύκλων τῶν διεζωκότων τὴν σφαῖραν ὁ καλούμενος
ἀρκτικὸς ἀεὶ τῇδε φανερός· ταπεινοῦται δ´ ἀπὸ τῶν νοτίων ὁ καλούμενος
ἀνταρκτικὸς κύκλος ἀφανὴς κατὰ τοῦτο τὸ μέρος.
4. Εἰκὸς δὴ κράτιστα τῶν οὐρανίων καὶ μεταρσίων σημείων ὑπάρχειν, ὅσα ἐκ
τοῦ κρατίστου γίνεται μέρους, ἐπειδὴ δὲ τὰ μὲν ἐστραμμένα πρὸς τὰς
ἀνατολὰς ἡγεμονικωτέραν μοῖραν ἔχει τῶν προσεσπερίων, αὐτῶν δέ γε τῶν
ἀνατολικῶν ὑψηλότερα τὰ βόρεια τῶν νοτίων, ταῦτα ἂν εἴη κράτιστα.
5. Ὡς δέ τινες ἱστοροῦσιν ἐκ παλαιοῦ τε καὶ πρὶν ἢ παρὰ Τυρρηνῶν μαθεῖν
τοῖς Ῥωμαίων προγόνοις αἴσιοι ἐνομίζοντο αἱ ἐκ τῶν ἀριστερῶν ἀστραπαί.
Ἀσκανίῳ γὰρ τῷ ἐξ Αἰνείου γεγονότι, καθ´ ὃν χρόνον ὑπὸ Τυρρηνῶν, οὓς ἦγε
βασιλεὺς Μεσέντιος, ἐπολεμεῖτο καὶ τειχήρης ἦν, περὶ τὴν τελευταίαν
ἔξοδον, ἣν ἀπεγνωκὼς ἤδη τῶν πραγμάτων ἔμελλε ποιεῖσθαι, μετ´
ὀλοφυρμοῦ τόν τε Δία καὶ τοὺς ἄλλους αἰτουμένῳ θεοὺς αἴσια σημεῖα δοῦναι
τῆς ἐξόδου φασὶν αἰθρίας οὔσης ἐκ τῶν ἀριστερῶν ἀστράψαι τὸν οὐρανόν.
Τοῦ δ´ ἀγῶνος ἐκείνου λαβόντος τὸ κράτιστον τέλος διαμεῖναι παρὰ τοῖς
ἐκγόνοις αὐτοῦ νομιζόμενον αἴσιον τόδε τὸ σημεῖον.
| [2,5] V. 1. Et quand le peuple eut approuvé, il fixa un jour où il proposa de consulter
les auspices au sujet de la souveraineté; et quand le temps arriva, il se leva de
bon matin et sortit de sa tente. Puis, prenant position sous un ciel dégagé dans
un espace libre et offrant d'abord le sacrifice usuel, il pria le Roi Jupiter et les
autres dieux qu'il avait choisis comme patrons de la colonie, que, si c'était leur
bon plaisir qu’il soit le roi de la ville, de faire apparaître des signes favorables
dans le ciel
2. Après cette prière un éclair parcourut le ciel de la gauche vers la droite. Les
Romains considèrent que la foudre qui va de gauche à droite est un présage
favorable, soit instruits par les Tyrrhéniens soit par leurs propres ancêtres. Leur
raison est, à mon avis, que la meilleure place et la meilleure position pour ceux
qui prennent les auspices est celle qui regarde vers l'est, où le soleil et la lune se
lèvent ainsi que les planètes et les étoiles fixes; et la révolution du firmament,
par laquelle toutes les choses qui s'y trouvent sont parfois au-dessus de la terre
et parfois en-dessous, commence son mouvement circulaire de ce côté.
3. Et pour ceux qui regardent vers l'est les parties faisant face au nord sont du
côté gauche et à celles qui se prolongent vers le sud sont du côté droit, et les
premières sont par nature plus nobles que les secondes. Dans les parties nord
l’axe du pôle sur lequel le firmament tourne est élevé, et des cinq zones qui
ceignent la sphère celle appelée la zone arctique est toujours visible de ce côté;
alors que dans les parties méridionales l'autre zone, appelée Antarctique, est
enfoncée et reste invisible.
4. Ainsi il est raisonnable de supposer que parmi ces signes dans les cieux et
dans l’air les meilleurs sont ceux qui apparaissent du meilleur côté; et puisque
les parties qui sont tournées vers l'est ont la prééminence sur les parties
occidentales, et que dans les parties orientales elles-mêmes, le nord est plus
haut que le sud, cette partie semblerait être la meilleure.
5. Mais certains relatent que les ancêtres des Romains des périodes très
anciennes, même avant qu'ils l'aient appris des Tyrrhéniens, considéraient la
foudre qui venait de la gauche comme présage favorable. Ils disent que quand
Ascagne, le fils d'Enée, attaqué un jour et assiégé par les Tyrrhéniens menés
par leur roi Mézence, et sur le point de faire une ultime sortie hors de la ville, sa
situation étant maintenant désespérée, pria, en se lamentant, Jupiter et le reste
des dieux d’encourager cette sortie par des présages favorables, et alors d'un
ciel clair apparut un éclair venant de la gauche; et comme cette bataille eut des
résultats des plus heureux, ce signe continua à être considéré comme favorable
par ses descendants.
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