HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre II

Chapitre 45

  Chapitre 45

[2,45] XLV. 1. Ἐν δὲ ἀμφότεροι ταῦτα διαλογιζόμενοι καὶ οὔτε μάχης ἄρχειν τολμῶντες οὔτε περὶ φιλίας διαλεγόμενοι παρεῖλκον τὸν χρόνον, αἱ Ῥωμαίων γυναῖκες ὅσαι τοῦ Σαβίνων ἐτύγχανον οὖσαι γένους, δι´ ἃς πόλεμος συνειστήκει, συνελθοῦσαι δίχα τῶν ἀνδρῶν εἰς ἓν χωρίον καὶ λόγον ἑαυταῖς δοῦσαι γνώμην ἐποιήσαντο συμβατηρίων ἄρξαι πρὸς ἀμφοτέρους αὐταὶ λόγων. 2. δὲ τοῦτο εἰσηγησαμένη τὸ βούλευμα ταῖς γυναιξὶν Ἑρσιλία μὲν ἐκαλεῖτο, γένους δ´ οὐκ ἀφανοῦς ἦν ἐν Σαβίνοις. Ταύτην δ´ οἱ μέν φασι γεγαμημένην ἤδη σὺν ταῖς ἄλλαις ἁρπασθῆναι κόραις ὡς παρθένον, οἱ δὲ τὰ πιθανώτατα γράφοντες ἑκοῦσαν ὑπομεῖναι λέγουσι μετὰ θυγατρός· ἁρπασθῆναι γὰρ δὴ κἀκείνης θυγατέρα μονογενῆ. 3. Ὡς δὲ ταύτην ἔσχον τὴν γνώμην αἱ γυναῖκες ἧκον ἐπὶ τὸ συνέδριον καὶ τυχοῦσαι λόγου μακρὰς ἐξέτειναν δεήσεις, ἐπιτροπὴν ἀξιοῦσαι λαβεῖν τῆς πρὸς τοὺς συγγενεῖς ἐξόδου, πολλὰς καὶ ἀγαθὰς ἐλπίδας ἔχειν λέγουσαι περὶ τοῦ συνάξειν εἰς ἓν τὰ ἔθνη καὶ ποιήσειν φιλίαν. Ὡς δὲ ταῦτ´ ἤκουσαν οἱ συνεδρεύοντες τῷ βασιλεῖ σφόδρα τε ἠγάσθησαν καὶ πόρον ὡς ἐν ἀμηχάνοις πράγμασι τοῦτον ὑπέλαβον εἶναι μόνον. 4. Γίνεται δὴ μετὰ τοῦτο δόγμα τοιόνδε βουλῆς· ὅσαι τοῦ Σαβίνων γένους ἦσαν ἔχουσαι τέκνα, ταύταις ἐξουσίαν εἶναι καταλιπούσαις τὰ τέκνα παρὰ τοῖς ἀνδράσι πρεσβεύειν ὡς τοὺς ὁμοεθνεῖς, ὅσαι δὲ πλειόνων παίδων μητέρες ἦσαν ἐπάγεσθαι μοῖραν ἐξ αὐτῶν ὁσηνδήτινα καὶ πράττειν ὅπως εἰς φιλίαν συνάξουσι τὰ ἔθνη. 5. Μετὰ τοῦτο ἐξῄεσαν ἐσθῆτας ἔχουσαι πενθίμους, τινὲς δὲ αὐτῶν καὶ τέκνα νήπια ἐπαγόμεναι. Ὡς δ´ εἰς τὸν χάρακα τῶν Σαβίνων προῆλθον ὀδυρόμεναί τε καὶ προσπίπτουσαι τοῖς τῶν ἀπαντώντων γόνασι πολὺν οἶκτον ἐκ τῶν ὁρώντων ἐκίνησαν, καὶ τὰ δάκρυα κατέχειν οὐδεὶς ἱκανὸς ἦν. 6. Συναχθέντος δὲ αὐταῖς τοῦ συνεδρίου τῶν προβούλων καὶ κελεύσαντος τοῦ βασιλέως ὑπὲρ ὧν ἥκουσι λέγειν τοῦ βουλεύματος ἄρξασα καὶ τὴν ἡγεμονίαν ἔχουσα τῆς πρεσβείας Ἑρσιλία μακρὰν καὶ συμπαθῆ διεξῆλθε δέησιν, ἀξιοῦσα χαρίσασθαι τὴν εἰρήνην ταῖς δεομέναις ὑπὲρ τῶν ἀνδρῶν, δι´ ἃς ἐξενηνέχθαι τὸν πόλεμον ἀπέφαινεν· ἐφ´ οἷς δὲ γενήσονται δικαίοις αἱ διαλύσεις, τοὺς ἡγεμόνας αὐτοὺς συνελθόντας ἐφ´ ἑαυτῶν διομολογήσασθαι πρὸς τὸ κοινῇ συμφέρον ὁρῶντας. [2,45] XLV. 1. Cependant tandis que les deux côtés passaient leurs temps dans ces considérations et que personne ne faisait quelque chose pour reprendre le combat ou pour demander la paix, les épouses des Romains qui étaient d’origine sabine et cause de la guerre, se réunirent dans un endroit à part de leurs maris,délibérèrent ensemble et décidèrent de faire les premières ouvertures elle-mêmes aux deux armées pour une réconciliation. 2. Celle qui proposa cette mesure au reste des femmes s’appelait Hersilia, une femme Sabine de bonne naissance. Certains disent que, bien que déjà mariée, elle avait été enlevée avec les autres comme si elle était vierge; mais ceux dont le récit est le plus vraisemblable, disent qu'elle était restée avec sa fille unique de sa propre volonté, parce que sa fille unique faisait partie de celles qui avaient été enlevées. 3. Après que les femmes eurent pris cette résolution, elles vinrent au sénat, et obtinrent une audience. Elles supplièrent beaucoup, demandant d'être autorisées à rejoindre leurs compatriotes et déclarant qu'elles avaient beaucoup d'excellentes raisons d’espérer réunir les deux nations et rétablir l'amitié entre elles. Quand les sénateurs qui étaient présents au conseil avec le roi entendirent cela, ils furent excessivement heureux et voyaient cela, en raison de la situation sans issues, comme la seule solution. 4. Sur quoi un décret fut pris par le sénat autorisant ces femmes sabines qui avaient des enfants, si elles les laissaient avec leurs maris, à se rendre comme ambassadrices chez leurs compatriotes, mais que celles qui avaient plusieurs enfants pouvaient en emmener autant qu’elles souhaitaient et elles devaient essayer de réconcilier les deux nations. 5. Sur quoi les femmes sortirent en habit de deuil, certaines d'entre elles portant également leurs tout-petits enfants. Quand elles arrivèrent dans le camp des Sabins, en pleurs et tombant aux pieds de ceux qui se trouvaient là, elles éveillèrent une grande compassion chez tous ceux qui les voyaient et personne ne put s'abstenir de pleurer. 6. Et quand le conseil se réunit pour les recevoir et que le roi leur demanda pourquoi elles étaient venues, Hersilia, qui avait eut cette idée et qui était à la tête de l'ambassade, fit un récit long et pathétique, les priant d'accorder la paix à celles qui intervenaient pour leurs maris et à cause desquelles, précisait-elle, la guerre avait été déclanchée. Quant aux conditions de paix, elle a dit que c’étaient aux chefs de se réunir, pour trouver une solution avantageuse pour les deux parties.


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Dernière mise à jour : 2/12/2005