[2,34] XXXIV. 1. Τοῦτον δὲ τὸν τρόπον ἁλούσης τῆς πόλεως τὰ ὅπλα παραδοῦναι
τοὺς ἁλόντας κελεύσας καὶ παῖδας εἰς ὁμηρείαν, οὓς ἐβούλετο, λαβὼν ἐπὶ
τοὺς Ἀντεμνάτας ἐχώρει. γενόμενος δὲ καὶ τῆς ἐκείνων δυνάμεως
ἐσκεδασμένης ἔτι κατὰ τὰς προνομὰς τῇ παρ´ ἐλπίδας ἐφόδῳ καθάπερ καὶ
τῆς προτέρας ἐγκρατὴς καὶ τὰ αὐτὰ τοὺς ἁλόντας διαθεὶς ἀπῆγεν ἐπ´ οἴκου
τὴν δύναμιν, ἄγων σκῦλά τε ἀπὸ τῶν πεπτωκότων κατὰ τὴν μάχην καὶ
ἀκροθίνια λαφύρων θεοῖς, καὶ πολλὰς ἅμα τούτοις θυσίας ἐποιήσατο.
2. Τελευταῖος δὲ τῆς πομπῆς αὐτὸς ἐπορεύετο ἐσθῆτα μὲν ἠμφιεσμένος
ἁλουργῆ, δάφνῃ δὲ κατεστεμμένος τὰς κόμας καὶ ἵνα τὸ βασίλειον ἀξίωμα
σώζῃ τεθρίππῳ παρεμβεβηκώς. Ἡ δ´ ἄλλη δύναμις αὐτῷ παρηκολούθει
πεζῶν τε καὶ ἱππέων κεκοσμημένη κατὰ τέλη θεούς τε ὑμνοῦσα πατρίοις
ᾠδαῖς καὶ τὸν ἡγεμόνα κυδαίνουσα ποιήμασιν αὐτοσχεδίοις. Οἱ δ´ ἐκ τῆς
πόλεως ὑπήντων αὐτοῖς ἅμα γυναιξί τε καὶ τέκνοις παρ´ ἄμφω τὰ μέρη τῆς
ὁδοῦ τῇ τε νίκῃ συνηδόμενοι καὶ τὴν ἄλλην ἅπασαν ἐνδεικνύμενοι
φιλοφροσύνην. Ὡς δὲ παρῆλθεν ἡ δύναμις εἰς τὴν πόλιν κρατῆρσί τε
ἐπετύγχανεν οἴνῳ κεκραμένοις καὶ τραπέζαις τροφῆς παντοίας γεμούσαις,
αἳ παρὰ τὰς ἐπιφανεστάτας τῶν οἰκιῶν ἔκειντο, ἵνα ἐμφορεῖσθαι τοῖς
βουλομένοις ᾖ.
3. Ἡ μὲν οὖν ἐπινίκιός τε καὶ τροπαιοφόρος πομπὴ καὶ θυσία, ἣν καλοῦσι
Ῥωμαῖοι θρίαμβον, ὑπὸ Ῥωμύλου πρώτου κατασταθεῖσα τοιαύτη τις ἦν· ἐν
δὲ τῷ καθ´ ἡμᾶς βίῳ πολυτελὴς γέγονε καὶ ἀλαζὼν εἰς πλούτου μᾶλλον
ἐπίδειξιν ἢ δόκησιν ἀρετῆς ἐπιτραγῳδουμένη καὶ καθ´ ἅπασαν ἰδέαν
ἐκβέβηκε τὴν ἀρχαίαν εὐτέλειαν.
4. Μετὰ δὲ τὴν πομπήν τε καὶ θυσίαν νεὼν κατασκευάσας ὁ Ῥωμύλος ἐπὶ τῆς
κορυφῆς τοῦ Καπιτωλίου λόφου Διός, ὃν ἐπικαλοῦσι Ῥωμαῖοι φερέτριον, οὐ
μέγαν· ἔτι γὰρ αὐτοῦ σώζεται τὸ ἀρχαῖον ἴχνος ἐλάττονας ἢ πέντε ποδῶν
καὶ δέκα τὰς μείζους πλευρὰς ἔχον· ἐν τούτῳ καθιέρωσε τὰ σκῦλα τοῦ
Καινινιτῶν βασιλέως, ὃν αὐτοχειρίᾳ κατειργάσατο. τὸν δὲ Δία τὸν
φερέτριον, ᾧ τὰ ὅπλα ὁ Ῥωμύλος ἀνέθηκεν, εἴτε βούλεταί τις τροπαιοῦχον
εἴτε σκυλοφόρον καλεῖν ὡς ἀξιοῦσί τινες εἴθ´, ὅτι πάντων ὑπερέχει καὶ
πᾶσαν ἐν κύκλῳ περιείληφε τὴν τῶν ὄντων φύσιν τε καὶ κίνησιν,
ὑπερφερέτην οὐχ ἁμαρτήσεται τῆς ἀληθείας.
| [2,34] XXXIV. 1. Voici la manière dont la ville fut prise. Il ordonna aux prisonniers de
livrer leurs armes, et choisissant des enfants les prit en otages et marcha contre
les Antemnates. Et après s’être aussi rendu maître de leur armée de la même
manière que l’autre, en tombant sur eux inopinément tandis qu'ils étaient
encore dispersés à chercher du fourrage, et après avoir accordé le même
traitement aux prisonniers, il ramena son armée, emportant avec lui les
dépouilles de ceux qui avaient péri au combat et la part du butin qu’il comptait
offrir aux dieux; et il leur offrit en outre beaucoup de sacrifices.
2. Romulus lui-même venait en fin de cortège, revêtu d’une longue robe
pourpre et portant une couronne de laurier sur la tête, et, afin de soutenir sa
dignité royale, il montait un chariot conduit par quatre chevaux. Le reste de
l'armée, à pied et à cheval, suivait, rangée en plusieurs divisions, félicitant les
dieux dans les chansons de leur pays et chantant les louanges de leur général
dans des vers improvisés. Les accompagnaient les citoyens avec leurs épouses
et leurs enfants, qui, rangés de chaque côté de la route, les félicitaient de leur
victoire et leur exprimaient leur joie de toutes les façons possible. Quand l'armée
entra dans la ville, elles y trouva des cratères remplies à raz-bord de vin et des
tables chargées de toutes sortes de viandes, qui étaient placées devant les
maisons les plus distinguées pour que tous puissent se servir à suffisance.
3. Tel était le cortège victorieux, marqué par le port de trophées et pour finir par
un sacrifice : les Romains l'appellent un triomphe, parce qu’il a été institué la
première fois par Romulus. Mais de nos jours le triomphe est devenu une
reconstitution historique très coûteuse et fastueuse, accompagné d’une
splendeur théâtrale qui est conçue plutôt comme une démonstration de richesse
que comme une approbation de valeur, et il s'est éloignée en tous points de sa
simplicité ancienne.
4. Après le cortège et le sacrifice Romulus construisit un petit temple sur le
sommet du Capitole en l’honneur de Jupiter Feretrius comme l’appellent les
Romains; en effet, ils en reste toujours des vestiges, les plus longs côtés ont
moins de quinze pieds. Dans ce temple il consacra les dépouilles du roi des
Caeninenses, qu'il avait tué de sa propre main. Quant à Jupiter Feretrius, à qui
Romulus consacra ces armes, on ne se trompera pas si on souhaite l'appeler
Tropaiouchos, ou Skylophoros, comme certains le disent, ou, puisqu'il surpasse
toutes les choses et embrasse la nature et le mouvement universel,
Hyperpheretês.
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