[2,26] XXVI. 1. Ἃ μὲν οὖν εἰς γυναῖκας εὖ ἔχοντα ὁ Ῥωμύλος ἐνομοθέτησεν, ἐξ ὧν
κοσμιωτέρας περὶ τοὺς ἄνδρας αὐτὰς ἀπειργάσατο, ταῦτ´ ἐστιν, ἃ δ´ εἰς αἰδῶ
καὶ δικαιοσύνην παίδων, ἵνα σέβωσι τοὺς πατέρας ἅπαντα πράττοντές τε
καὶ λέγοντες ὅσα ἂν ἐκεῖνοι κελεύωσιν, ἔτι τούτων ἦν σεμνότερα καὶ
μεγαλοπρεπέστερα καὶ πολλὴν ἔχοντα παρὰ τοὺς ἡμετέρους νόμους
διαφοράν.
2. Οἱ μὲν γὰρ τὰς Ἑλληνικὰς καταστησάμενοι πολιτείας βραχύν τινα κομιδῇ
χρόνον ἔταξαν ἄρχεσθαι τοὺς παῖδας ὑπὸ τῶν πατέρων, οἱ μὲν ἕως τρίτον
ἐκπληρώσωσιν ἀφ´ ἥβης ἔτος, οἱ δὲ ὅσον ἂν χρόνον ἠίθεοι μένωσιν, οἱ δὲ
μέχρι τῆς εἰς τὰ ἀρχεῖα τὰ δημόσια ἐγγραφῆς, ὡς ἐκ τῆς Σόλωνος καὶ
Πιττακοῦ καὶ Χαρώνδου νομοθεσίας ἔμαθον, οἷς πολλὴ μαρτυρεῖται σοφία·
3. τιμωρίας τε κατὰ τῶν παίδων ἔταξαν, ἐὰν ἀπειθῶσι τοῖς πατράσιν, οὐ
βαρείας ἐξελάσαι τῆς οἰκίας ἐπιτρέψαντες αὐτοὺς καὶ χρήματα μὴ
καταλιπεῖν, περαιτέρω δὲ οὐδέν. Εἰσὶ δ´ οὐχ ἱκαναὶ κατασχεῖν ἄνοιαν
νεότητος καὶ αὐθάδειαν τρόπων οὐδ´ εἰς τὸ σῶφρον ἀγαγεῖν τοὺς
ἠμεληκότας τῶν καλῶν αἱ μαλακαὶ τιμωρίαι· τοιγάρτοι πολλὰ ἐν Ἕλλησιν
ὑπὸ τέκνων εἰς πατέρας ἀσχημονεῖται.
4. Ὁ δὲ τῶν Ῥωμαίων νομοθέτης ἅπασαν ὡς εἰπεῖν ἔδωκεν ἐξουσίαν πατρὶ
καθ´ υἱοῦ καὶ παρὰ πάντα τὸν τοῦ βίου χρόνον, ἐάν τε εἴργειν, ἐάν τε
μαστιγοῦν, ἐάν τε δέσμιον ἐπὶ τῶν κατ´ ἀγρὸν ἔργων κατέχειν, ἐάν τε
ἀποκτιννύναι προαιρῆται, κἂν τὰ πολιτικὰ πράττων ὁ παῖς ἤδη τυγχάνῃ κἂν
ἐν ἀρχαῖς ταῖς μεγίσταις ἐξεταζόμενος κἂν διὰ τὴν εἰς τὰ κοινὰ φιλοτιμίαν
ἐπαινούμενος.
5. Κατὰ τοῦτόν γέ τοι τὸν νόμον ἄνδρες ἐπιφανεῖς δημηγορίας διεξιόντες ἐπὶ
τῶν ἐμβόλων ἐναντίας μὲν τῇ βουλῇ, κεχαρισμένας δὲ τοῖς δημοτικοῖς, καὶ
σφόδρα εὐδοκιμοῦντες ἐπὶ ταύταις κατασπασθέντες ἀπὸ τοῦ βήματος
ἀπήχθησαν ὑπὸ τῶν πατέρων, ἣν ἂν ἐκείνοις φανῇ τιμωρίαν ὑφέξοντες· οὓς
ἀπαγομένους διὰ τῆς ἀγορᾶς οὐδεὶς τῶν παρόντων ἐξελέσθαι δυνατὸς ἦν
οὔτε ὕπατος οὔτε δήμαρχος οὔτε ὁ κολακευόμενος ὑπ´ αὐτῶν καὶ πᾶσαν
ἐξουσίαν ἐλάττω τῆς ἰδίας εἶναι νομίζων ὄχλος.
6. Ἐῶ γὰρ λέγειν ὅσους ἀπέκτειναν οἱ πατέρες ἄνδρας ἀγαθοὺς ὑπ´ ἀρετῆς
καὶ προθυμίας ἕτερόν τι διαπράξασθαι ἔργον γενναῖον προαχθέντας, ὃ μὴ
προσέταξαν αὐτοῖς οἱ πατέρες, καθάπερ ἐπὶ Μαλλίου Τορκουάτου καὶ
πολλῶν ἄλλων παρειλήφαμεν, ὑπὲρ ὧν κατὰ τὸν οἰκεῖον καιρὸν ἐρῶ.
| [2,26] XXVI. 1 . Telles sont donc les excellentes lois que Romulus établit à l’égard
des femmes, grâce auxquelles il leur fit observer la décence envers leurs maris.
Mais celles qu'il établit en ce qui concerne le respect et l’obéissance des
enfants envers leurs parents, pour qu'ils les honorerent et leur obéissent en
toutes choses, en paroles et en actes, étaient toujours plus solennelles, plus
dignes et fort supérieures à nos lois.
2. En effet ceux qui ont établi les constitutions grecques ont laissé très peu de
temps les fils sous la tutelle de leurs pères, certains jusqu'à la fin de la troisième
année après qu'ils aient atteint la puberté, d'autres aussi longtemps qu'ils
restaient célibataires, et certains jusqu'à ce que leurs noms soient inscrits dans
les registres publics, comme je l'ai appris des lois de Solon, de Pittacos et de
Charondas, hommes célébrés pour leur grande sagesse.
3. Quant aux punitions qu'ils préconisent pour la désobéissance des enfants
envers leurs parents elles n'étaient pas lourdes: elles permettaient à des pères
de mettre leurs fils dehors et de les déshériter, mais rien de plus. Mais les
punitions douces ne sont pas suffisantes pour retenir la folie de la jeunesse et
ses manières impudentes ou pour donner la modération à ceux qui ont été
insouciants à la vertu; et en conséquence chez les Grecs beaucoup d’actions
indécentes sont commises par des enfants contre leurs parents.
4. Mais le législateur romain donna pratiquement les pleins pouvoirs au père sur
son fils, même durant son vie entière, s'il le jugeait approprié il pouvait
l'emprisonner, le châtier, le mettre dans les chaînes et le garder au travail dans
les domaines, ou le mettre à la mort, et ceci même si le fils était déjà engagé
dans les affaires publiques, même s'il faisait partie des plus hauts magistrats, et
même s'il était célèbres pour son zèle envers l'Etat.
5. En vertu de cette loi, des hommes de distinction, alors qu’ils prononçaient
du haut des rostres des discours hostiles au sénat et à la satisfaction du peuple,
furent traînés et emportés par leurs pères pour subir le châtiment qu’ils
jugeaient bon; et tandis qu'ils étaient emmenés à travers le forum, aucune
personne présente, ni consul, ni tribun, ni la populace même, qu’ils flattaient et
qui trouvait toute puissance inférieure à la sienne, ne put les sauver.
6. Je m'abstiens de mentionner combien d'hommes courageux, poussés par leur
valeur et leur ardeur à accomplir de nobles actions que leurs pères n'avaient pas
commandé, furent mis à mort par leurs propres pères, comme on le raconte pour
Manlius Torquatus et pour beaucoup d'autres. Mais pour ce qui les concerne
j’en parlerai le moment venu.
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