[2,23] XXIII. 1. Ταῦτα περὶ τῶν θρησκευόντων τοὺς θεοὺς καταστησάμενος διῄρει
πάλιν, ὡς ἔφην, κατ´ ἐπιτηδειότητα ταῖς φράτραις τὰ ἱερά, θεοὺς ἀποδεικνὺς
ἑκάστοις καὶ δαίμονας, οὓς ἔμελλον ἀεὶ σέβειν, καὶ τὰς εἰς τὰ ἱερὰ δαπάνας
ἔταξεν, ἃς ἐχρῆν αὐτοῖς ἐκ τοῦ δημοσίου δίδοσθαι.
2. Συνέθυόν τε τοῖς ἱερεῦσιν οἱ φρατριεῖς τὰς ἀπομερισθείσας αὐτοῖς θυσίας
καὶ συνειστιῶντο κατὰ τὰς ἑορτὰς ἐπὶ τῆς φρατριακῆς ἑστίας· ἑστιατόριον
γὰρ ἦν κατεσκευασμένον ἑκάστῃ φράτρᾳ καὶ ἐν αὐτῷ καθωσίωτό τις, ὥσπερ
ἐν τοῖς Ἑλληνικοῖς πρυτανείοις, ἑστία κοινὴ τῶν φρατριῶν. Ὄνομα δὲ καὶ
τοῖς ἑστιατορίοις ἦν, ὅπερ ταῖς φράτραις, κουρίαι καὶ μέχρις ἡμῶν οὕτω
καλοῦνται.
3. Τοῦτο τὸ πολίτευμα δοκεῖ μοι λαβεῖν ἐκ τῆς Λακεδαιμονίων ἀγωγῆς τῆς
περὶ τὰ φιδίτια κατ´ ἐκεῖνον τὸν χρόνον ἐπιχωριαζούσης, ἣν Λυκοῦργος
εἰσηγήσασθαι δοκεῖ παρὰ Κρητῶν μαθών, καὶ μεγάλα τὴν πόλιν ὠφελῆσαι
ἐν εἰρήνῃ μὲν εἰς εὐτέλειαν ἄγων τοὺς βίους καὶ σωφροσύνην τῆς καθ´
ἡμέραν διαίτης, ἐν πολέμῳ δ´ εἰς αἰδῶ καὶ πρόνοιαν καταστήσας ἕκαστον
τοῦ μὴ καταλιπεῖν τὸν παραστάτην, ᾧ καὶ συνέσπεισε καὶ συνέθυσε καὶ
κοινῶν ἱερῶν μετέσχεν.
4. Καὶ οὐ μόνον τῆς περὶ ταῦτα σοφίας χάριν ἄξιος ἐπαινεῖσθαι ὁ ἀνήρ, ἀλλὰ
καὶ τῆς εὐτελείας τῶν θυσιῶν, αἷς γεραίρεσθαι τοὺς θεοὺς ἐνομοθέτησεν, ὧν
αἱ πλεῖσται διέμενον ἕως τῆς καθ´ ἡμᾶς ἡλικίας, εἰ μὴ καὶ πᾶσαι κατὰ τὸν
ἀρχαῖον ἐπιτελούμεναι τρόπον.
5. Ἐγὼ γοῦν ἐθεασάμην ἐν ἱεραῖς οἰκίαις δεῖπνα προκείμενα θεοῖς ἐπὶ
τραπέζαις ξυλίναις ἀρχαϊκαῖς ἐν κάνησι καὶ πινακίσκοις κεραμεοῖς, ἀλφίτων
μάζας καὶ πόπανα καὶ ζέας καὶ καρπῶν τινων ἀπαρχὰς καὶ ἄλλα τοιαῦτα
λιτὰ καὶ εὐδάπανα καὶ πάσης ἀπειροκαλίας ἀπηλλαγμένα· καὶ σπονδὰς
εἶδον ἐγκεκραμένας οὐκ ἐν ἀργυροῖς καὶ χρυσοῖς ἄγγεσιν, ἀλλ´ ἐν
ὀστρακίναις κυλίσκαις καὶ πρόχοις, καὶ πάνυ ἠγάσθην τῶν ἀνδρῶν ὅτι
διαμένουσιν ἐν τοῖς πατρίοις ἔθεσιν οὐδὲν ἐξαλλάττοντες τῶν ἀρχαίων
ἱερῶν εἰς τὴν ἀλαζόνα πολυτέλειαν.
6. Ἔστι μὲν οὖν ἃ καὶ Νόμας Πομπίλιος ὁ μετὰ Ῥωμύλον ἄρξας τῆς πόλεως
κατεστήσατο μνήμης ἄξια καὶ λόγου, περιττὸς τὴν γνώμην ἀνὴρ καὶ τὰ θεῖα
ἐξηγήσασθαι σοφὸς ἐν ὀλίγοις, ὑπὲρ ὧν ὕστερον ἐρῶ, καὶ Τύλλος Ὁστίλιος ὁ
τρίτος ἀπὸ Ῥωμύλου βασιλεύσας καὶ πάντες οἱ μετ´ ἐκεῖνον γενόμενοι
βασιλεῖς· ἀλλ´ ὁ τὰ σπέρματα καὶ τὰς ἀρχὰς αὐτοῖς παρασχὼν καὶ τὰ
κυριώτατα καταστησάμενος τῶν περὶ τὰ θεῖα νομίμων Ῥωμύλος ἦν.
| [2,23] XXIII. 1. Après avoir fait ces règlements pour les ministres des dieux, il assigna,
comme je l’ai dit, les sacrifices d'une façon appropriée aux divers curies,
nommant pour chacune d'elles les dieux et les génies qu'ils devaient toujours
adorer, et détermina les dépenses pour les sacrifices, dépenses qui devaient
leur être payées par le trésor public.
2. Les membres de chaque curie exécutaient leurs sacrifices convenus avec
leurs propres prêtres, et les jours consacrés, ils festoyaient ensemble à une
table commune. Une salle de festin fut construite pour chaque curie, et on y
avait consacré, juste comme dans les prytanées grecs, une table commune pour
tous les membres de la curie. Ces salles de festin avaient le même nom que les
curies elles-mêmes, et s'appellent encore ainsi de nos jours.
3. Cette institution, à mon avis, Romulus la reprit à la coutume lacédémonienne
des phiditia, qui étaient alors en vogue. Il semblerait que ce soit Lycurgue, qui
ayant connu cette institution chez les Crétois, l'amena à Sparte avec grand profit
pour son pays; en temps de paix elle accoutumait en fait la vie des citoyens à la
frugalité et à la tempérance dans leurs repas quotidiens, et en temps de guerre
elle inspirait à chaque homme un sens de la honte et le souci de ne pas
abandonner son camarade avec qui il avait offert des libations et des sacrifices
et partagé les cérémonies communes.
4. Et ce n’est pas seulement pour sa sagesse dans ce domaine que Romulus
mérite d’être loué, mais également pour la frugalité des sacrifices qu'il institua
pour honorer des dieux : la plus grande partie, si pas tous, subsistent de nos
jours, et sont exécutés de façon ancienne.
5. En tout cas, j’ai vu moi-même dans des édifices sacrés des repas faits pour
les dieux sur d’antiques tables de bois, dans des paniers et des petits plats de
terre : c’était du pain d'orge, des gâteaux d’épeautre, avec les prémices de
fruits, et d'autres choses semblables, simple, bon marché, et exemptes de toute
ostentation vulgaire. J'ai vu également les vins des libations qui avaient été
mélangés, non pas dans des vases d'argent et d'or, mais dans de petites tasses
et cruches de terre, et j'ai vraiment admiré ces hommes qui adhéraient aux
coutumes de leurs ancêtres et qui ne dégénéraient pas leurs rites antiques dans
une vaine magnificence.
6. Il y a, c’est vrai, d’autres institutions, dignes d’être rappelées et exposées :
elles furent établies par Numa Pompilius, qui régna sur la ville après Romulus,
un homme de sagesse consommée et de sagacité rare pour interpréter la
volonté des dieux, mais j’en parlerai plus tard; d'autres ont été ajoutées par
Tullus Hostilius, le deuxième roi après Romulus, et par tous les rois qui l'ont
suivi. Mais les graines de ces institutions ont été semées et les bases ont été
créées par Romulus, qui établit les principales cérémonies de leur religion.
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