[2,22] XXII. 1. Ἐπεὶ δὲ καὶ διὰ γυναικῶν ἔδει τινὰ ἱερὰ συντελεῖσθαι καὶ διὰ παίδων
ἀμφιθαλῶν ἕτερα, ἵνα καὶ ταῦτα γένηται κατὰ τὸ κράτιστον, τάς τε
γυναῖκας ἔταξε τῶν ἱερέων τοῖς ἑαυτῶν ἀνδράσι συνιερᾶσθαι, καὶ εἴ τι μὴ
θέμις ἦν ὑπ´ ἀνδρῶν ὀργιάζεσθαι κατὰ νόμον τὸν ἐπιχώριον, ταύτας
ἐπιτελεῖν καὶ παῖδας αὐτῶν τὰ καθήκοντα λειτουργεῖν· τοῖς δὲ ἄπαισιν ἐκ
τῶν ἄλλων οἴκων τοὺς χαριεστάτους καταλεγέντας ἐξ ἑκάστης φράτρας,
κόρον καὶ κόρην, τὸν μὲν ἕως ἥβης ὑπηρετεῖν ἐπὶ τοῖς ἱεροῖς, τὴν δὲ κόρην
ὅσον ἂν ᾖ χρόνον ἁγνὴ γάμων· ἐκ τῶν Ἑλληνικῶν νόμων καὶ ταῦτα
μετενεγκάμενος, ὡς ἐγὼ πείθομαι.
2. Ὅσα μὲν γὰρ αἱ κανηφόροι καὶ ἀρρηφόροι λεγόμεναι λειτουργοῦσιν ἐπὶ
τῶν Ἑλληνικῶν ἱερῶν, ταῦτα παρὰ Ῥωμαίοις αἱ προσαγορευόμεναι
τουτολᾶται συντελοῦσι στεφάναις κοσμούμεναι τὰς κεφαλάς, οἵαις
κοσμεῖται τὰ τῆς Ἐφεσίας Ἀρτέμιδος ἀφιδρύματα παρ´ Ἕλλησιν. Ὅσα δὲ
παρὰ Τυρρηνοῖς καὶ ἔτι πρότερον παρὰ Πελασγοῖς ἐτέλουν ἐπί τε Κουρήτων
καὶ μεγάλων θεῶν ὀργιασμοῖς οἱ καλούμενοι πρὸς αὐτῶν κάδμιλοι, ταῦτα
κατὰ τὸν αὐτὸν τρόπον ὑπηρέτουν τοῖς ἱερεῦσιν οἱ λεγόμενοι νῦν ὑπὸ
Ῥωμαίων κάμιλοι.
3. Ἔτι πρὸς τούτοις ἔταξε μάντιν ἐξ ἑκάστης φυλῆς ἕνα παρεῖναι τοῖς ἱεροῖς,
ὃν ἡμεῖς μὲν ἱεροσκόπον καλοῦμεν, Ῥωμαῖοι δὲ ὀλίγον τι τῆς ἀρχαίας
φυλάττοντες ὀνομασίας ἀρούσπικα προσαγορεύουσιν. Ἅπαντας δὲ τοὺς
ἱερεῖς τε καὶ λειτουργοὺς τῶν θεῶν ἐνομοθέτησεν ἀποδείκνυσθαι μὲν ὑπὸ
τῶν φρατρῶν, ἐπικυροῦσθαι δὲ ὑπὸ τῶν ἐξηγουμένων τὰ θεῖα διὰ μαντικῆς.
| [2,22] XXII. 1. Et parce que certaines cérémonies devaient être exécutées par des
femmes, d'autres par des enfants dont les pères et les mères vivaient encore,
pour que ces cérémonies puissent également être accomplies de la meilleure
façon, il ordonna que les épouses des prêtres soient associées à leurs maris
dans ses fonctions; et dans le cas où les rites étaient interdits aux hommes par
la loi du pays, leurs épouses devaient les exécuter et leurs enfants devaient les
aider dans le cas où les fonctions l’exigeaient; et les prêtres qui n’avaient pas
d’enfants devaient choisir dans les autres familles de leur curie le garçon et la
fille la plus belle, le garçon pour aider aux cérémonies jusqu'à l'âge de la
puberté, et la fille à condition qu'elle reste célibataire. Il emprunta ces façons de
faire, à mon avis, aux traditions grecques.
2. Toutes les fonctions qui sont assurées dans les cérémonies grecques par des
jeunes filles qu'ils appellent canéphores et l'arrhéphores sont exécutées chez les
Roamins par les tutulatae : elles portent sur leurs têtes le même genre de
couronnes que celles qui ornent les statues d’Artémis d’Ephèse chez les
Grecs. Et toutes les fonctions qui étaient assurées par les Tyrrhéniens et plus tôt
par les Pélasges par ceux qu’on appelle les cadmili dans les mystères des
Curètes et dans ceux des Grands Dieux, étaient assurées de la même manière
par les assistants des prêtres qui s'appellent maintenant camilli chez les Romains.
3. En outre, Romulus ordonna qu’un devin de chaque tribu soit présent aux
sacrifices. Ce devin nous l’appelons hieroskopos, et les Romains, conservant
quelque chose du nom antique, haruspex. Il fit également une loi qui prescrivait
que tous les prêtres et ministres des dieux devaient être choisis par les curies et
que leur élection devait être confirmée par ceux qui interprètent la volonté des
dieux par l'art du divination.
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