HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre II

Chapitre 19

  Chapitre 19

[2,19] XIX. 1. Οὔτε γὰρ Οὐρανὸς ἐκτεμνόμενος ὑπὸ τῶν ἑαυτοῦ παίδων παρὰ Ῥωμαίοις λέγεται οὔτε Κρόνος ἀφανίζων τὰς ἑαυτοῦ γονὰς φόβῳ τῆς ἐξ αὐτῶν ἐπιθέσεως οὔτε Ζεὺς καταλύων τὴν Κρόνου δυναστείαν καὶ κατακλείων ἐν τῷ δεσμωτηρίῳ τοῦ Ταρτάρου τὸν ἑαυτοῦ πατέρα οὐδέ γε πόλεμοι καὶ τραύματα καὶ δεσμοὶ καὶ θητεῖαι θεῶν παρ´ ἀνθρώποις· 2. ἑορτή τε οὐδεμία παρ´ αὐτοῖς μελανείμων πένθιμος ἄγεται τυπετοὺς ἔχουσα καὶ θρήνους γυναικῶν ἐπὶ θεοῖς ἀφανιζομένοις, ὡς παρ´ Ἕλλησιν ἐπιτελεῖται περί τε Φερσεφόνης ἁρπαγὴν καὶ τὰ Διονύσου πάθη καὶ ὅσα ἄλλα τοιαῦτα· οὐδ´ ἂν ἴδοι τις παρ´ αὐτοῖς, καίτοι διεφθαρμένων ἤδη τῶν ἐθῶν, οὐ θεοφορήσεις, οὐ κορυβαντιασμούς, οὐκ ἀγυρμούς, οὐ βακχείας καὶ τελετὰς ἀπορρήτους, οὐ διαπαννυχισμοὺς ἐν ἱεροῖς ἀνδρῶν σὺν γυναιξίν, οὐκ ἄλλο τῶν παραπλησίων τούτοις τερατευμάτων οὐδέν, ἀλλ´ εὐλαβῶς ἅπαντα πραττόμενά τε καὶ λεγόμενα τὰ περὶ τοὺς θεούς, ὡς οὔτε παρ´ Ἕλλησιν οὔτε παρὰ βαρβάροις· 3. Καὶ πάντων μάλιστα ἔγωγε τεθαύμακα, καίπερ μυρίων ὅσων εἰς τὴν πόλιν ἐληλυθότων ἐθνῶν, οἷς πολλὴ ἀνάγκη σέβειν τοὺς πατρίους θεοὺς τοῖς οἴκοθεν νομίμοις, οὐδενὸς εἰς ζῆλον ἐλήλυθε τῶν ξενικῶν ἐπιτηδευμάτων πόλις δημοσίᾳ, πολλαῖς ἤδη συνέβη παθεῖν, ἀλλὰ καὶ εἴ τινα κατὰ χρησμοὺς ἐπεισηγάγετο ἱερά, τοῖς ἑαυτῆς αὐτὰ τιμᾷ νομίμοις ἅπασαν ἐκβαλοῦσα τερθρείαν μυθικήν, ὥσπερ τὰ τῆς Ἰδαίας θεᾶς ἱερά. 4. Θυσίας μὲν γὰρ αὐτῇ καὶ ἀγῶνας ἄγουσιν ἀνὰ πᾶν ἔτος οἱ στρατηγοὶ κατὰ τοὺς Ῥωμαίων νόμους, ἱερᾶται δὲ αὐτῆς ἀνὴρ Φρὺξ καὶ γυνὴ Φρυγία καὶ περιάγουσιν ἀνὰ τὴν πόλιν οὗτοι μητραγυρτοῦντες, ὥσπερ αὐτοῖς ἔθος, τύπους τε περικείμενοι τοῖς στήθεσι καὶ καταυλούμενοι πρὸς τῶν ἑπομένων τὰ μητρῷα μέλη καὶ τύμπανα κροτοῦντες· 5. Ῥωμαίων δὲ τῶν αὐθιγενῶν οὔτε μητραγυρτῶν τις οὔτε καταυλούμενος πορεύεται διὰ τῆς πόλεως ποικίλην ἐνδεδυκὼς στολὴν οὔτε ὀργιάζει τὴν θεὸν τοῖς Φρυγίοις ὀργιασμοῖς κατὰ νόμον καὶ ψήφισμα βουλῆς. Οὕτως εὐλαβῶς πόλις ἔχει πρὸς τὰ οὐκ ἐπιχώρια ἔθη περὶ θεῶν καὶ πάντα ὀττεύεται τῦφον, μὴ πρόσεστι τὸ εὐπρεπές. [2,19] XIX. 1. En effet, il n'y a aucune tradition chez les Romains qu’Ouranos fut châtré par ses propres fils ou que Saturne détruisit sa propre descendance pour se protéger de son attaque ou que Jupiter détrôna Saturne et confina son propre père dans les prisons du Tartare, ni aussi des guerres, des blessures, ou des chaînes chez les dieux, ou leur servitude parmi les hommes. 2. Et on n’observe chez eux aucune fête de deuil ou de port des vêtements noirs par des femmes qui se frappent la poitrine et ni lamentations des femmes en raison de la disparition des divinités, comme le font les Grecs en commémoration du viol de Perséphone et des aventures de Dionysus et de tous les autres mythes semblables. Et on ne verra pas chez eux, quoique leurs manières soient maintenant corrompues, aucun transport extatique, aucune frénésie corybantique, aucun quêteur sous la couleur de la religion, aucune orgie ou mystère secrets, ni des veilles où des hommes et des femmes passent la nuit ensemble dans les temples, ni aucune autre spectacle de ce genre; mais aussi dans toutes leurs paroles et actions en ce qui concerne les dieux ils montrent un respect qu’on n’a jamais vu chez les Grecs ni chez les barbares. 3. Et la chose qui m’a le plus frappé, c’est que malgré l'afflux dans Rome de nations innombrables qui sont obligées d'adorer leurs dieux héréditaires selon les coutumes de leurs pays respectifs, la ville n’a jamais officiellement adopté une de ces pratiques étrangères, comme cela s’est passé dans beaucoup de villes par le passé; mais, quoiqu'elle ait, en vertu des oracles, repris certains rites de l'étranger, elle les célèbre selon ses propres traditions, après en avoir banni toutes les âneries fabuleuses. Les rites de la déesse d'Idea en sont un exemple; 4. Les préteurs organisent les sacrifices et les jeux célébrés dans son honneur chaque année selon les coutumes romaines, mais le prêtre et les prêtresses de la déesse sont Phrygiens et ce sont eux qui portent son image dans le cortège à travers la ville, faisant l’aumône en son nom selon leur coutume, portant des effigies sur leurs seins et heurtant leurs tambourins tandis que les accompagnateurs jouent des airs sur leurs flûtes en l'honneur de la mère des dieux. 5. Mais par une loi et un décret du sénat aucun natif de Rome ne peut suivre le cortège à travers la ville revêtu d’une robe longue multicolore, ni faire la quête, ni être escorté par des joueurs de flûte, ni adorer le dieu selon le rite phrygien. Si prudente elle est pour admettre toutes les coutumes religieuses étrangères et si grande est son aversion à toute exhibition pompeuse qui manque de bon goût.


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Dernière mise à jour : 2/12/2005