[2,16] XVI. 1. Τρίτον ἦν ἔτι Ῥωμύλου πολίτευμα, ὃ πάντων μάλιστα τοὺς Ἕλληνας
ἀσκεῖν ἔδει, κράτιστον ἁπάντων πολιτευμάτων ὑπάρχον, ὡς ἐμὴ δόξα φέρει,
ὃ καὶ τῆς βεβαίου Ῥωμαίοις ἐλευθερίας ἦρχε καὶ τῶν ἐπὶ τὴν ἡγεμονίαν
ἀγόντων οὐκ ἐλαχίστην μοῖραν παρέσχε, τὸ μήτε κατασφάττειν ἡβηδὸν τὰς
ἁλούσας πολέμῳ πόλεις μήτε ἀνδραποδίζεσθαι μηδὲ γῆν αὐτῶν ἀνιέναι
μηλόβοτον, ἀλλὰ κληρούχους εἰς αὐτὰς ἀποστέλλειν ἐπὶ μέρει τινὶ τῆς
χώρας καὶ ποιεῖν ἀποικίας τῆς Ῥώμης τὰς κρατηθείσας, ἐνίαις δὲ καὶ
πολιτείας μεταδιδόναι.
2. Ταῦτά τε δὴ καὶ τἆλλα τούτοις ὅμοια καταστησάμενος πολιτεύματα
μεγάλην ἐκ μικρᾶς ἐποίησε τὴν ἀποικίαν, ὡς αὐτὰ τὰ ἔργα ἐδήλωσεν. Οἱ μὲν
γὰρ συνοικίσαντες μετ´ αὐτοῦ τὴν Ῥώμην οὐ πλείους ἦσαν ἀνδρῶν
τρισχιλίων πεζοὶ καὶ τριακοσίων ἐλάττους ἱππεῖς· οἱ δὲ καταλειφθέντες ὑπ´
ἐκείνου, ὅτ´ ἐξ ἀνθρώπων ἠφανίσθη, πεζοὶ μὲν ἑξακισχίλιοι πρὸς τέτταρσι
μυριάσιν, ἱππεῖς δ´ οὐ πολὺ ἀπέχοντες χιλίων.
3. Ἐκείνου δὲ ἄρξαντος τῶν πολιτευμάτων τούτων οἵ τε βασιλεῖς οἱ μετ´
αὐτὸν ἡγησάμενοι τῆς πόλεως τὴν αὐτὴν ἐφυλάξαντο προαίρεσιν καὶ οἱ μετ´
ἐκείνους τὰς ἐνιαυσίους λαμβάνοντες ἀρχὰς ἔστιν ἃ καὶ προστιθέντες,
οὕτως ὥστε μηδενὸς ἔθνους τοῦ δοκοῦντος εἶναι πολυανθρωποτάτου τὸν
Ῥωμαίων γενέσθαι δῆμον ἐλάττονα.
| [2,16] XVI. 1. Il y avait aussi une troisième mesure de Romulus, que les Grecs auraient
dû pratiquer plus que toute autre, et qui était, à mon avis, la meilleure de toutes
les mesures politiques, car elle créa la base la plus solide de la liberté des
Romains et elle ne fut pas le plus mince facteur dans leur lutte pour la
suprématie. La voici : ne pas massacrer tous les hommes en âge de porter les
armes, ne pas asservir le reste de la population des villes capturées lors d’une
guerre, ne pas laisser leurs terres en pâturage aux moutons, mais y envoyer
plutôt des colons pour occuper une partie du pays, de faire des villes conquises
des colonies romaines, et d’accepter d’accorder la citoyenneté à certaines
d'entre elles.
2. Par ces mesures et d’autres encore il agrandit les colonies fort petites au
départ, la suite des événement le montra; le nombre de ceux qui s’étaient
joints à lui pour fonder Rome ne s’élevait pas à plus de trois mille fantassins ni
tout à fait à trois cents cavaliers, amis il laissa quand il disparut des hommes
46.000 fantassins et environ mille cavaliers.
3. Romulus institua ces mesures et les rois qui régnèrent sur la ville après lui
mais aussi les magistrats annuels qui vinrent après eux poursuivirent la même
politique, avec des additions occasionnelles, avec un tel succès que les
romaines finirent par égaler en nombre les nations qui étaient considérées
comme les plus populeuses.
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