[2,14] XIV. 1. Καταστησάμενος δὴ ταῦτα διέκρινε τὰς τιμὰς καὶ τὰς ἐξουσίας, ἃς
ἑκάστους ἐβούλετο ἔχειν. βασιλεῖ μὲν οὖν ἐξῄρητο τάδε τὰ γέρα· πρῶτον μὲν
ἱερῶν καὶ θυσιῶν ἡγεμονίαν ἔχειν καὶ πάντα δι´ ἐκείνου πράττεσθαι τὰ πρὸς
τοὺς θεοὺς ὅσια, ἔπειτα νόμων τε καὶ πατρίων ἐθισμῶν φυλακὴν ποιεῖσθαι
καὶ παντὸς τοῦ κατὰ φύσιν ἢ κατὰ συνθήκας δικαίου προνοεῖν τῶν τε
ἀδικημάτων τὰ μέγιστα μὲν αὐτὸν δικάζειν, τὰ δ´ ἐλάττονα τοῖς βουλευταῖς
ἐπιτρέπειν προνοούμενον ἵνα μηδὲν γίγνηται περὶ τὰς δίκας πλημμελές,
βουλήν τε συνάγειν καὶ δῆμον συγκαλεῖν καὶ γνώμης ἄρχειν καὶ τὰ δόξαντα
τοῖς πλείοσιν ἐπιτελεῖν. Ταῦτα μὲν ἀπέδωκε βασιλεῖ τὰ γέρα καὶ ἔτι πρὸς
τούτοις ἡγεμονίαν ἔχειν αὐτοκράτορα ἐν πολέμῳ.
2. Τῷ δὲ συνεδρίῳ τῆς βουλῆς τιμὴν καὶ δυναστείαν ἀνέθηκε τοιάνδε· περὶ
παντὸς ὅτου ἂν εἰσηγῆται βασιλεὺς διαγινώσκειν τε καὶ ψῆφον ἐπιφέρειν,
καὶ ὅ τι ἂν δόξῃ τοῖς πλείοσι τοῦτο νικᾶν· ἐκ τῆς Λακωνικῆς πολιτείας καὶ
τοῦτο μετενεγκάμενος. Οὐδὲ γὰρ οἱ Λακεδαιμονίων βασιλεῖς αὐτοκράτορες
ἦσαν ὅ τι βούλοιντο πράττειν, ἀλλ´ ἡ γερουσία πᾶν εἶχε τῶν κοινῶν τὸ κράτος.
3. Τῷ δὲ δημοτικῷ πλήθει τρία ταῦτα ἐπέτρεψεν· ἀρχαιρεσιάζειν τε καὶ
νόμους ἐπικυροῦν καὶ περὶ πολέμου διαγινώσκειν, ὅταν ὁ βασιλεὺς ἐφῇ,
οὐδὲ τούτων ἔχοντι τὴν ἐξουσίαν ἀνεπίληπτον, ἂν μὴ καὶ τῇ βουλῇ ταὐτὰ
δοκῇ. Ἔφερε δὲ τὴν ψῆφον οὐχ ἅμα πᾶς ὁ δῆμος, ἀλλὰ κατὰ τὰς φράτρας
συγκαλούμενος· ὅ τι δὲ ταῖς πλείοσι δόξειε φράτραις τοῦτο ἐπὶ τὴν βουλὴν
ἀνεφέρετο. Ἐφ´ ἡμῶν δὲ μετάκειται τὸ ἔθος· οὐ γὰρ ἡ βουλὴ διαγινώσκει τὰ
ψηφισθέντα ὑπὸ τοῦ δήμου, τῶν δ´ ὑπὸ τῆς βουλῆς γνωσθέντων ὁ δῆμός ἐστι
κύριος· πότερον δὲ τῶν ἐθῶν κρεῖττον, ἐν κοινῷ τίθημι τοῖς βουλομένοις
σκοπεῖν.
4. Ἐκ δὲ τῆς διαιρέσεως ταύτης οὐ μόνον τὰ πολιτικὰ πράγματα σώφρονας
ἐλάμβανε καὶ τεταγμένας τὰς διοικήσεις, ἀλλὰ καὶ τὰ πολεμικὰ ταχείας καὶ
εὐπειθεῖς. Ὁπότε γὰρ αὐτῷ φανείη στρατιὰν ἐξάγειν, οὔτε χιλιάρχους τότε
ἔδει ἀποδείκνυσθαι κατὰ φυλὰς οὔτε ἑκατοντάρχους κατὰ λόχους οὔτε
ἱππέων ἡγεμόνας οὔτε ἐξαριθμεῖσθαί τε καὶ λοχίζεσθαι καὶ τάξιν ἑκάστους
τὴν προσήκουσαν λαμβάνειν· ἀλλὰ βασιλεὺς μὲν τοῖς χιλιάρχοις
παρήγγελλεν, ἐκεῖνοι δὲ τοῖς λοχαγοῖς· παρὰ δὲ τούτων οἱ δεκάδαρχοι
μαθόντες ἐξῆγον τοὺς ὑποτεταγμένους ἑαυτοῖς ἕκαστοι, ἀφ´ ἑνός τε
κελεύσματος εἴτε πᾶσα ἡ δύναμις εἴτε μοῖρά τις ἐξ αὐτῆς κληθείη τὰ ὅπλα
ἔχουσα παρῆν εἰς τὸν ἀποδειχθέντα τόπον εὐτρεπής.
| [2,14] XIV. 1. Après avoir établi ces institutions, il fixa les honneurs et les pouvoirs qu'il
souhaitait donner à chacun. Au roi il réserva ces prérogatives: en premier lieu, la
suprématie dans les cérémonies et les sacrifices religieux et la conduite de tout
ce qui concernait le culte des dieux; ensuite, la sauvegarde des lois et des
coutumes du pays et le respect général de la justice dans tous les cas, qu’elle
soit fondée sur la loi naturelle ou sur la loi civile; il jugeait également en
personne des crimes les plus graves, laissant les autres aux sénateurs, mais
s’assurant qu’aucune erreur n'était commise lors de leur jugement; il devait
réunir le sénat et convoquer l'assemblée populaire, pour donner le premier son
avis et pour faire exécuter les décisions de la majorité. Voilà les prérogatives
qu'il accorda au roi et, en outre, il lui donna le commandement suprême dans la
conduite de la guerre.
2. Au sénat il assigna les honneurs et l'autorité suivante : délibérer et voter sur
tout ce que le roi lui soumettait ; la décision de la majorité l’emportait. Ici
également Romulus se basa sur la constitution des Lacédémoniens; leurs rois,
aussi, n'ont pas les pleins pouvoirs pour faire tout qu'ils veulent, mais la gerousia
exerçet le pouvoir absolu dans les affaires publiques. 3. Au peuple il accorda
trois privilèges: choisir les magistrats, pour ratifier des lois, et décider au sujet de
la guerre toutes les fois que le roi leur laissait la décision; pourtant même dans
ces sujets leur autorité n'était pas sans restriction, puisque l'accord du sénat
était nécessaire pour donner suite à leurs décisions. Tout le peuple ne votait
pas en même temps, mais était convoqué par curies, et ce qui avait été décidé
par la majorité des curies était rapporté au sénat. Mais aujourd’hui cette
pratique a changé : le sénat ne délibère pas sur les résolutions votées par le
peuple, mais le peuple a plein pouvoir sur les décrets du sénat; et laquelle des
deux coutumes est la meilleure je laisse à d'autres d'en décider.
4. Par cette division du pouvoir non seulement les affaires civiles étaient
administrées d'une façon prudente et ordonnée, mais les affaires militaires aussi
étaient menées avec rapidité et obéissance stricte. Si le roi jugeait bon de partir
avec son armée, il n’y avait aucune nécessité pour que des tribuns soient
choisis par les tribus, ou des centurions par des centuries, ou de choisir un chef
de cavalerie, et il n’était pas nécessaire de dénombrer l'armée ou de la diviser
en centuries ou d’assigner à chaque homme sa place appropriée. Mais le roi
donnait ses ordres aux tribuns et ces derniers aux centurions et ceux-ci à leur
tour aux décurions, chacun d’eux emmenait ceux qui étaient sous son
commandement; et si on levait l'armée entière ou une partie de celle-ci, elle se
présentait à une simple sommation, prête, en armes, disponible, à l’endroit indiqué.
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