HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Mémoires sur les anciens orateurs, IV (Isée)

Chapitre 13

  Chapitre 13

[4,13] XIII. Ταυτὶ μὲν διαλελυμένα καὶ ἐξ ἐπερωτήσεως. Οἷς Λυσίας μὲν ἥκιστα κέχρηται, Δημοσθένης δὲ παρὰ τουτουὶ τὰς ἀφορμὰς λαβὼν ἀφειδέστερον, οἷον· ‘οὐκ οὖν σὺ μισθοφορὰν λέγεις; φήσει τις. Καὶ παραχρῆμά γε τὴν αὐτὴν σύνταξιν ἁπάντων, ἄνδρεςἈθηναῖοι, ἵνα τῶν κοινῶν τὸ μέρος λαμβάνων ἕκαστος, ὅτου δέοιτο πόλις, τοῦτο παρέχοι. Ἔξεστιν ἄγειν ἡσυχίαν· οἴκοι μένων βελτίων εἶ, τοῦ δι´ ἔνδειαν ἀνάγκῃ τι ποιεῖν αἰσχρὸν ἀπηλλαγμένος. Συμβαίνει τι τοιοῦτον, οἷα καὶ τὰ νῦν· στρατιώτης αὐτὸς ὑπάρχων ἀπὸ τῶν αὐτῶν τούτων λημμάτων, ὥσπερ ἐστὶ δίκαιον ὑπὲρ τῆς πατρίδος. Ἔστι τις ἔξω τῆς ἡλικίας ἡμῶν· ὅσα οὗτος ἀτάκτως νῦν λαμβάνων οὐκ ὠφελεῖ, ταῦτα ἐν ἴσῃ τάξει παραλαμβάνων πάντ´ ἐφορῶν καὶ διοικῶν, χρὴ πράττεσθαι. Ὅλως δὲ οὔτε ἀφελὼν οὔτε προσθεὶς πλήν τι μικρῷ τὴν ἀταξίαν ἀνελών, εἰς τάξιν ἤγαγον τὴν πόλιν, τὴν αὐτὴν τοῦ λαβεῖν, τοῦ στρατεύεσθαι, τοῦ δικάζειν, τοῦ ποιεῖν τοῦθ´, τι καθ´ ἡλικίαν ἕκαστος ἔχοι καὶ ὅτου καιρὸς εἴη, τάξιν ποιήσας.’ ἐκεῖνα δὲ κατὰ συστροφὴν καὶ παρακεκινδυνευμένα τῷ τε βραχέως καὶ ἀγκύλως καὶ ἐκ παραδόξου συντίθεσθαι, καὶ οὐχ ἅπασιν οὐδὲ ἐκ προχείρου γνωριζόμενα· ‘καὶ οὗτος πάντων ἀνθρώπων σχετλιώτατος, οὐ παρεχομένων αὐτῶν μάρτυρας {δοῦναι}, ὧν ἐναντίον ἡμῖν ἀποδοῦναι φασίν, {ὡς} ἐκείνοις πιστεύειν προσποιεῖται μᾶλλον, ὡς ἀποδεδώκασιν ἡμῖν, ἡμῖν〉, ὡς οὐκ ἀπειλήφαμεν. Καίτοι πᾶσι φανερόν, ὡς ἔοικεν, 〈οἳ καὶτὸν τούτου πατέρα ἀπεστέρουν ὄντα ἐπίτιμον, ὅτι ἡμῖν ἑκόντες οὐκ ἂν ἀπέδοσαν, εἰσπράξασθαιδὲοὕτως ἔχοντες οὐκ ἂν ἐδυνήθημεν.’ καὶ γὰρ τοῦτό ἐστι τὸ σχῆμα, πολλάκις Δημοσθένης κέχρηται· ‘εἶτ´ οἴεσθε, οἳ μὲν αὐτὸν οὐδὲνἂνἠδυνήθησαν ποιῆσαι κακόν, αὐτοὶ δὲ μὴ παθεῖν ἐφυλάξαντ´ ἂν ἴσως, τούτους μὲν ἐξαπατᾶν αἱρεῖσθαι μᾶλλον προλέγοντα βιάζεσθαι, ὑμῖν δὲ ἐκ προρρήσεως πολεμῆσαι;’ καὶ ἔτι γε τὰ τοιαῦτα· ‘ γάρ, μὲν ὑπῆρχεν ἔξω τῶν ἀποτιμηθέντων, κατελελειτούργητο, δανειζομένῳ δ´ οὐδεὶς ἂν ἔδωκεν ἐπ´ αὐτοῖς ἔτι πλέον οὐδέν, ἀποδεδωκότι τὰς μισθώσεις ἔχειν ἐμοὶ προσῆκον ἀναμφισβητήτως, οὗτοι τηλικαύτην δίκην λαχόντες καὶ σφέτερα αὐτῶν εἶναι φάσκοντες ἐκώλυσάν μ´ ἐξ αὐτῶν ποιήσασθαι τὴν ἐπισκευήν.’ καὶ τί δεῖ τὰ πλείω παρατιθέντα μηκύνειν; πολλὰ γὰρ ἄν τις εὕροι τῶν Ἰσαίουκαὶκατὰ τὴν σύνθεσιν καὶ κατὰ τοὺς σχηματισμοὺς ἐξηλλαγμένα μὲν τῆς Λυσίου λέξεως, ἐοικότα δὲ τῇ Δημοσθένους δεινότητι. [4,13] XIII. Ce style est décousu et entre-coupé par de fréquentes interrogations : il n'a rien de la manière de Lysias; mais Démosthène, qui emprunte à Isée plusieurs tours, en fait souvent usage. Par exemple : {UERBA GRAECA}. « Ainsi, vous proposez de faire servir à la solde des troupes les fonds des distributions, me dira-t-on peut-être ? - Oui, et je veux que désormais il y ait une même règle pour tous; je veux que tous ceux qui ont part aux libéralités publiques s'empressent de rendre à la patrie ce qu'elle a droit d'en attendre. - Par ce moyen, est - on en paix ? Votre condition sera d'autant meilleure, que vous serez affranchis des honteuses nécessités où réduit l'indigence. Survient-il des guerres, comme dans les conjonctures présentes ? Chacun de vous prendra, comme il le doit, les armes pour la patrie, et recevra son salaire des fonds mêmes qu'on lui donne aujourd'hui à titre de libéralité. Avez-vous dépassé l'âge du service militaire ? Ces mêmes fonds qui, distribués sans discernement, ne servent à rien, produiront de grands avantages quand ils seront la récompense du citoyen qui veille avec zèle sur les affaires publiques, et les administre avec sagesse. Enfin, je n'ajoute, je ne supprime presque rien : je ne veux que bannir les abus, ramener l'ordre, et établir une commune règle pour recevoir les libéralités, porter les armes, rendre la justice; en un mot, pour que chacun fasse, suivant son âge, ce que les circonstances demandent. » Dans le passage qui suit, le style est contourné et trop hardi. L'extrême concision, les tours entortillés et étranges font qu'il ne peut être entendu aisément ni par tout le monde. {UERBA GRAECA}. « O le plus insensé des hommes! Sans fournir de témoins qui attestent que nos adversaires ont payé les sommes que nous réclamons, il fait semblant de croire que vous devez vous en rapporter à ceux qui prétendent avoir payé leurs dettes, plutôt qu'à nous, qui soutenons que nous n'avons rien reçu. Mais, aux yeux des hommes qui n'ignorent pas que le père de l'accusé, pendant qu'il remplissait des charges publiques, nous frustra de ce qu'il nous devait, il est évident qu'aujourd'hui, dans le triste état où l'accusé et sa famille se trouvent réduits, nous n'avons pu rien exiger.» Des formules semblables se trouvent fréquemment chez Démosthène : {UERBA GRAECA}. « Et pensez-vous que si des peuples qui, loin de faire aucun mal à Philippe, ne cherchèrent jamais qu'à se mettre à l'abri de ses attaques, ont été tout-à-coup les victimes de sa perfidie, et non pas d'une violence dès longtemps annoncée, ce tyran ne vous déclaré la guerre qu'après vous en avoir avertis? » En voici un autre exemple : {UERBA GRAECA}. « Pour remplir les fonctions publiques, j'ai dépenseé tout mon patrimoine, à l'exception de ce que j'avais donné en gage ; de sorte que, si je voulais contracter encore des dettes, je ne trouverais personne qui me prêtât de nouveau , car je ne puis même payer les intérêts ; et lorsque ces biens doivent être ma propriété, mes adversaires, en élevant une pareille contestation et en prétendant que tout leur appartient, me privent de la seule ressource qui me restait pour réparer le délabrement de ma fortune. » A quoi bon multiplier les citations, lorsqu'il est facile de citer, dans Isée, une foule de passages qui prouvent que, pour l'arrangement des mots et les figures, il diffère de Lysias et se rapproche de la véhémence de Démosthène ?


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Dernière mise à jour : 19/02/2010