[4,12]
XII. Oἶμαι μὲν οὖν καὶ ἐκ τούτων οὐκ ἄδηλον εἶναι τὴν τῶν ἀνδρῶν διαφοράν. Οὐ μὴν ἀλλὰ καὶ ἐκ τῶν μελλόντων λέγεσθαι μᾶλλον ἔσται καταφανὴς καὶ μάλιστα ἐκ τῶν ἀποδεικτικῶν καὶ παθητικῶν λόγων, ἐν οἷς ὁ μὲν Λυσίας ἁπλούστερός τίς ἐστι καὶ κατὰ τὴν σύνθεσιν τῶν ὀνομάτων καὶ κατὰ τὴν κοινότητα τῶν σχημάτων, οὑτοσὶ δὲ ποικιλώτερος. Πολλὰ γὰρ ἄν τις ἰδὼν εὕροι παρ´ αὐτῷ .... Ὡς ἐν τούτῳ· ‘πόθεν χρὴ πιστεύεσθαι τὰ εἰρημένα πρὸς θεῶν; οὐκ ἐκ τῶν μαρτύρων; οἴομαί γε. Πόθεν δὲ τοὺς μάρτυρας; οὐκ ἐκ τῶν βασάνων; εἰκός γε. Πόθεν δέ γε ἀπιστεῖσθαι τοὺς λόγους τοὺς τούτων; οὐκ ἐκ τοῦ φεύγειν τοὺς ἐλέγχους; ἀνάγκη μεγάλη. Φαίνομαι τοίνυν ἐγὼ μὲν διώκων ταῦτα καὶ τὰ πράγματα εἰς βασάνους ἄγων, οὗτος δὲ ἐπὶ διαβολὰς καὶ λόγους καθιστάς, ὅπερ ἄν τις πλεονεκτεῖν βουλόμενος ποιήσειεν. Ἐχρῆν δὲ αὐτόν, εἴπερ τι δίκαιον ἐφρόνει καὶ μὴ παρακρούσασθαι τὰς ὑμετέρας γνώμας ἐζήτει, μὴ μὰ Δία ταῦτα ποιεῖν, ἀλλ´ ἐπὶ τὸν λογισμὸν μετὰ μαρτύρων ἐλθεῖν καὶ ἐξετάζειν ἕκαστα τῶν ἐν τῷ λόγῳ τοῦτον τὸν τρόπον παρ´ ἐμοῦ πυνθανόμενον· εἰσφορὰς λογίζῃ πόσας; τόσας· κατὰ πόσον ἀργύριον εἰσενηνεγμένας; κατὰ τόσον καὶ τόσον· κατὰ ποῖα ψηφίσματα; ταυτί· ταύτας εἰλήφασι τίνες; οἵδε· καὶ ταῦτα μαρτυρόμενον σκέψασθαι τὰ ψηφίσματα, τὸ πλῆθος τῶν εἰσφορῶν, τὰ εἰσενηνεγμένα, τοὺς λαβόντας, καὶ εἰ μὲν εὐτε ...., τῷ λόγῳ πιστεύειν, εἰ δὲ μή, νῦν παρασχέσθαι μάρτυρας, εἴ τι ψεῦδος ἦν ὧν ἐλογισάμην αὐτοῖς.’
| [4,12]
XII. D'après ces exemples, on doit voir la différence qui se trouve entre ces deux orateurs : elle deviendra plus sensible encore par les observations que je vais ajouter, et surtout par l'examen de deux discours qui tirent leur principal mérite du raisonnement et du pathétique. Dans les compositions de ce genre, Lysias est trop simple pour l'arrangement des mots et le choix des figures : Isée a plus de variété : plusieurs passages en fournissent la preuve, celui-ci, entre autres : « Au nom des dieux, sur quelle autorité devons-nous établir notre conviction? n'est-ce point sur les dépositions des témoins ? - Oui, sans doute. - Comment nous assurer de la sincérité des témoins? n'est-ce point pas les tortures? - Cela est certain. - Quand devons-nous rejeter une accusation? n'est-ce point lorsque la partie adverse refuse d'en venir aux preuves? - Assurément. - Tels sont les moyens que j'invoque en ma faveur. Je demande que tout soit prouvé par la question tandis que mon adversaire n'entasse que calomnies sur calomnies, et agit comme s'il voulait vous tromper. Si ses vues étaient légitimes, s'il ne cherchait point à surprendre votre religion, loin de recourir à de tels procédés, il devait me faire rendre mes comptes en présence de témoins, en discuter les diverses parties, et me dire: Examinons les contributions. Quelles sont-elles, et combien avez-vous payé pour cet objet? - Telles et telles sommes. - En vertu de quels décrets ? - D'après tels et tels décrets. - Ces sommes, qui les a reçues ? - Ceux mêmes qui figurent comme témoins. - En outre, il fallait examiner les décrets, la totalité des contributions, les sommes payées, et en quelles mains on les avait versées. Si les comptes étaient exacts, il fallait les approuver; ou, dans le cas contraire, fournir, par le moyen des témoins, la preuve des erreurs qu'ils peuvent renfermer. »
|