HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Mémoires sur les anciens orateurs, IV (Isée)

Chapitre 10

  Chapitre 10

[4,10] X. Ὑποτίθεται δὲ ἑκάτερος ἰδιώτην ἄνδρα καὶ ἀπράγμονα καὶ νέον παρὰ τὴν ἑαυτοῦ προαίρεσίν τε καὶ φύσιν ἠναγκασμένον ἐν δικαστηρίῳ λέγειν, μὲν Λυσίας ἐν τῷ πρὸς Ἀρχεβιάδην λόγῳ τὸν τρόπον τοῦτον· ‘Ἐπειδὴ τάχιστα ἔλαχέ μοι ταύτην τὴν δίκην Ἀρχεβιάδης, ἄνδρες δικασταί, προσῆλθον αὐτῷ λέγων, ὅτι νέος καὶ ἄπειρος εἴην πραγμάτων καὶ οὐδὲν δεόμενος εἰσιέναι εἰς δικαστήριον. Ἐγὼ οὖν σε ἀξιῶ μὴ εὕρεμα ἡγεῖσθαι τὴν ἡλικίαν τὴν ἐμήν, ἀλλὰ παραλαβόντα τοὺς ἐμοὺς φίλους καὶ τοὺς σαυτοῦ διηγήσασθαι περὶ τοῦ χρέως, ὅθεν γεγένηται. Κἂν δόξῃς ἀληθῆ λέγειν ἐκείνοις, οὐδέν σοι δεήσει πραγμάτων, ἀλλὰ λαβὼν ἄπει τὰ σαυτοῦ. Δίκαιος δὲ εἶ μηδὲν παραλιπεῖν, ἀλλ´ εἰπεῖν ἅπαντα, ἐπειδὴ νεώτερός εἰμι τοῦ συμβολαίου, ἵνα ἀκούσαντες, περὶ ὧν οὐκ ἴσμεν, βουλευσώμεθα περὶ ὧν σὺ λέγεις· ἐάν πως φανερὸν γένηται, πότερον ἀδίκως τῶν ἐμῶν ἐφίεσαι δικαίως τὰ σεαυτοῦ ζητεῖς κομίσασθαι. Ταῦτ´ ἐμοῦ προκαλουμένου οὐδεπώποτ´ ἠθέλησε συνελθεῖν οὐδὲ λόγον περὶ ὧν ἐνεκάλει ποιήσασθαι οὐδὲ δίαιταν ἐπιτρέψαι, ἕως ὑμεῖς τὸν νόμον τὸν περὶ τῶν διαιτητῶν ἔθεσθε.’ δὲ Ἰσαῖος ἐν ἀμφισβητήσει χωρίου τοῦ ὑπὸ τῶν δημοτῶν κατεσχημένου, οἷς τὸ χωρίον ὑπέκειτο, ταύτῃ χρώμενον εἰσάγει τῇ ἀρχῇ· ‘Μάλιστα μὲν ἐβουλόμην, ἄνδρες δικασταί, μηδ´ ὑφ´ ἑνὸς ἀδικεῖσθαι τῶν πολιτῶν, εἰ δὲ μή, τοιούτων ἀντιδίκων τυχεῖν, πρὸς οὓς οὐδὲν ἂν ἐφρόντιζον διαφερόμενος. Νῦν δέ μοι πάντων πραγμάτων λυπηρότατον συμβέβηκεν. Ἀδικοῦμαι γὰρ ὑπὸ τῶν δημοτῶν, οὓς περιορᾶν μὲν ἀποστεροῦντας οὐ ῥᾴδιον, ἀπέχθεσθαι δὲ ἀηδές, μεθ´ ὧν ἀνάγκη καὶσυνθύειν καὶσυνουσίας κοινὰς ποιεῖσθαι. Πρὸς μὲν οὖν πολλοὺς χαλεπὸν ἀντιδικεῖν· μέγα γὰρ μέρος συμβάλλεταιτὸπλῆθος αὐτοῖς πρὸς τὸ δοκεῖν ἀληθῆ λέγειν· ὅμως δὲ διὰ τὸ πιστεύειν τοῖς πράγμασι, πολλῶν μοι καὶ δυσκόλων συμπιπτόντων οὐχ ἡγούμην δεῖν κατοκνῆσαι δι´ ὑμῶν πειρᾶσθαι τυγχάνειν τῶν δικαίων. Δέομαι οὖν ὑμῶν συγγνώμην ἔχειν, εἰ καὶ νεώτερος ὢν λέγειν ἐπὶ δικαστηρίου τετόλμηκα· διὰ γὰρ τοὺς ἀδικοῦντας ἀναγκάζομαι παρὰ τὸν ἐμαυτοῦ τρόπον τοιοῦτόν τι ποιεῖν. Πειράσομαι δ´ ὑμῖν ἐξ ἀρχῆς, ὡς ἂν δύνωμαι, διὰ βραχυτάτων εἰπεῖν περὶ τοῦ πράγματος.’ [4,10] X. Ils mettent en scène, l'un et l'autre, un simple citoyen sans expérience, jeune encore, et forcé de parler dans un tribunal, quoiqu'il en fût également éloigné et par son genre de vie, et par son naturel. Lysias, dans le plaidoyer contre Archebias, s'exprime ainsi : « Juges, à l'instant même où Archebias dirigea cette accusation contre moi, je me hâtai de lui représenter que j'étais jeune, sans expérience, et qu'il n'était pas nécessaire de paraître devant un tribunal. Mais, lui dis je, ne croyez pas, je vous en conjure, que j'invoque mon âge comme une excuse qui s'offre heureusement pour ma défense : réunissez vos amis et les miens, et faites-leur connaltre l'origine de mes dettes. Si votre demande leur paraît fondée, vous n'aurez pas besoin de procès : je m'empresserai de vous satisfaire, et vous pourrez vous retirer avec ce qui vous appartient. Vous devez ne rien cacher, mais tout dire, puisque je suis trop jeune encore pour agir d'après mes propres lumières : par ce moyen, instruits de ce que nous ignorons, nous pourrons réfléchir sur ce que vous direz vous-même, et voir si vous convoitez injustement mes biens, ou si vous réclamez justement les vôtres. Malgré ces instances il ne voulut jamais s'aboucher avec moi, ni rendre raison de ce qu'il demandait, ni recourir aux arbitres, en vertu des lois que vous avez établies. » Le discours d'Isée est le plaidoyer qu'il composa pour un particulier d'Athènes qui réclamait des citoyens de sa tribu une terre qu'il avait engagée, et dont ils s'étaient emparés. Voici l'exorde : « J'aurais désiré, ô juges ! de ne jamais éprouver d'injustice de la part de mes concitoyens, ou, du moins, d'avoir pour adversaire des hommes dont l'inimitié me fût indifférente. Mais aujourd'hui je me trouve dans la situation la plus fâcheuse : ceux qui commettent une injustice envers moi sont des citoyens de ma tribu; et si je ne peux me laisser dépouiller sans me plaindre, qu'il est pénible de se voir en butte à la haine des hommes mêmes avec lesquels on doit entretenir des relations tous les jours ! D'ailleurs, il est bien difficile de tenir tête à de nombreux adversaires : par cela seul qu'ils sont en grand nombre, on se persuade qu'ils soutiennent les intérêts de la vérité. Mais la bonté de ma cause m'inspire une telle confiance que, malgré ma position critique, je n'ai pas hésité à vous demander justice. Je vous prie de m'excuser, si, jeune encore, j'ose faire entendre ma voix devant des juges : les hommes dont j'ai à me plaindre m'ont réduit à une nécessité tout-à-fait opposée à mon caractère. Je vais tâcher de vous faire connaître, le plus succinctement possible, l'objet de cette discussion, en remontant à son origine. »


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Dernière mise à jour : 19/02/2010