HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre X (avec trad. française)

Chapitre 8

  Chapitre 8

[10,8] Ταῦτ´ εἰπόντος αὐτοῦ κραυγή τε ἐκ τῶν παρόντων ἐγένετο καὶ ὁρμὴ πολλῶν ἐπὶ τὴν ἐκ χειρὸς δίκην. ἀλλ´ οἵ τε ὕπατοι ἐμποδὼν ἐγένοντο καὶ τῶν δημάρχων οἱ πλείους πονηρὸν ἔθος οὐκ ἀξιοῦντες εἰς τὴν πόλιν εἰσάγειν. ἦν δὲ καὶ τοῦ δήμου τὸ καθαρώτατον οὐ βουλόμενον ἀποστερεῖν λόγου τοὺς ὑπὲρ τῶν μεγίστων ἀγωνιζομένους. τότε μὲν οὖν ἐπέσχε τὴν τῶν θρασυτέρων ὁρμὴν τοῦ δικαίου πρόνοια, καὶ ἀναβολὴν ἔλαβεν δίκη, οὐ μικρᾶς ἐμπεσούσης φιλοτιμίας καὶ ζητήσεως ὑπὲρ τοῦ σώματος, εἴτ´ ἐν δεσμοῖς αὐτὸ δεῖ φυλάττεσθαι τέως, εἴτ´ ἐγγυητὰς δοῦναι τῆς ἀφίξεως, ὥσπερ καὶ πατὴρ ἠξίου· καὶ βουλὴ συνελθοῦσα ἐψηφίσατο χρήμασι διεγγυηθὲν ἐλεύθερον εἶναι τὸ σῶμα μέχρι δίκης. τῇ δ´ ἑξῆς ἡμέρᾳ συναγαγόντες οἱ δήμαρχοι τὸ πλῆθος, ἐκλιπόντος τοῦ μειρακίου τὴν δίκην, ἐκύρωσαν τὴν κατ´ αὐτοῦ ψῆφον καὶ τοὺς ἐγγυητὰς δέκα ὄντας ἐπράξαντο τὰ περὶ τοῦ σώματος τῆς ἀποκαταστάσεως ὁμολογηθέντα χρήματα. Καίσων μὲν οὖν τοιαύτῃ περιπεσὼν ἐπιβουλῇ, κατασκευασαμένων ἅπαντα τῶν δημάρχων καὶ Οὐολουσκίου ψευδῆ μαρτυρήσαντος, ὡς ἐγένετο φανερὸν σὺν χρόνῳ, φεύγων εἰς Τυρρηνίαν ᾤχετο· δὲ πατὴρ αὐτοῦ τὰ πλεῖστα τῆς οὐσίας ἀπεμπολήσας καὶ τὰ ὁμολογηθέντα ὑπὸ τῶν ἐγγυητῶν χρήματα ἀποδοὺς ἑαυτῷ χωρίον ἓν μικρὸν ὑπολειπόμενος πέραν τοῦ Τεβέριος ποταμοῦ, ἐν ταπεινή τις ἦν καλύβη, γεωργῶν αὐτόθι μετὰ δούλων ὀλίγων ἐπίπονον καὶ ταλαίπωρον ἔζη βίον ὑπὸ λύπης τε καὶ πενίας, οὔτε πόλιν ὁρῶν οὔτε φίλους ἀσπαζόμενος οὔθ´ ἑορτάζων οὔτ´ ἄλλης εὐφροσύνης οὐδεμιᾶς ἑαυτῷ μεταδιδούς. τοῖς μέντοι δημάρχοις πολὺ τὸ παράλογον ἐγένετο τῆς ἐλπίδος. οὐ γὰρ ὅπως ἐπαύσατο τῶν νέων φιλοτιμία σωφρονισθεῖσα τῇ Καίσωνος συμφορᾷ, πολὺ δὲ χαλεπωτέρα καὶ πλείων ἐγένετο ἔργοις τε καὶ λόγοις καταγωνιζομένη τὸν νόμον· ὥστ´ οὐθὲν ἔτι αὐτοῖς ἐξεγένετο διαπράξασθαι δαπανηθέντος εἰς ταῦτα τοῦ χρόνου τῆς ἀρχῆς. μέντοι δῆμος εἰς τὸν ἐπιόντα πάλιν ἐνιαυτὸν ἄρχοντας ἀπέδειξεν αὐτούς. [10,8] XII. Ce discours de Volscius fut suivi des cris de toute l'assemblée. Plusieurs se mirent en devoir de punir le coupable sur le champ et par leurs mains. Mais les consuls et la plupart des tribuns arrêtèrent cet emportement, persuadés que ce serait introduire dans Rome une coutume très pernicieuse. La partie même la plus saine du peuple, ne voulait pas qu'on fît mourir les coupables sans les avoir écoutés en leurs défenses. Ainsi un certain égard pour la justice réprima en cette occasion l'ardeur des plus hardis, et le jugement fut différé. XIII.  Il y eut une grande contestation sur la personne de l'accusé, savoir si on devait le garder en prison ou dans les fers jusqu'à ce que son procès fût instruit, ou s'il fallait le laisser en liberté sous caution, comme son père le demandait. Enfin le sénat {assemblé,} ordonna que ceux qui  voudraient le cautionner, donneraient une certaine somme d'argent, moyennant quoi il aurait sa liberté jusqu'au jour que son procès serait décidé. XIV. Le lendemain les tribuns assemblèrent le peuple : l'accusé n'ayant point comparu, ils le condamnèrent par défaut, et les répondants qui étaient au nombre de dix, furent contrains de payer la somme qu'ils avaient promise pour amende en cas qu'ils ne représentassent point le criminel. Ce fut ainsi que Caeson tomba dans le piège que les tribuns lui avaient dressé, par les artifices de Volscius qui rendit un faux témoignage, comme on le découvrit dans la suite. Il sortit de Rome, et s'en alla en Tyrrhénie. XV. Son père vendit la plus grande partie de ses biens : il rendit aux cautions de son fils l'argent qu'ils avaient déboursé, et de retira lui-même à une petite terre qui lui restait au de là du Tibre où il avait une pauvre chaumière . Là il menait une vie dure et laborieuse, travaillant à cultiver la terre avec un petit nombre d'esclaves. Accablé de douleur et de pauvreté, il n'allait plus à la ville ; il ne voyait point ses amis, il ne faisait aucune fête, et ne se permettait pas même le moindre divertissement. XVI. Les tribuns au reste furent bien trompés dans leur espérance. Le malheur de Caeson loin d'arrêter l'insolence des jeunes gens, les rendit plus opiniâtres et plus importuns, de sorte qu'ils s'opposèrent à la confirmation de la loi tant par leurs discours que par leurs actions. Les tribuns employèrent toute leur année à cette unique affaire, sans pouvoir absolument venir à bout de leurs desseins. Le peuple les continua, dans leur dignité pour l'année suivante.


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Dernière mise à jour : 20/08/2009