HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre X (avec trad. française)

Chapitre 59

  Chapitre 59

[10,59] Ἐν δὲ τῷ κατόπιν ἔτει παραλαβόντες τὴν ὑπατικὴν ἐξουσίαν οἱ σὺν Ἀππίῳ Κλαυδίῳ δέκα ἄνδρες εἰδοῖς μαΐαις, ἦγον δὲ τοὺς μῆνας κατὰ σελήνην, καὶ συνέπιπτεν εἰς τὰς εἰδοὺς πανσέληνος· πρῶτα μὲν ὅρκια τεμόντες ἀπόρρητα τῷ πλήθει συνθήκας σφίσιν αὐτοῖς ἔθεντο περὶ μηδενὸς ἀλλήλοις ἐναντιοῦσθαι, τι δ´ ἂν εἷς ἐξ αὐτῶν δικαιώσῃ, τοῦθ´ ἅπαντες ἡγεῖσθαι κύριον τήν τ´ ἀρχὴν καθέξειν διὰ βίου καὶ μηδένα παρήσειν ἕτερον ἐπὶ τὰ πράγματα ἰσότιμοί τε πάντες ἔσεσθαι καὶ τὴν αὐτὴν ἕξειν δυναστείαν, βουλῆς μὲν δήμου ψηφίσμασι σπανίως καὶ εἰς αὐτὰ τἀναγκαῖα χρώμενοι, τὰ δὲ πλεῖστα ἐπὶ τῆς ἑαυτῶν ἐξουσίας ποιοῦντες. ἐνστάσης δὲ τῆς ἡμέρας, ἐν παραλαβεῖν αὐτοὺς ἔδει τὴν ἀρχήν, τοῖς θεοῖς προθύσαντες νόμος - ἱερὰν δὲ ταύτην ἄγουσι Ῥωμαῖοι τὴν ἡμέραν καὶ παντὸς μάλιστα ὀττεύονται μήτ´ ἀκοῦσαι μηδὲν ἀηδὲς ἐν αὐτῇ μήτ´ ἰδεῖν - ἕωθεν εὐθὺς ἐξῄεσαν οἱ δέκα τὰ παράσημα τῆς βασιλικῆς ἐξουσίας ἅπαντες ἐπαγόμενοι. δὲ δῆμος ὡς ἔμαθεν αὐτοὺς οὐκέτι φυλάττοντας τὸ δημοτικὸν ἐκεῖνο καὶ μέτριον σχῆμα τῆς ἡγεμονίας οὐδὲ διαμειβομένους τὰ παράσημα τῆς βασιλικῆς ἀρχῆς ὡς πρότερον, εἰς πολλὴν ἦλθε δυσθυμίαν καὶ κατήφειαν. ἐφόβουν θ´ οἱ προσηρτημένοι ταῖς δέσμαις τῶν ῥάβδων πελέκεις, οὓς ἔφερον οἱ προηγούμενοι τῶν ἀνδρῶν ἑκάστου δώδεκα ὄντες ἀναστέλλοντες ἐκ τῶν στενωπῶν πληγαῖς τὸν ὄχλον, καὶ ἐπὶ τῶν βασιλέων ἐγένετο πρότερον. κατελύθη γὰρ εὐθὺς τὸ ἔθος τοῦτο μετὰ τὴν ἐκβολὴν τῶν μονάρχων ὑπ´ ἀνδρὸς δημοτικοῦ Ποπλίου Οὐαλερίου τὴν ἐκείνων ἐξουσίαν μεταλαβόντος, πάντες οἱ μετ´ ἐκεῖνον ὕπατοι καλοῦ πράγματος δόξαντι ἄρξαι τὰ ὅμοια πράττοντες οὐκέτι ταῖς δέσμαις τῶν ῥάβδων προσήρτων τοὺς πελέκεις, ὅτι μὴ κατὰ τὰς στρατείας καὶ τὰς ἄλλας ἐξόδους τὰς ἐκ τῆς πόλεως. πόλεμον δ´ ἐξάγοντες ὑπερόριον τῶν ὑπηκόων πράγματα ἐπισκεψόμενοι, τότε καὶ τοὺς πελέκεις ταῖς ῥάβδοις προσελάμβανον, ἵνα τὸ τῆς ὄψεως φοβερόν, ὡς κατ´ ἐχθρῶν δούλων γινόμενον, ἥκιστα φαίνηται τοῖς πολίταις ἐπαχθές. [10,59] CHAPITRE TREIZIEME. I. L'année suivante, Appius et les autres décemvirs, ses collègues, prirent possession de la puissance consulaire aux ides de Mai, les Romains réglaient alors leurs mois suivant le cours de la lune, et la pleine lune tombait le jour des ides. La première démarche qu'ils firent, fut de convenir entre eux avec serment et à l'insu du peuple, qu'aucun du collège ne s'opposerait jamais aux autres en quoi que ce pût être, que tout ce qu'un d'eux approuverait serait aussitôt ratifié par les autres ; qu'ils conserveraient leur dignité toute leur vie ; qu'ils n'admettraient aucune autre personne au gouvernement, qu'ils auraient tous les mêmes honneurs et les mêmes pouvoirs, que rarement ils de serviraient des ordonnances du peuple et des décrets du sénat, qu'ils n'y auraient recours que dans la dernière nécessité ; qu'enfin ils termineraient la plupart des affaires par eux-mêmes et de leur pleine puissance. II. Le premier jour qu'ils devaient entrer en charge, jour sacré et solennel chez les Romains, jour de fête pendant lequel ils ne veulent rien voir ni entendre de désagréable ou de chagrinant, après avoir fait les sacrifices prescrits par les lois ils parurent en public de grand matin avec toutes les marques de la dignité royale. Dès que le peuple vit qu'ils ne gardaient plus un extérieur populaire et plein de modération, et qu'ils ne prenaient plus tour à tour comme ils avaient fait jusqu'alors, mais tous en même temps, les marques de la puissance royale, il en conçut un extrême chagrin. Il fut surtout épouvanté de voir les haches ajoutées aux faisceaux. Chaque décemvir les faisait porter devant lui par douze licteurs, qui écartaient le peuple dans les rues, et qui frappaient les gens d'estoc et de taille comme autrefois sous la domination des rois. Aussitôt après qu'on eut exterminé la royauté, cette coutume fut abolie par Publius Valerius homme populaire qui succéda à la puissance royale. Tous les consuls les successeurs pour suivre l'exemple qu'il leur avait donné, ne voulurent plus qu'on joignît les haches aux faisceaux qu'ils faisaient porter devant eux, excepté dans les expéditions militaires, et lorsqu'ils sortaient de la ville. Car quand ils portaient la guerre chez les nations voisines, ou qu'ils allaient examiner l'état des peuples soumis à l'obéissance du peuple Romain, ils ajoutaient des haches aux faisceaux. Tous les consuls n'en avaient usé de la sorte que pour ne pas rendre leur puissance odieuse et insupportable aux citoyens, en leur imprimant de la crainte par la vue des haches, qui ne devaient servir qu'à épouvanter des ennemis et des esclaves.


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Dernière mise à jour : 20/08/2009