HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre X (avec trad. française)

Chapitre 60

  Chapitre 60

[10,60] Τοῦτο δὴ θεασαμένοις ἅπασιν, τῆς βασιλικῆς ἐξουσίας σημεῖον ἐνομίζετο εἶναι, πολὺ παρειστήκει δέος, ὥσπερ ἔφην, ἀπολωλεκέναι νομίζουσι τὴν ἐλευθερίαν καὶ δέκα βασιλεῖς ἑλομένοις ἀνθ´ ἑνός. τοῦτον δὲ τὸν τρόπον καταπληξάμενοι τοὺς ὄχλους οἱ δέκα ἄνδρες καὶ γνόντες, ὅτι δεῖ φόβῳ τὸ λοιπὸν αὐτῶν ἄρχειν, ἑταιρίαν ἕκαστοι συνῆγον ἐπιλεγόμενοι τοὺς θρασυτάτους τῶν νέων καὶ σφίσιν αὐτοῖς ἐπιτηδειοτάτους. τὸ μὲν οὖν ἐκ τῶν ἀπόρων καὶ τῶν ταπεινῶν ταῖς τύχαις τοὺς πλείους φανῆναι τυραννικῆς κόλακας ἐξουσίας, τοῦ κοινοῦ συμφέροντος ἀλλαξαμένους τὰς αὑτῶν ὠφελείας, οὔτε παράδοξον οὔτ´ ἀνέλπιστον ἦν· τὸ δὲ καὶ ἐκ τῶν πατρικίων εὑρεθῆναι συχνοὺς ἔχοντάς τι καὶ ἐπὶ πλούτῳ καὶ ἐπ´ εὐγενείᾳ μέγα φρονεῖν τοὺς ὑπομένοντας συγκαταλύειν τοῖς δεκαδάρχοις τὴν τῆς πατρίδος ἐλευθερίαν, τοῦτο θαυμαστὸν ἅπασιν εἶναι ἐδόκει· οἱ δὲ πάσαις κολακεύοντες ἡδοναῖς, ὁπόσαι πεφύκασιν ἀνθρώπων κρατεῖν, κατὰ πολλὴν ἄδειαν ἦρχον τῆς πόλεως, βουλὴν μὲν δῆμον ἐν οὐδεμιᾷ μερίδι τιθέμενοι, πάντων δὲ αὐτοὶ νομοθέται τε καὶ δικασταὶ γινόμενοι, καὶ πολλοὺς μὲν ἀποκτιννύντες τῶν πολιτῶν, πολλοὺς δ´ ἀφαιρούμενοι τὰς οὐσίας ἀδίκως. ἵνα δ´ αὐτοῖς εὐπρεπῶς τὰ γινόμενα ἔχῃ παράνομα καὶ δεινὰ ὄντα ὡς δὴ σὺν τῷ δικαίῳ πραττόμενα, δικαστήρια ἐφ´ ἑκάστῳ χρήματι ἀπεδίδοσαν· ἦσαν δὲ οἵ τε κατήγοροι ὑπ´ αὐτῶν ἐκείνων ἐκ τῶν συγκατασκευαζόντων τὴν τυραννίδα ὑποπεμπόμενοι, καὶ τὰ δικαστήρια ἐκ τῶν ἑταίρων ἀποδεικνύμενα, οἳ διημείβοντο ἀλλήλοις καταχαριζόμενοι τὰς δίκας. πολλὰ δὲ τῶν ἐγκλημάτων καὶ οὐ τὰ ἐλαχίστου ἄξια ἐφ´ ἑαυτῶν οἱ δέκα ἔκρινον, ὥστ´ ἠναγκάζοντο οἱ μειονεκτοῦντες τῷ δικαίῳ προσνέμειν ἑαυτοὺς ταῖς ἑταιρίαις, ἐπειδὴ τὸ ἀσφαλὲς οὐκ ἐνῆν ἄλλως αὐτοῖς ἔχειν, καὶ ἐγένετο σὺν χρόνῳ πλεῖον τοῦ ὑγιαίνοντος ἐν τῇ πόλει τὸ διεφθαρμένον καὶ νοσοῦν. οὐδὲ γὰρ ἠξίουν ἔτι μένειν ἐντὸς τείχους, οἷς τὰ πραττόμενα ὑπὸ τῶν δεκαδάρχων ἀνιαρὰ ἦν, ἀλλ´ ἀνεχώρουν εἰς τοὺς ἀγροὺς τὸν τῶν ἀρχαιρεσίων σκοποῦντες χρόνον ὡς ἀποθησομένων τῶν δέκα ἀνδρῶν τὰς δυναστείας, ὅταν τὸν ἐνιαύσιον ἐκτελέσωσι χρόνον, καὶ ἀποδειξόντων ἑτέρας ἀρχάς. οἱ δὲ περὶ τὸν Ἄππιον τοὺς λοιποὺς συγγράψαντες νόμους ἐν δέλτοις δυσὶ καὶ ταύτας ταῖς πρότερον ἐξενεχθείσαις προσέθηκαν· ἐν αἷς καὶ ὅδε νόμος ἦν, μὴ ἐξεῖναι τοῖς πατρικίοις πρὸς τοὺς δημοτικοὺς ἐπιγαμίας συνάψαι· δι´ οὐδὲν ὡς ἐμοὶ δοκεῖν ἕτερον τὸ μὴ συνελθεῖν εἰς ὁμόνοιαν τὰ ἔθνη γάμων ἐπαλλαγαῖς καὶ οἰκειοτήτων κοινωνίαις συγκερασθέντα. ὡς δὲ καὶ τῶν ἀρχαιρεσίων ἐπέστη χρόνος, πολλὰ χαίρειν φράσαντες τοῖς τε πατρίοις ἐθισμοῖς καὶ τοῖς νεωστὶ γραφεῖσι νόμοις, οὔτε βουλῆς ψήφισμα ποιήσαντες οὔτε δήμου διέμειναν ἐπὶ τῆς αὐτῆς ἀρχῆς. [10,60] A la vue d'un appareil si superbe, tous les citoyens, comme j'ai dit, furent saisis de crainte. Sitôt qu'ils aperçurent ces marques de la puissance royale qu'on portait devant les décemvirs, ils crurent que c'était fait de leur liberté, et qu'au lieu d'un roi ils s'en étaient donné dix. III. Les décemvirs ayant ainsi épouvanté la multitude, résolurent de lui commander dans la suite par la crainte. Dans ce dessein ils se firent escorter chacun par une compagnie de gardes, choisissant pour cet effet les jeunes gens les plus déterminés et les plus dévoués à leur service. IV. Il ne faut donc pas être surpris si la plupart des pauvres et les gens de médiocre fortune plus sensibles à leurs propres intérêts qu'au bien public, flattaient alors cette puissance tyrannique des décemvirs, on devait bien s'y attendre. Mais on aura peine à croire qu'un grand nombre de patriciens des plus distingués et par leurs richesses et par leur naissance, se soient livrés à eux pour opprimer la liberté de la patrie. C'était en effet devenir les ministres de ces tyrans. Car les décemvirs s'abandonnaient aux plaisirs les plus honteux, et à toutes les passions dont l'homme est capable : ils exemptaient leur empire sur tout le monde avec une licence excessive: ils ne faisaient aucun cas ni du sénat ni du peuple : ils se rendaient eux-mêmes les législateurs et les juges en toutes choses. Ils disposaient impunément de la vie de plusieurs citoyens, et dépouillaient les autres de leurs biens sans aucune forme de justice. Pour colorer néanmoins de quelque apparence d'équité leurs mauvaises actions et leur conduite indigne, ils établirent des tribunaux où l'on jugeait chaque affaire en particulier. Mais les accusateurs étaient des partisans de leur tyrannie qu'ils subornaient eux-mêmes : les juges qu'ils établissaient, leur étaient entièrement dévoués, et se tenant, pour ainsi dire, les uns les autres par la main, ils se rendaient réciproquement service dans les jugements. Les décemvirs se réservaient à eux-mêmes la connaissance de plusieurs procès et des affaires les plus importantes, de sorte que ceux qui n'avaient pas si bon droit que les autres, étaient obligés de rechercher l'amitié de leurs juges, et de devenir partisans de leurs brigandages, ne trouvant pas d'autre moyen de sureté pour éviter d'être condamnés. V. Un si mauvais gouvernement fut suivi d'une corruption des mœurs presque générale, et par la suite du temps il se trouva à Rome beaucoup plus de membres malades et corrompus que de membres sains. Ceux qui ne pouvaient souffrir les mauvaises actions des décemvirs, ne restaient plus dans la ville. Ils de retiraient à leurs campagnes, où ils attendaient que le temps des comices fût venu, ne doutant point que les décemvirs ne se démissent de leurs charges quand ils auraient fait leur année, et qu'ils ne nommassent d'autres magistrats. VI. Appius et ses collègues dressèrent deux tables de nouvelles lois qu'ils ajoutèrent aux dix premières.. Dans ces deux dernières tables il y avait une loi qui défendait aux patriciens de s'allier par mariage avec les plébéiens, en quoi les décemvirs n'avaient point, je crois, d'autre intention, que d'empêcher que ces deux ordres ne s'unissent étroitement, et ne vécussent ensemble dans une parfaite concorde par le moyen des alliances. VII. Quand le temps des comices fut venu, ils continuèrent à exercer leurs charges, au mépris des coutumes de la patrie, violant eux-mêmes les lois qu'ils venaient d'établir, et sans attendre que le sénat eût fait un décret, ou le peuple une ordonnance pour des continuer dans leur dignité.


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Dernière mise à jour : 20/08/2009