HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre X (avec trad. française)

Chapitre 47

  Chapitre 47

[10,47] Μέσαι τ´ ἤδη νύκτες ἦσαν, καὶ Σίκκιος μνησικακῶν τοῖς ὑπάτοις τῆς ἐπὶ τὸν θάνατον ἀποστολῆς εἰς νοῦν βάλλεται τὴν δόξαν ἀφελέσθαι τοῦ κατορθώματος. κοινωσάμενος δὲ τοῖς ἀμφ´ αὐτὸν ἣν εἶχε διάνοιαν, ἐπειδὴ πᾶσιν ὀρθῶς ἐφαίνετο, καὶ οὐδεὶς ἦν ὃς οὐκ ἐθαύμαζε τῆς τε φρονήσεως καὶ τῆς τόλμης τὸν ἄνδρα, λαβὼν τὰ ὅπλα καὶ τοὺς ἄλλους κελεύσας ἀναλαβεῖν, πρῶτον μὲν ἀνθρώπους ὅσους ἐν τῷ χάρακι κατέλαβε τῶν Αἰκανῶν καὶ ἵππους καὶ τἆλλα ὑποζύγια κατέκοψεν· ἔπειτα ὑφῆψε τὰς σκηνὰς ὅπλων τε καὶ σίτου καὶ ἐσθῆτος καὶ τῶν εἰς τὸν πόλεμον ἐπιτηδείων γεμούσας τῶν τε ἄλλων χρημάτων, ὧν ἐκ τῆς Τυσκλάνων λείας ἐπήγοντο πολλῶν πάνυ ὄντων. ὡς δ´ ἅπαντα ὑπὸ τοῦ πυρὸς ἠφάνιστο, περὶ τὸν ὄρθρον ἀπῄει φέρων οὐθὲν ὅτι μὴ τὰ ὅπλα, καὶ διανύσας σπουδῇ τὴν ὁδὸν εἰς Ῥώμην παρῆν. ὡς δ´ ὤφθησαν ἄνθρωποι καθωπλισμένοι παιανίζοντές τε καὶ σπουδῇ χωροῦντες αἵματι πολλῷ πεφυρμένοι, δρόμος ἐγίνετο καὶ πολλὴ προθυμία τῶν βουλομένων ἰδεῖν τ´ αὐτοὺς καὶ τὰ πραχθέντα ἀκοῦσαι. οἱ δὲ μέχρις ἀγορᾶς ἐλθόντες ἐδήλωσαν τοῖς δημάρχοις τὰ γενόμενα, κἀκεῖνοι συναγαγόντες ἐκκλησίαν ἐκέλευον αὐτοὺς πρὸς ἅπαντας λέγειν. ὄχλου δὲ πολλοῦ συναχθέντος παρελθὼν Σίκκιος τήν τε νίκην αὐτοῖς ἐδήλωσε καὶ τὸν τρόπον τοῦ ἀγῶνος ἐνεφάνισε, καὶ ὅτι παρὰ τὴν ἰδίαν ἀρετὴν καὶ τῶν σὺν αὐτῷ πρεσβυτέρων ἀνδρῶν ὀκτακοσίων, οὓς ἀποθανουμένους ἀπέστειλαν οἱ ὕπατοι, τε χάραξ τῶν Αἰκανῶν ἐλήφθη καὶ δύναμις παραταξαμένη τοῖς ὑπάτοις ἠναγκάσθη φυγεῖν· ἠξίου τε αὐτοὺς μηδενὶ τῆς νίκης ἑτέρῳ τὴν χάριν εἰδέναι καὶ τελευτῶν ἔτι προσέθηκεν ἐκεῖνον τὸν λόγον, ὅτι τὰς ψυχὰς καὶ τὰ ὅπλα σώζοντες ἥκομεν, ἄλλο δὲ οὐδὲν τῶν κεκρατημένων οὔτε μεῖζον οὔτ´ ἔλαττον ἐξενεγκάμενοι. δὲ δῆμος ἀκούσας τὸν λόγον εἰς οἶκτόν τε καὶ δάκρυα προὔπεσεν ὁρῶν μὲν τὰς ἡλικίας τῶν ἀνδρῶν, ἐνθυμούμενος δὲ τὰς ἀρετάς, ἀγανακτῶν δὲ καὶ νεμεσῶν τοῖς ἐπιβαλομένοις τοιούτων ἀνδρῶν ἐρημῶσαι τὴν πόλιν. ἐγεγόνει δέ, προὔλαβεν Σίκκιος, μῖσος εἰς τοὺς ὑπάτους ἐξ ἁπάντων τῶν πολιτῶν. οὐδὲ γὰρ βουλὴ τὸ πρᾶγμα μετρίως ἤνεγκεν, οὔτ´ ἐψηφίσατο αὐτοῖς πομπὴν θριάμβων οὔτε ἄλλο τι τῶν ἐπὶ καλοῖς ἀγῶσι γινομένων. τὸν μέντοι Σίκκιον δῆμος, ἐπειδὴ καθῆκεν τῶν ἀρχαιρεσίων καιρός, δήμαρχον ἀπέδειξεν, ἧς κύριος ἦν τιμῆς ἀποδιδούς. καὶ τὰ μὲν ἐπιφανέστατα τῶν τότε πραχθέντων τοιάδ´ ἦν. [10,47] XL. Il était déjà minuit, lorsque Siccius outré de dépit contre les consuls qui l'avaient envoyé à la mort, résolut de leur ravir l'honneur de la victoire. Il communiqua son dessein à ses fidèles compagnons, et voyant qu'ils l'approuvaient tous, et qu'il n'y en avait pas un seul qui n'admirât sa prudence et son courage, il prit ses armes, ordonna à sa troupe de faire de même, et passa au fil de l'épée tout ce qu'il y avait d'hommes, de chevaux et d'autres bêtes de charge dans le camp des Aeques. Ensuite il mit le feu aux tentes, qui étaient pleines d'armes, de blé, d'habits, de munitions de guerre, et brûla tout le butin et toutes les richesses que les ennemis avaient enlevées sur les terres des Tusculans. Quand le feu eut tout consumé, il partit sur le point du jour, chargé de ses armes, seulement, et par une prompte marche il arriva à Rome. Sitôt qu'on aperçut ces braves soldats armés, qui tout couverts  de sang et de poussière, marchaient à grands pas, et faisaient retentir l'air de leurs cris de joie, chacun courut au devant d'eux dans l'impatience de les revoir et d'apprendre de leur bouche la nouvelle de leur réussite. Siccius et les siens s'étant avancés jusqu'à la place publique, racontèrent aux tribuns ce qui s'était passé. Ceux-ci convoquent dans le moment une assemblée, et leur ordonnent de faire devant tout le monde le récit de leurs aventures. Le peuple s'assemble en grande foule. Siccius s'avance au milieu de l'assemblée: il raconte de quelle manière le combat s'est passé ; il déclare que c'est par sa valeur et par le courage de ses huit cents soldats envoyés par les consuls à une mort presque inévitable, que le camp des Aeques a été pris, et leur armée {qui combattait contre les consuls,} mise en déroute après quelque résistance. Ensuite il prie les citoyens de ne pas avoir obligation de la victoire à d'autres qu'à lui et à sa troupe. « Enfin, Romains, ajouta-t-il, vous voyez que nous n'avons sauvé que notre vie et nos armes. C'est le seul fruit de notre victoire, puisque nous revenons ici sans rien apporter de tout le butin que nous avons pris.» XLI. A ce récit le peuple répand des larmes : il est touché de compassion à la vue de ces généreux soldats ; il admire leur bravoure, il frémit de colère contre ceux qui ont voulu ravir à la république des hommes si respectables par leur âge et si redoutables par leu courage intrépide. Siccius par ce moyen vint à bout, comme il l'avait prévu d'attirer sur les consuls toute la haine que méritait une action si noire. Le sénat en eut horreur : il ne décerna aux auteurs de cet attentat ni le triomphe, ni les autres honneurs qu'on défère à ceux qui ont remporté une heureuse victoire. Quand le temps des comices fut venu, le peuple éleva Siccius au tribunat et le combla de tous les honneurs dont il était le maître. Voila ce qui arriva de plus mémorable sous ce consulat de Romilius et de Veturius.      


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Dernière mise à jour : 20/08/2009