HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre X (avec trad. française)

Chapitre 46

  Chapitre 46

[10,46] δὲ Σίκκιος ἑτέραν ἀποστραφείς, οὐχ ἣν Ῥωμίλιος ὑπελάμβανε, παρὰ τὴν λαγόνα τοῦ ὄρους ἦγεν. ἔπειτα - ἦν γάρ τις δρυμὸς ὕλην βαθεῖαν ἔχων - εἰς τοῦτον ἄγων τοὺς ἄνδρας ἵσταταί τε καί φησιν· Ὑπὸ μὲν τοῦ ἡγεμόνος ἀπεστάλμεθα, ὥσπερ ὁρᾶτε, ἀπολούμενοι. ἐδόκει γὰρ ἡμᾶς τὴν πλαγίαν χωρήσειν ὁδόν, ἣν ἀναβαίνοντας ἀμήχανον ἦν μὴ οὐ φανεροὺς τοῖς πολεμίοις γενέσθαι. ἐγὼ δ´ ὑμᾶς ἄξω κατ´ ἄδηλον τοῖς ἐχθροῖς ὁδὸν καὶ πολλὰς ἐλπίδας ἔχω τρίβων ἐπιλήψεσθαί τινων, αἳ κατὰ κορυφῆς ἄξουσιν ἡμᾶς ἐπὶ τὸν χάρακα· καὶ ἐλπίδας χρηστὰς ἔχετε. Ταῦτ´ εἰπὼν ἦγε διὰ τοῦ δρυμοῦ, καὶ πολὺν ἤδη διεληλυθὼς τόπον εὑρίσκει κατὰ δαίμονα ἄνδρα ἐξ ἀγροῦ ποθεν ἀπιόντα, ὃν τοῖς νεωτάτοις συλλαβεῖν κελεύσας ἡγεμόνα ποιεῖται τῆς ὁδοῦ. κἀκεῖνος αὐτοὺς ἄγων περὶ τὸ ὄρος σὺν πολλῷ χρόνῳ καθίστησιν ἐπὶ τὸν παρακείμενον τῷ χάρακι λόφον, ὅθεν ἦν ταχεῖα καὶ εὐεπίφορος ἐπ´ αὐτὸν ὁδός. ἐν δὲ ταῦτ´ ἐγίνετο χρόνῳ, συνῄεσαν αἵ τε τῶν Ῥωμαίων καὶ αἱ τῶν Αἰκανῶν δυνάμεις ὁμόσε καὶ καταστᾶσαι ἐμάχοντο, πλήθει τ´ ἀγχώμαλοι οὖσαι καὶ ὁπλισμοῖς καὶ προθυμίαν παρεχόμεναι τὴν αὐτήν· καὶ διέμειναν ἐπὶ πολὺν χρόνον ἰσόρροποι, τοτὲ μὲν ἐπιβαίνοντες ἀλλήλοις, τοτὲ δ´ ὑποχωροῦντες, ἱππεῖς τε ἱππεῦσι καὶ πεζοὶ πεζοῖς, καὶ ἔπεσον ἐξ ἑκατέρων ἄνδρες ἐπιφανεῖς. ἔπειτα κρίσιν λαμβάνει πόλεμος ἐπιτελῆ. γὰρ Σίκκιος καὶ οἱ σὺν αὐτῷ, ἐπειδὴ πλησίον ἐγένοντο τῆς παρεμβολῆς τῶν Αἰκανῶν, ἀφύλακτον εὑρόντες ἐκεῖνο τὸ μέρος τοῦ χάρακος - ἐπὶ γὰρ θάτερα τὰ πρὸς τοὺς μαχομένους ἐστραμμένα μέρη πᾶσα φυλάττουσα αὐτὸν δύναμις ἐτράπετο κατὰ θέαν τοῦ ἀγῶνος - ἐπεισπεσόντες κατὰ πολλὴν εὐπέτειαν κατὰ κορυφῆς γίνονται τῶν φυλάκων. ἔπειτ´ ἀλαλάξαντες ἔθεον ἐπ´ αὐτούς· οἱ δ´ ὑπὸ τοῦ παρ´ ἐλπίδα δεινοῦ ἐκταραχθέντες καὶ οὐ τοσούτους εἶναι δόξαντες, ἀλλὰ τὸν ἕτερον ἥκειν ὕπατον ἄγοντα τὴν σὺν αὐτῷ δύναμιν, ἐρρίπτουν ἔξω τοῦ χάρακος ἑαυτούς, οὐδὲ τὰ ὅπλα οἱ πολλοὶ φυλάξαντες. οἱ δὲ περὶ τὸν Σίκκιον τοὺς καταλαμβανομένους αὐτῶν φονεύοντες καὶ τοῦ χάρακος κρατήσαντες ἐχώρουν ἐπὶ τοὺς ἐν τῷ πεδίῳ. οἱ δὲ Αἰκανοὶ τοῦ χάρακος τὴν ἅλωσιν ἀπό τε τῆς φυγῆς καὶ τῆς κραυγῆς τῶν σφετέρων αἰσθόμενοι καὶ μετ´ οὐ πολὺ κατὰ νώτου σφίσι τοὺς πολεμίους ἐπιόντας ὁρῶντες, οὐκέτι γενναῖον οὐδὲν ἀπεδείξαντο, ἀλλὰ διασπάσαντες τὰς τάξεις ἔσῳζον ἑαυτοὺς ἄλλοι κατ´ ἄλλας ὁδούς· ἔνθα πλεῖστος αὐτῶν ἐγίνετο φόνος. οὐ γὰρ ἀνίεσαν οἱ Ῥωμαῖοι μέχρι νυκτὸς διώκοντές τε καὶ κτείνοντες τοὺς ἁλισκομένους. δὲ πλείστους τ´ αὐτῶν διαφθείρας καὶ λαμπρότατα ἔργα ἀποδειξάμενος Σίκκιος ἦν, ὅς, ἐπειδὴ τέλος ἑώρα τὰ τῶν πολεμίων ἔχοντα σκότους ὄντος ἤδη, τὴν σπεῖραν ἄγων ἐπὶ τὸν κρατηθέντα ὑπὸ σφῶν χάρακα ἀνέστρεφε μεγάλης χαρᾶς καὶ πολλοῦ μεστὸς ὢν αὐχήματος. οἵ τε περὶ αὐτὸν ἀθῷοι καὶ ἀβλαβεῖς πάντες οὐ μόνον οὐδὲν παθόντες ὧν προσεδόκησαν, ἀλλὰ καὶ δόξαν ἐπιφανεστάτην ἐξενεγκάμενοι, πατέρα καὶ σωτῆρα καὶ θεὸν καὶ πάντα τὰ τιμιώτατα ὀνομάζοντες ἀπλήστως εἶχον ἀσπασμῶν τε τοῦ ἀνδρὸς καὶ τῶν ἄλλων φιλοφρονήσεων {ἡδονάς}. ἐν δὲ τούτῳ καὶ ἄλλη τῶν Ῥωμαίων φάλαγξ ἅμα τοῖς ὑπάτοις ἀπὸ τῆς διώξεως ἀνέστρεφεν ἐπὶ τὸν ἑαυτῆς χάρακα. [10,46] Siccius évite le chemin que le consul s'était imaginé qu'il prendrait. Il mène sa troupe par le côté de la montagne, il gagne un bois fort épais, il y entre, fait arrêter ses soldats, et leur tient ce discours. « Notre général, comme vous voyez, cherchait à nous envoyer à la mort. Il a cru que nous prendrions ce tournant, par lequel il nous aurait été impossible de monter sans que l'ennemi s'en fût aperçu. Mais moi je vous mènerai par une route inconnue aux Aeques, et  j'espère que nous trouverons quelques sentiers qui nous conduiront au haut de la montagne jusqu'au camp. Courage, compagnons de mes fatigues, concevez de bonnes espérances. » XXXVIII. Ayant parlé de la sorte, il mène ses troupes à travers la forêt. Après en avoir passé une partie, il trouve par hasard un paysan sur son chemin ; il ordonne à ses soldats de le prendre pour leur servir de guide. Celui-ci leur fait faire un long circuit autour de la montagne; il les conduit enfin jusqu'à une hauteur qui était tout proche du camp, et qui y conduisait par une pente douce et facile. Pendant que cela de passait, les Romains et les Aeques en vinrent aux mains. Egaux en nombre, en armes et en valeur, ils combattaient de pied ferme, et de choquaient rudement, cavalerie contre cavalerie, infanterie contre infanterie. L'action dura longtemps avec un égal avantage de part et d'autre. Tantôt ceux-ci repoussaient l'ennemi, tantôt ils étaient eux-mêmes repoussés ; de sorte qu'il demeura sur le champ de bataille un grand nombre de personnes de marque. Enfin la victoire se déclara pour un des deux partis, et le combat fut terminé de la manière que je vais dire. Siccius et les siens arrivés auprès du camp des Aeques, le trouvent sans sentinelles et sans défense de ce côté là ; car toute la garnison s'était retirée de l'autre côté pour voir le combat des deux armées. Ils y entrent sans résistance, et postés, pour ainsi dire, sur la tête de la garnison, ils l'attaquent avec de grands cris. Les Aeques consternés par ce coup imprévu ne peuvent croire que les ennemis soient en si petit nombre. Persuadés qu'un des consuls de l'armée est à leurs trousses avec un gros corps de troupes, ils sortent de leur camp avec tant de précipitation, que la plupart ne pensent pas même à se saisir de leurs armes. XXXIX. Siccius et les siens passent au fil de l'épée  tout ce qu'ils rencontrent, et maîtres du camp ils tombent sur ceux qui étaient dans la plaine. Les Aeques comprennent alors par la fuite et par les cris de leur garnison que le camp a été emporté : bientôt après ils aperçoivent l'ennemi qui vient les prendre en queue. Dès le moment leur courage s'abat, ils rompent les rangs, ils de débandent, ils prennent la fuite les uns d'un côté, les autres de l'autre, leur valeur les abandonne, et chacun ne pense plus qu'à sa sûreté. Dans cette affreuse déroute on en fit un horrible carnage. Les Romains ne cessèrent de les poursuivre jusqu'à la nuit, tuant tous ceux qu'ils pouvaient joindre. Siccius fut celui qui en défit un plus grand nombre ; il se signala au dessus de tous les autres par ses grands exploits. Le combat terminé, comme il faisait déjà nuit il se retira avec sa cohorte dans le camp des ennemis, plein de joie et glorieux de sa victoire. Ses soldats, tous sains et saufs, n'avaient pas reçu la moindre blessure. Un si grand succès, bien différent de ce qu'ils avaient appréhendé, fit renaître la joie dans tous les cœurs. Ce n'était qu'applaudissements, ils ne pouvaient se rassasier de s'embrasser mutuellement, et de de congratuler de leur réussite aussi heureuse qu'inespérée. Surtout ils comblaient de louanges leur général, ils lui donnaient les plus glorieux titres, ils l'appelaient leur père, leur libérateur et leur dieu. Pendant ce temps-là le reste de l'armée Romaine cessa aussi de poursuivre les fuyards, et se retira dans son camp {avec les consuls.}


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Dernière mise à jour : 20/08/2009