[7,71] Ἕτερος μὲν οὖν ἀποχρῆν ἂν ὑπέλαβε καὶ
αὐτὰ τὰ νῦν πραττόμενα ἐν τῇ πόλει μηνύματα οὐ
μικρὰ τῶν παλαιῶν ἐπιτηδευμάτων ὑπολαβεῖν· ἐγὼ δ´,
ἵνα μή τις ἀσθενῆ τὴν πίστιν εἶναι ταύτην ὑπολάβῃ
{εἴτε} κατ´ ἐκείνην τὴν ἀπίθανον ὑπόληψιν, ὅτι παντὸς
τοῦ Ἑλληνικοῦ κρατήσαντες ἀσμένως ἂν τὰ κρείττω
μετέμαθον ἔθη τῶν ἐπιχωρίων ὑπεριδόντες, ἐξ ἐκείνου
ποιήσομαι τοῦ χρόνου τὴν τέκμαρσιν, ὅτ´ οὔπω τὴν
τῆς Ἑλλάδος εἶχον ἡγεμονίαν οὐδὲ ἄλλην διαπόντιον
οὐδεμίαν ἀρχήν, Κοίντῳ Φαβίῳ βεβαιωτῇ χρώμενος καὶ
οὐδεμιᾶς ἔτι δεόμενος πίστεως ἑτέρας· παλαιότατος
γὰρ ἁνὴρ τῶν τὰ Ῥωμαϊκὰ συνταξαμένων, καὶ πίστιν
οὐκ ἐξ ὧν ἤκουσε μόνον, ἀλλὰ καὶ ἐξ ὧν αὐτὸς ἔγνω
παρεχόμενος.
Ταύτην δὴ τὴν ἑορτὴν ἐψηφίσατο μὲν ἡ βουλὴ τῶν
Ῥωμαίων ἄγειν, ὡς καὶ πρότερον ἔφην, κατὰ τὰς γενομένας
εὐχὰς ὑπὸ τοῦ δικτάτορος Αὔλου Ποστομίου,
ὅτ´ ἔμελλεν ἀγωνίζεσθαι πρὸς τὰς ἀποστάσας Λατίνων
πόλεις κατάγειν ἐπιχειρούσας Ταρκύνιον ἐπὶ τὴν ἀρχήν·
ἀναλοῦσθαι δ´ ἔταξε καθ´ ἕκαστον ἐνιαυτὸν εἴς τε τὰς
θυσίας καὶ τοὺς ἀγῶνας ἀργυρίου πεντακοσίας μνᾶς·
καὶ μέχρι τοῦ Φοινικικοῦ πολέμου ταῦτ´ ἐδαπάνων εἰς
τὴν ἑορτήν. ἐν δὲ ταῖς ἱεραῖς ἡμέραις ταύταις πολλὰ
μὲν καὶ ἄλλα ἐγίνετο νόμοις Ἑλληνικοῖς κατά τε πανηγυρισμοὺς
καὶ ξένων ὑποδοχὰς καὶ ἐκεχειρίας, ἃ πολὺ
ἂν ἔργον εἴη λέγειν, τὰ δὲ περὶ πομπήν τε καὶ θυσίαν
καὶ τὰ κατὰ τοὺς ἀγῶνας· ἀπόχρη γὰρ ἐκ τούτων καὶ
τὰ μὴ λεχθέντα ἐξετάζειν· τοιάδε.
| [7,71] II. Un autre se contenterait peut-être de ce qui se pratique aujourd'hui
chez les Romains pour démontrer invinciblement que leurs coutumes sont
très anciennes. Pour moi je remonte plus haut, et je veux détromper
certaines personnes, qui aveuglées par leurs préventions, ne
manqueraient pas de rejeter cette preuve comme peu convaincante, et
de soutenir que les Romains après avoir réduit toute la Grèce sous leur
puissance, ont renoncé à leurs anciens usages pour embrasser les
cérémonies des Grecs qui leur paraissaient meilleures. Je tire mes
preuves du temps que la ville de Rome n'avait point encore étendu son
empire sur la Grèce ni sur aucune de ces provinces qui sont au-delà des
mers. Je citerai Quintus Fabius pour garant et je n'aurai recours qu'à sa
seule autorité. C'est le plus ancien auteur qui ait écrit l'histoire des
Romains, il fonde ses preuves, non seulement sur ce qu'il avait entendu
dire, mais encore sur ce qu'il savait par lui-même et sur ce qu'il avait vu
de ses yeux.
III. CE fut le sénat, comme j'ai déja dit, qui ordonna la célébration de
ces jeux, en conséquence du vœu fait par le dictateur Aulus Postumius
lorsqu'il était sur le point de livrer bataille aux Latins qui s'étaient révoltés
et qui voulaient rétablir Tarquin sur le trône. Il assigna pour la dépense
des jeux et des sacrifices un fond de cinq cents mines d'argent par
chaque année. On y a toujours dépensé cette somme jusqu'au temps de
la guerre Punique.
IV. Pendant ces jours de fêtes, on pratiquait plusieurs choses à la
manière des Grecs, comme les assemblées, les foires, la réception des
hôtes, et les armistices : il serait trop long d'en faire le détail. Mais voici ce
qui regarde la pompe, les sacrifices et les jeux : je m'arrête
particulièrement à ce point par lequel on pourra juger des autres
cérémonies, que je me dispense de rapporter.
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