HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VII (avec trad. française)

Chapitre 10

  Chapitre 10

[7,10] Οἱ δ´ ἐπαναστάντες αὐτῷ καὶ τὴν πόλιν ἐλευθερώσαντες ἀπὸ τῆς τυραννίδος οἱ παῖδες τῶν πεφονευμένων ὑπ´ αὐτοῦ πολιτῶν ἦσαν, οὓς κατ´ ἀρχὰς ἅπαντας ἀποκτεῖναι ἐν ἡμέρᾳ μιᾷ προελόμενος ἐπέσχεν, ὥσπερ ἔφην, ὑπὸ τῶν σωματοφυλάκων, οἷς ἔδωκε τὰς μητέρας αὐτῶν, ἐκλιπαρηθείς, {καὶ} κατ´ ἀγροὺς κελεύσας διατρίβειν. ὀλίγοις δ´ ἔτεσιν ὕστερον, ἐπειδὴ τὰς κώμας διεξιὼν πολλὴν καὶ ἀγαθὴν εἶδεν αὐτῶν νεότητα, δείσας, μὴ συμφρονήσαντες ἐπαναστῶσιν αὐτῷ, φθάσαι διαχειρισάμενος ἅπαντας ἐβούλετο, πρὶν αἰσθέσθαι τινά· καὶ παραλαβὼν τοὺς φίλους ἐσκόπει μετ´ αὐτῶν, δι´ οἵου τρόπου ῥᾷστά τε καὶ τάχιστα λαθόντες ἀναιρεθήσονται. τοῦτο καταμαθόντες οἱ παῖδες, εἴτε μηνυθὲν ὑπὸ τῶν συνειδότων τινός, εἴτ´ αὐτοὶ κατὰ τὸν ἐκ τῶν εἰκότων λογισμὸν ὑποτοπήσαντες, φεύγουσιν εἰς τὰ ὄρη τὸν γεωργικὸν ἁρπάσαντες σίδηρον. ἧκον δ´ αὐτοῖς ἐπίκουροι κατὰ τάχος ἐνδιατρίβοντες ἐν Καπύῃ Κυμαίων φυγάδες, ὧν ἦσαν ἐπιφανέστατοί τε καὶ πλείστους Καμπανῶν ἔχοντες ξένους οἱ Ἱππομέδοντος παῖδες τοῦ κατὰ τὸν Τυρρηνικὸν ἱππαρχήσαντος πόλεμον, αὐτοί θ´ ὡπλισμένοι κἀκείνοις κομίζοντες ὅπλα Καμπανῶν τε μισθοφόρων καὶ φίλων χεῖρα συγκροτήσαντες οὐκ ὀλίγην. ἐπεὶ δὲ καθ´ ἓν ἅπαντες ἐγένοντο, τοὺς ἀγροὺς τῶν ἐχθρῶν καταθέοντες ἐφόδοις λῃστρικαῖς ἐλεηλάτουν καὶ τοὺς δούλους ἀφίστασαν ἀπὸ τῶν δεσποτῶν καὶ τοὺς ἐκ τῶν δεσμωτηρίων λύοντες καθώπλιζον, καὶ ὅσα μὴ δύναιντο φέρειν τε καὶ ἄγειν {χρήματα καὶ βοσκήματα} τὰ μὲν ἐνεπίμπρασαν, τὰ δὲ κατέσφαττον. ἀπορουμένῳ δὲ τῷ τυράννῳ, τίνα χρὴ τρόπον αὐτοῖς πολεμεῖν διὰ τὸ μήτ´ ἐκ τοῦ φανεροῦ τὰς ἐπιχειρήσεις αὐτοὺς ποιεῖσθαι μήτ´ ἐν τοῖς αὐτοῖς χρονίζειν τόποις, ἀλλὰ νυκτὶ μὲν εἰς ὄρθρον, ἡμέρᾳ δ´ εἰς νύκτα συμμετρεῖσθαι τὰς ἐφόδους, καὶ πολλάκις ἀποστείλαντι τοὺς στρατιώτας ἐπὶ τὴν βοήθειαν τῆς χώρας διὰ κενῆς, παραγίνεταί τις ἐξ αὐτῶν ᾐκισμένος τὸ σῶμα μάστιξιν ἀποσταλεὶς ὑπὸ τῶν φυγάδων ὡς αὐτόμολος, ὃς ἄδειαν αἰτησάμενος ὑπέσχετο τῷ τυράννῳ παραλαβὼν τὴν ἀποσταλησομένην σὺν αὑτῷ δύναμιν ἄξειν ἐπὶ τὸν τόπον, ἐν τὴν ἐπιοῦσαν ἔμελλον αὐλίζεσθαι νύκτα οἱ φυγάδες. πιστεῦσαι προαχθεὶς τύραννος αἰτοῦντι οὐθὲν καὶ τὸ ἑαυτοῦ σῶμα ὅμηρον παρεχομένῳ πέμπει τοὺς πιστοτάτους τῶν ἡγεμόνων ἄγοντας ἱππεῖς τε πολλοὺς καὶ τὴν μισθοφόρον δύναμιν, οἷς ἐνετείλατο μάλιστα μὲν ἅπαντας τοὺς φυγάδας, εἰ δὲ μή γ´ ὡς πλείστους ἐξ αὐτῶν δήσαντας πρὸς αὐτὸν ἄγειν. μὲν οὖν κατασκευαστὸς αὐτόμολος κατά τ´ ἀτριβεῖς ὁδοὺς καὶ διὰ δρυμῶν ἐρήμων ἦγε τὴν στρατιὰν ταλαιπωροῦσαν δι´ ὅλης νυκτὸς ἐπὶ τὰ πλεῖστον ἀπέχοντα τῆς πόλεως μέρη. [7,10] Les enfants mêmes des citoyens qu'il avait sacrifiés à sa cruauté, se soulevèrent contre lui et délivrèrent la ville de sa tyrannie. Il avait voulu autrefois les faire tous mourir en un seul jour : mais, comme j'ai déjà dit, gagné par les instantes prières de ses gardes du corps à qui il avait donné en mariage les mères de ces pauvres enfants, il s'était contenté de les reléguer à la campagne. Quelques années après, comme il parcourait les villages, surpris d'y trouver un grand nombre de jeunes gens braves et bien faits, il commença à appréhender qu'ils ne se liguassent ensemble pour le détrôner. Dans cette crainte, il résolut de les prévenir et de les faire tous égorger avant qu'ils eussent le temps de prendre leurs précautions. XX. Il communiqua son dessein à ses amis, et cherchait avec eux les moyens de l'exécuter promptement sans donner à ses ennemis le temps de se reconnaître. Mais ces jeunes gens instruits de ce qu'il tramait, soit par quelqu'un de son conseil, soit que par eux-mêmes ils pressentissent le dessein du tyran, s'enfuirent dans les montagnes, n'ayant point d'autres armes que les instruments de fer dont se servent les laboureurs. XXI. Il vint aussitôt à leur secours une troupe de Cumains exilés qui faisaient leur demeure à Capoue. Les plus illustres de ces proscrits qui amenaient avec eux un grand nombre de Campaniens leurs hôtes, étaient les fils d'Hippomédonte autrefois commandant de la cavalerie dans la guerre contre les Tyrrhéniens. Non seulement ils avaient des armes pour eux-mêmes, mais ils en apportaient aux autres et leur amenaient un puissant renfort de leurs amis et de troupes soudoyées, qu'ils avaient ramassés dans la Campanie. XXII. RÉUNIS tous en un seul corps ils se répandent dans le pays ennemi : ils pillent, ils ravagent les terres par de fréquentes courses, font le dégât par tout où ils passent, enlèvent une grande quantité de butin, soulèvent les esclaves contre les maîtres, tirent les criminels des prisons, leur donnent des armes, brûlent les effets qu'ils ne peuvent emporter, et après avoir enlevé le bétail dont ils ont besoin pour leur subsistance, ils égorgent tout le reste. Le tyran ne savait comment s'y prendre pour les détruire. Car ils ne faisaient pas leurs courses ouvertement et ne demeuraient pas longtemps dans un même endroit. Tantôt ils faisaient le dégât pendant la nuit jusqu'au point du jour, tantôt leurs courses commençaient en plein jour et duraient jusqu'à la nuit. En un mot ils savaient si bien cacher leur marche que les troupes qu'il envoyait au secours du pays, furent presque toujours inutiles. XXIIII. Comme Aristodème était dans cet embarras, un des exilés que les autres envoyèrent exprès, vint le trouver en qualité de transfuge, le corps tout déchiré de coups de fouet. D'abord ce prétendu déserteur demande ses sûretés et la vie sauve, promettant au tyran que s'il veut envoyer ses troupes avec lui il les mènera dans l'endroit où les exilés doivent passer la nuit suivante. Aristodème ajoute d'autant plus de créance à ses paroles, que sans demander aucune récompense il offrait son propre corps en otage pour preuve de sa sincérité. Il envoie donc avec lui un gros de cavalerie et de troupes soudoyées sous la conduite de ses plus fidèles capitaines, avec ordre très exprès de lui amener s'ils pouvaient, tous les exilés ou au moins la plus grande partie pieds et mains liés. Toutes choses ainsi disposées, le transfuge conduit les troupes par des chemins impraticables à travers les forêts désertes, et quoiqu'elles fussent très fatiguées, il les fait marcher pendant toute la nuit, les éloignant de la ville autant qu'il peut.


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Dernière mise à jour : 19/08/2009