[6,95] Ἐγένοντο δ´ ἐν τῷ αὐτῷ χρόνῳ καὶ
πρὸς τὰς τῶν Λατίνων πόλεις ἁπάσας συνθῆκαι καιναὶ μεθ´
ὅρκων ὑπὲρ εἰρήνης καὶ φιλίας, ἐπειδὴ παρακινῆσαί τ´ οὐδὲν
ἐπεχείρησαν ἐν τῇ στάσει, καὶ συνηδόμενοι τῇ καθόδῳ τοῦ
δήμου φανεροὶ ἦσαν, τοῦ τε
πολέμου τοῦ πρὸς τοὺς ἀποστάντας ἑτοίμως ἐδόκουν
συνάρασθαι. ἦν δὲ τὰ γραφέντα ἐν ταῖς συνθήκαις
τοιάδε· Ῥωμαίοις καὶ ταῖς Λατίνων πόλεσιν ἁπάσαις
εἰρήνη πρὸς ἀλλήλους ἔστω, μέχρις ἂν οὐρανός τε καὶ
γῆ τὴν αὐτὴν στάσιν ἔχωσι· καὶ μήτ´ αὐτοὶ πολεμείτωσαν
πρὸς ἀλλήλους μήτ´ ἄλλοθεν πολέμους ἐπαγέτωσαν, μήτε
τοῖς ἐπιφέρουσι πόλεμον ὁδοὺς παρεχέτωσαν ἀσφαλεῖς
βοηθείτωσάν τε τοῖς πολεμουμένοις
ἁπάσῃ δυνάμει, λαφύρων τε καὶ λείας τῆς ἐκ πολέμων
κοινῶν τὸ ἴσον λαγχανέτωσαν μέρος ἑκάτεροι· τῶν τ´
ἰδιωτικῶν συμβολαίων αἱ κρίσεις ἐν ἡμέραις γιγνέσθωσαν
δέκα, παρ´ οἷς ἂν γένηται τὸ συμβόλαιον. ταῖς
δὲ συνθήκαις ταύταις μηδὲν ἐξέστω προσθεῖναι μηδ´
ἀφελεῖν ἀπ´ αὐτῶν, ὅ τι ἂν μὴ Ῥωμαίοις τε καὶ Λατίνοις
ἅπασι δοκῇ. ταῦτα μὲν δὴ Ῥωμαῖοί τε καὶ Λατῖνοι
συνέθηκαν πρὸς ἀλλήλους ὀμόσαντες καθ´ ἱερῶν.
ἐψηφίσατο δὲ καὶ θυσίας ἀποδοῦναι τοῖς θεοῖς ἡ βουλὴ
χαριστηρίους ἐπὶ ταῖς πρὸς τὸν δῆμον διαλλαγαῖς,
προσθεῖσα μίαν ἡμέραν ταῖς καλουμέναις Λατίναις
ἑορταῖς δυσὶν οὔσαις, τὴν μὲν πρώτην ἀνιερώσαντος
βασιλέως Ταρκυνίου, καθ´ ὃν χρόνον ἐνίκησε Τυρρηνούς· τὴν
δ´ ἑτέραν τοῦ δήμου προσθέντος, ὅτε τοὺς
βασιλεῖς ἐκβαλὼν ἐλευθέραν ἐποίησε τὴν πόλιν· αἷς ἡ
τρίτη τότε προσενεμήθη τῆς καθόδου τῶν ἀποστάντων
ἕνεκα. τὴν δὲ προστασίαν καὶ τὴν ἐπιμέλειαν τῶν
ἐν αὐταῖς γινομένων θυσιῶν τε καὶ ἀγώνων οἱ τῶν
δημάρχων ὑπηρέται παρέλαβον, οἱ τὴν νῦν ἀγορανομικὴν
ἔχοντες ἐξουσίαν, ὥσπερ ἔφην, κοσμηθέντες ὑπὸ
τῆς βουλῆς πορφύρᾳ καὶ θρόνῳ ἐλεφαντίνῳ καὶ τοῖς
ἄλλοις ἐπισήμοις, οἷς εἶχον οἱ βασιλεῖς.
| [6,95] II. ON conclut dans le même temps un nouveau traité de paix et
d'alliance confirmé par serment avec toutes les villes des Latins, tant
parce qu'elles n'avaient fait aucun mouvement pendant les séditions
domestiques, qu'à cause des réjouissances publiques qu'elles avaient
faites sur le retour des plébéiens, et parce qu'elles avaient offert de bon
cœur leurs services dans la guerre contre les peuples révoltés.
III. VOICI les articles de ce traité.
« Qu'il y ait entre les Romains et toutes les villes des Latins une paix
éternelle tant que le ciel et la terre resteront dans la même situation. Qu'ils
ne se fassent jamais la guerre les uns aux autres, qu'ils ne se suscitent
point d'ennemis étrangers, et que jamais ils ne permettent le passage
sur leurs terres à ceux qui feront la guerre à l'une ou à l'autre des deux
nations. Qu'ils secourent de toutes leurs forces celui des deux peuples qui
aura une guerre sur les bras, et qu'ils partagent également entre eux le
butin et les dépouilles des ennemis lorsqu'ils auront fait la guerre à frais
communs, que les affaires des contrats particuliers soient terminées dans
l'espace de dix jours au tribunal de celle des deux nations où le contrat
aura été fait et passé. Qu'il ne soit pas permis de rien ôter ni ajouter au
présent traité, si ce n'est du consentement de tous les Romains et de tous
les Latins. »
Tels sont les articles du traité conclu entre les Romains et les Latins.
Ils le confirmèrent en faisant serment sur les choses sacrées.
IV. Le sénat de son côté ordonna qu'on offrirait des sacrifices aux
dieux en action de grâces de la réconciliation du peuple, ajoutant un
troisième jour aux féries Latines, qui ne duraient auparavant que deux
jours, dont le premier avait été consacré par le roi Tarquin dans le temps
qu'on remporta la victoire sur les Tyrrhéniens, et l'autre fut ajouté par le
peuple quand il remit la ville en liberté en chassant les rois. On y en ajouta
alors un troisième en mémoire du retour des plébéiens révoltés. On donna
l'intendance et le soin des sacrifices et des jeux qui se célébraient
pendant ces féries, aux ministres des tribuns du peuple, que les Latins
appellent Ediles et qui ont aujourd'hui les mêmes pouvoirs que nos
Agoranomes ou juges de police, comme j'ai déjà dit. Le sénat leur
accorda pour ornement la robe de pourpre, la chaise d'ivoire et les autres
marques de distinction que les rois avaient autrefois.
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