HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VI (avec trad. française)

Chapitre 96

  Chapitre 96

[6,96] Οὐ πολλῷ δ´ ὕστερον χρόνῳ τῆς ἑορτῆς τῶν ὑπατικῶν εἷς Μενήνιος Ἀγρίππας ἐτελεύτησε τὸν βίον, νικήσας Σαβίνους καὶ τὸν ἐξ αὐτῶν θρίαμβον ἐπιφανέστατον καταγαγών, πεισθεῖσα βουλὴ τὴν κάθοδον ἐπέτρεψε τοῖς φυγάσι, καὶ δῆμος πιστεύσας ἀπέστη τῶν ὅπλων· καὶ αὐτὸν ἔθαψεν πόλις δημοσίᾳ καὶ καλλίστῃ πάντων ἀνθρώπων καὶ λαμπροτάτῃ ταφῇ. οὐσία γὰρ οὐκ ἦν τῷ ἀνδρὶ εἰς μεγαλοπρέπειαν ἐκκομιδῆς καὶ ταφῆς ἀποχρῶσα· ὥστε καὶ τοῖς ἐπιτρόποις αὐτοῦ τῶν παίδων βουλευομένοις ἔδοξεν ὡς ἕνα τῶν πολλῶν εὐτελῶς ἐκκομίσαι τε καὶ θάψαι. οὐ μέντοι γε δῆμος εἴασεν, ἀλλὰ συναγαγόντες οἱ δήμαρχοι τὸ πλῆθος εἰς ἐκκλησίαν καὶ πολλὰ διελθόντες ἐγκώμια τῶν τε κατὰ πόλεμον ἔργων τοῦ ἀνδρὸς καὶ τῶν πολιτικῶν, τήν τε σωφροσύνην αὐτοῦ καὶ τὴν λιτότητα τοῦ βίου, μάλιστα δὲ τὴν εἰς χρηματισμὸν ἐγκράτειαν ἐπὶ μήκιστον ἄραντες τοῖς ἐπαίνοις, αἴσχιστον ἔφησαν εἶναι τῶν πραγμάτων ἄνδρα τηλικοῦτον ἀσήμου καὶ ταπεινῆς κηδείας τυχεῖν διὰ πενίαν· παρῄνεσάν τε τῷ δήμῳ τὴν δαπάνην ἀναδέξασθαι, καὶ συνεισενεγκεῖν κατ´ ἄνδρα, ὅσον ἂν αὐτοὶ τάξωσι. τοῖς δ´ ἀκούσασιν ἄσμενον ἐγένετο, καὶ αὐτίκα φέροντος ἑκάστου τὸ ταχθὲν πολύ τι χρῆμα συνήχθη διαφόρου. μαθοῦσα δὲ τοῦθ´ βουλὴ δι´ αἰσχύνης τὸ πρᾶγμα ἔλαβε καὶ ἔκρινε μὴ κατ´ ἄνδρα ἐρανισμῷ τὸν ἐπιφανέστατον Ῥωμαίων περιιδεῖν θαπτόμενον, ἀλλ´ ἐκ τῶν δημοσίων ἐδικαίωσε τὸ ἀνάλωμα γενέσθαι τοῖς ταμίαις ἐπιτρέψασα τὴν ἐπιμέλειαν. οἱ δὲ πολλῶν πάνυ μισθώσαντες χρημάτων τὰς παροχὰς κόσμῳ τε πολυτελεστάτῳ κοσμήσαντες αὐτοῦ τὸ σῶμα καὶ πάντα τὰ λοιπὰ ἐπιχορηγήσαντες εἰς μεγαλοπρέπειαν ἔθαψαν αὐτὸν ἀξίως τῆς ἀρετῆς. ἀντιφιλοτιμούμενος δ´ δῆμος πρὸς τὴν βουλὴν οὐδ´ αὐτὸς ἠξίωσε τὸ συνεισενεχθὲν διάφορον ἀποδιδόντων τῶν ταμιῶν ἀπολαβεῖν, ἀλλ´ ἐχαρίσατο τοῖς παισὶ τοῦ ἀνδρὸς οἰκτείρων τὴν ἀπορίαν, ἵνα μηδὲν ἀνάξιον ἐπιτηδεύσωσι τῆς τοῦ πατρὸς ἀρετῆς. ἐγένετο δὲ καὶ τίμησις ἐν τῷ χρόνῳ τούτῳ διὰ τῶν ὑπάτων· ἐξ ἧς εὑρέθησαν ὑπὲρ ἕνδεκα πάντων μυριάδες αἱ τιμησάμεναι. καὶ τὰ μὲν ἐπὶ τῆς τούτων ὑπατείας πραχθέντα Ῥωμαίοις ταῦτ´ ἦν. [6,96] V. QUELQUE temps après la fête, il mourut un des consulaires . appelle Ménénius Agrippa, qui avait reçu les honneurs du grand triomphe pour avoir vaincu les Sabins. Ce fut par les conseils et à la persuasion de cet illustre personnage que le sénat consentit au rappel des mécontents et que le peuple mit bas les armes pour s'abandonner à la bonne foi des promesses du sénat. VI. LA ville de Rome fit ses funérailles aux dépens du public. Elle lui donna une sépulture des plus honorables et des plus magnifiques. Ses biens n'étant pas suffisants pour lui faire de superbes funérailles avec un tombeau digne de lui, les tuteurs de ses enfants avaient jugé à propos de l'enterrer à peu de frais, comme un homme du commun. Mais le peuple ne voulut pas le souffrir. Les tribuns convoquèrent une assemblée à ce sujet, et par un long discours ils firent l'éloge de ses belles actions, tant dans la guerre, que dans le gouvernement de l'état. Ils s'étendirent sur sa tempérance, sur la frugalité, sur la simplicité de ses mœurs : ils élevèrent au-dessus de toutes choses son désintéressement admirable et l'horreur qu'il avait toujours fait paraître pour les gains sordides. Enfin ils représentèrent qu'il ferait tout à fait indécent qu'un si grand personnage fût enterré simplement comme le dernier des hommes, faute d'avoir laissé assez de bien et conseillèrent au peuple de fournir pour les frais de ses funérailles la somme qu' ils lui prescriraient. Toute l'assemblée reçut avec joie cette proposition, et chacun ayant apporté sa quote-part on amassa une somme très considérable. Le sénat informé de ce qui s'était passé, eut honte de souffrir qu'on fît la quête pour les funérailles du plus illustre des Romains. Il ordonna qu'on en ferait les frais aux dépens du trésor public, et chargea les questeurs de cette commission. Ceux-ci firent prix avec des crieurs pour une grosse somme d'argent ; ils ornèrent superbement le corps de Ménénius, et fournissant avec libéralité tout ce qui était nécessaire pour un somptueux enterrement . ils lui firent des funérailles dignes de sa vertu et de son mérite extraordinaire. Le peuple fut piqué d'émulation par cette libéralité du sénat. Il ne voulut pas recevoir des questeurs l'argent qu'il avait fourni : mais il en fit présent aux enfants du défunt par compassion pour leur pauvreté, afin qu'ils ne fissent rien d'indigne de la vertu de leur père. VII. DANS ce même temps les consuls firent un dénombrement du peuple Romain, par lequel le peuple Romain se trouva monter à cent dix mille personnes et davantage. Et voila ce que firent les Romains sous le consulat de Postumus Cominius et de Spurius Cassius.


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Dernière mise à jour : 13/07/2009