HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VI (avec trad. française)

Chapitre 89

  Chapitre 89

[6,89] Τῇ δ´ ἑξῆς ἡμέρᾳ παρῆσαν μὲν οἱ περὶ τὸν Βροῦτον πεποιημένοι τὰς πρὸς τὴν βουλὴν συνθήκας διὰ τῶν εἰρηνοδικῶν, οὓς καλοῦσι Ῥωμαῖοι Φητιάλεις. νεμηθεὶς δ´ δῆμος εἰς τὰς τότε οὔσας φράτρας, ὅπως βούλεταί τις αὐτὰς προσαγορεύειν, ἃς ἐκεῖνοι καλοῦσι κουρίας, ἄρχοντας ἐνιαυσίους ἀποδεικνύουσι τούσδε· Λεύκιον Ἰούνιον Βροῦτον καὶ Γάιον Σικίννιον Βελλοῦτον, οὓς καὶ τέως εἶχον ἡγεμόνας, καὶ ἔτι πρὸς τούτοις Γάιον καὶ Πόπλιον Λικιννίους καὶ Γάιον Οὐισκέλλιον Ῥοῦγαν. οὗτοι τὴν δημαρχικὴν ἐξουσίαν πρῶτοι παρέλαβον οἱ πέντε ἄνδρες ἡμέρᾳ τετάρτῃ πρότερον εἰδῶν Δεκεμβρίων, ὥσπερ καὶ μέχρι τοῦ καθ´ ἡμᾶς χρόνου γίνεται. τελεσθεισῶν δὲ τῶν ἀρχαιρεσιῶν τοῖς μὲν παρὰ τῆς βουλῆς ἥκουσι καλῶς ἔχειν ἐδόκει πάντα, περὶ ὧν ἀπεστάλησαν· δὲ Βροῦτος ἐκκλησίαν συναγαγὼν συνεβούλευε τοῖς δημόταις ἱερὰν καὶ ἄσυλον ἀποδεῖξαι τὴν ἀρχὴν νόμῳ τε καὶ ὅρκῳ βεβαιώσαντας αὐτῇ τὸ ἀσφαλές. ἐδόκει ταῦτα πᾶσι, καὶ γράφεται πρὸς αὐτοῦ καὶ τῶν συναρχόντων ὅδε νόμος· δήμαρχον ἄκοντα, ὥσπερ ἕνα τῶν πολλῶν, μηδεὶς μηδὲν ἀναγκαζέτω δρᾶν μηδὲ μαστιγούτω μηδ´ ἐπιταττέτω μαστιγοῦν ἑτέρῳ μηδ´ ἀποκτιννύτω μηδ´ ἀποκτείνειν κελευέτω. ἐὰν δέ τις τῶν ἀπηγορευμένων τι ποιήσῃ, ἐξάγιστος ἔστω, καὶ τὰ χρήματα αὐτοῦ Δήμητρος ἱερά, καὶ κτείνας τινὰ τῶν ταῦτ´ εἰργασμένων φόνου καθαρὸς ἔστω. καὶ ἵνα μηδὲ τὸ λοιπὸν τῷ δήμῳ ἐξουσία γένηται καταπαῦσαι τόνδε τὸν νόμον, ἀλλ´ εἰς ἅπαντα τὸν χρόνον ἀκίνητος διαμείνῃ, πάντας ἐτάχθη Ῥωμαίους ὀμόσαι καθ´ ἱερῶν μὴν χρήσεσθαι τῷ νόμῳ καὶ αὐτοὺς καὶ ἐγγόνους τὸν ἀεὶ χρόνον, ἀρά τε τῷ ὅρκῳ προσετέθη, τοῖς μὲν ἐμπεδοῦσι τοὺς θεοὺς τοὺς οὐρανίους ἵλεως εἶναι καὶ δαίμονας τοὺς καταχθονίους, τοῖς δὲ παραβαίνουσιν ἐναντία καὶ τὰ παρὰ θεῶν γίνεσθαι καὶ τὰ παρὰ δαιμόνων ὡς ἄγει τῷ μεγίστῳ ἐνόχοις. ἐκ τούτων κατέστη τοῖς Ῥωμαίοις ἔθος τὰ τῶν δημάρχων σώματα ἱερὰ εἶναι καὶ παναγῆ, καὶ μέχρι τοῦ καθ´ ἡμᾶς χρόνου διαμένει. [6,89] Le lendemain Brutus revint avec ses collègues, après avoir terminé l'accommodement avec le sénat par le ministère des hérauts que les Romains appellent Féciales. CHAPITRE NEUVIEME. I. CE même jour, le peuple distribué par classes qu'ils appellent curies (qu' on les nomme autrement si l'on veut, cela est fort indifférent : ) le peuple, dis-je, créa pour magistrats annuels Lucius Junius Brutus et Caius Licinius Bellutus, qui étaient alors ses chefs. Il leur donna pour collègues Caius et Publius Licinius avec Caius Icilius Ruga. Voila les cinq premiers tribuns du peuple, qui furent créés le quatrième avant les ides, c'est-à-dire le dixième jour, de Décembre, comme il se pratique encore aujourd'hui. L'élection finie, les députés du sénat crurent avoir exécuté dans toutes les formes la commission pour laquelle on les avait envoyés. II. Cependant Brutus poussa plus loin ses entreprises. Il convoqua le peuple, il lui proposa de déclarer sacrée la dignité de tribun, et lui conseilla de faire une loi spéciale confirmée par serment pour assurer le caractère inviolable de cette nouvelle magistrature. Toute l'assemblée goûta la proposition, et Brutus avec ses collègues écrivit la loi en ces termes : « Personne ne contraindra un tribun du peuple comme un homme du commun, à faire quelque chose malgré lui. Il ne sera permis ni de le maltraiter de coups ou de se faire maltraiter par un autre, ni de le tuer ou de le faire tuer. Quiconque aura fait quelque chose de ce qui est défendu par cette loi, qu'il soit en exécration ; que ses biens soient consacrés à Cérès, et que quiconque tuera quelqu'un de ceux qui auront commis un pareil crime, ne puisse être recherché comme coupable d'homicide.» Et afin que dans la suite le peuple même n'eût pas le pouvoir d'abroger cette loi et qu'elle demeurât immuable à jamais, il fut ordonné que tous les Romains jureraient parce qu'il y a de plus saint de l'observer toujours, eux et leurs descendants. A ces serments on ajouta pour imprécation que les dieux du ciel et des enfers fussent propices aux observateurs de cette loi, et contraires en toutes choses à ses transgresseurs comme coupables du plus grand de tous les crimes. De là est venue la coutume des Romains qui dure encore aujourd'hui, de regarder comme sacrée la personne des tribuns.


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Dernière mise à jour : 13/07/2009