HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VI (avec trad. française)

Chapitre 85

  Chapitre 85

[6,85] Μίαν εἰπὼν ἔτι τὴν οὔτε ἀγνοουμένην ὑπ´ οὐδενὸς ἀνθρώπων οὔτε ἀμφισβητουμένην παύσομαι. τίς δ´ ἐστὶν αὕτη; τὸ κοινὸν συμφέρον εἰσάγουσα καὶ δι´ ἀλλήλων ἀμφότερα ποιοῦσα σώζεσθαι τὰ μέρη. αὕτη μέντοι πρώτη καὶ μόνη συνάγει τε ἡμᾶς εἰς τὸ αὐτὸ καὶ οὐκ ἐάσει ποτὲ δίχ´ ἀλλήλων γενέσθαι. δεήσεται γὰρ ἀεὶ καὶ οὐδέποτε παύσεται δεόμενον τὸ μὲν ἀμαθὲς πλῆθος ἔμφρονος ἡγεμονίας, τὸ δ´ ἡγεῖσθαι δυνάμενον βουλευτήριον τῶν ἄρχεσθαι βουλομένων ὄχλων· καὶ οὐ δόξῃ μόνον τοῦτ´ εἰκάσαντες, ἀλλὰ καὶ ἔργῳ πειραθέντες ἴσμεν. τί οὖν δεδιττόμεθα καὶ πράγματα παρέχομεν ἀλλήλοις; τί δὲ λόγους πονηροὺς λέγομεν χρηστὰ πράγματα ἔχοντες ἐν χερσίν, ἀλλ´ οὐκ ἀναπτύξαντες αὑτοὺς καὶ τὼ χεῖρε περιβάλλοντες ἀλλήλοις ἄπιμεν εἰς τὴν πατρίδα παλαιὰν τέρψιν τῶν ἡδίστων καὶ πόθον ἁπάντων γλυκύτατον ἀποληψόμενοι, ἀλλ´ ἐπιζητοῦμεν ἀσφαλείας ἀγενήτους καὶ πίστεις ἀπίστους, ὥσπερ οἱ πολεμιώτατοι καὶ πάντα ὑποπτεύοντες ἐπὶ τὸ χεῖρον. ἡμῖν μέν, δημόται, τοῖς ἐκ τοῦ συνεδρίου μία πίστις ἀπόχρη περὶ τοῦ μὴ ἄν ποτε ὑμᾶς γενέσθαι περὶ ἡμᾶς, εἰ κατέλθοιτε, κακοὺς τροφάς τε ὑμῶν ἀγαθὰς εἰδόσι καὶ ἐπιτηδεύματα νόμιμα τήν τε ἄλλην ἀρετήν, ἣν πολλάκις ἀπεδείξασθε καὶ ἐν εἰρήνῃ καὶ κατὰ πολέμους. καὶ εἴ τι δι´ ἀνάγκην τῆς πίστεως καὶ ἐλπίδος τὰ συμβόλαια κοινῆς ἐπανορθώσεως τύχοι, τὰ γοῦν ἄλλα πιστεύομεν ὑμῖν ἔσεσθαι ἀγαθοὺς καὶ οὐδὲν δεόμεθα οὔτε ὅρκων οὔτε ὁμήρων οὔτε ἄλλης πίστεως παρὰ τοῦ πλήθους οὐδεμιᾶς· ὑμῖν μέντοι γε πρὸς οὐδὲν τῶν ἀξιουμένων ἐναντιωσόμεθα. καὶ περὶ μὲν τῆς πίστεως, ἐφ´ διαβάλλειν ἡμᾶς Βροῦτος ἐπεχείρει, ταῦτα ἱκανά. εἰ δέ τις ὑμῖν φθόνος οὐ δίκαιος ἐγκάθηται πονηρὰ περὶ τῆς βουλῆς διανοεῖσθαι πείθων, βούλομαί τινα καὶ πρὸς τοῦτον εἰπεῖν λόγον, δημόται· καί μου πρὸς θεῶν μεθ´ ἡσυχίας καὶ προσοχῆς ἀκούσατε. [6,85] J'ajoute encore une autre espèce de foi, qui est connue de tout le monde et dont personne ne doute : c'est par-là que je finirai mon discours. Quelle est donc cette foi ? C'est celle qui procure l'utilité publique et le salut des deux partis par les secours mutuels qu'ils se prêtent l'un à l'autre. C'est la première et la seule qui nous a rassemblés en un même corps de république ; elle ne permettra jamais que nous nous séparions. La populace ignorante aura toujours besoin de prudents conducteurs pour la conserver ; et ces conducteurs, quelque consommés qu'ils soient en prudence, n'ont pas moins besoin de sujets qui se laissent gouverner. C'est une vérité que nous connaissons non seulement par spéculation, mais par une expérience journalière. Pourquoi donc nous épouvanter en nous suscitant de mauvaises affaires les uns aux autres ? A quoi servent tant de mauvais discours, lorsqu'il nous est facile de nous faire mutuellement du bien ? Ne vaut-il pas mieux nous recevoir les uns les autres à bras ouverts, nous réconcilier, nous embrasser, et retourner tous ensemble dans notre patrie, pour y jouir, comme autrefois, de la présence de nos amis, et pour y goûter les plaisirs les plus grands qu'on puisse avoir en cette vie ? Pourquoi nous amuser ici à prendre de vaines sûretés, à chercher l'infidélité dans la foi même, et à tourner tout en mal comme feraient des ennemis irréconciliables. V. POUR nous, Romains, tout ce que nous sommes de sénateurs, il nous suffit d'avoir votre parole comme vous en userez bien avec nous après votre retour. Nous n'en demandons pas davantage : nous savons que vous êtes bien élevés. que vous avez reçu de bons principes, et vous nous avez donné plusieurs fois des preuves illustres de votre vertu tant dans la paix que dans la guerre. Que si dans la nécessité de confirmer la foi des conventions et de vous donner de meilleures espérances pour l'avenir, on porte la condescendance jusqu'à réformer les contrats, et même jusqu'à les anéantir en vous accordant l'abolition de vos dettes par un décret public, nous nous persuadons que vous en serez reconnaissants, et qu'ayant obtenu tous les avantages que vous pouvez désirer, tout ira bien de votre côté. Ainsi nous ne demandons au peuple ni otages, ni serments, ni aucun autre gage de sa foi. Pour nous nous ne vous refuserons rien de tout ce que vous demanderez. Mais j'en ai assez dit touchant la foi et la fidélité de nos promesses, qui est le point sur lequel Brutus veut nous calomnier. VI. Cependant s'il vous reste encore dans le cœur quelque levain d'une injuste haine qui vous donne mauvaise idée du sénat, il est à propos, Romains, de vous dire quelque chose sur ce sujet. Je vous conjure par les dieux de m'écouter tranquillement avec attention.


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Dernière mise à jour : 13/07/2009