[6,84] Αἱ δὲ βεβαιώσουσαι τὰς ὁμολογίας ταύτας
καὶ τὸ ἀσφαλὲς ὑμῖν παρέξουσαι πίστεις ἔσονται
πᾶσαι νόμιμοί τε καὶ ἐν ἔθει τοῖς διαλυομένοις τὰς
ἔχθρας. ἐπιψηφιεῖται μὲν ἡ βουλὴ ταῦτα καὶ νόμου
τάξιν ἀποδώσει τοῖς γραφησομένοις· μᾶλλον δ´ ὑφ´ ὑμῶν
ἐνθάδε γραφέσθω τὰ δόξαντα, καὶ ἡ βουλὴ τούτοις πείσεται.
τοῦ δὲ μενεῖν βέβαια τὰ συγχωρούμενα νῦν, καὶ
μηδὲν ὕστερον ἐναντίον αὐτοῖς ὑπὸ τῆς βουλῆς
ἐξενεχθήσεσθαι, πρῶτον μὲν ἡμεῖς οἱ πρέσβεις ἀνάδοχοι,
διδόντες ὑμῖν σώματα καὶ ψυχὰς καὶ γενεὰς τὰς ἑαυτῶν
ἐνέχυρα· ἔπειτα οἱ ἄλλοι βουλευταί, ὅσοι τῷ ψηφίσματι
συνεγγραφήσονται· οὐ γὰρ δή ποτε ἀκόντων ἡμῶν
γραφήσεταί τι κατὰ τοῦ δήμου. οἱ γὰρ ἡγούμενοι τοῦ
συνεδρίου καὶ πρῶτοι τὰς αὑτῶν γνώμας ἀποφαινόμενοι
τῶν ἄλλων ἡμεῖς ἐσμεν. τελευταία δὲ πίστις
ἅπασίν ἐστιν ἀνθρώποις Ἕλλησί τε καὶ βαρβάροις, ἣν
οὐδεὶς πώποτε ἀναιρήσει χρόνος, ἡ δι´ ὅρκων καὶ σπονδῶν
ἐγγυητὰς θεοὺς ποιουμένη τῶν συμβάσεων· ὑφ´
ἧς πολλαὶ μὲν ἰδιωτῶν ἔχθραι πικραί, πολλοὶ δὲ πόλεμοι
πόλεσι πρὸς πόλεις συστάντες διηλλάγησαν. καὶ
ταύτην εἴ τινα λαμβάνετε τὴν πίστιν, εἴτ´ ὀλίγοις ἐπιτρέπετε
τοῖς ἡγεμόσι τοῦ συνεδρίου περὶ ὅλης ὑμῖν
δοῦναι τῆς βουλῆς τοὺς ὅρκους, εἴτε πάντας ἀξιοῦτε
τοὺς ἐπιγραφομένους τοῖς δόγμασιν ὀμνύειν καθ´ ἱερῶν
ἦ μὴν βέβαια τὰ συγκείμενα φυλάξειν. δεξιὰς δὲ καὶ
σπονδὰς καὶ πίστεις ἐπὶ θεῶν γιγνομένας μήτε σὺ
διάβαλλε, Βροῦτε, μήτ´ ἀναίρει τὸ κάλλιστον ἐπιτήδευμα
τῶν ἀνθρωπίνων, μηδ´ ὑμεῖς ἀνάσχησθε αὐτοῦ λέγοντος
ἀνοσίων καὶ τυραννικῶν ἀνθρώπων πονηρεύματα,
ἃ τῆς Ῥωμαίων ἀρετῆς πολὺ ἀπέχει.
| [6,84] III. Vous faut-il des sûretés qui vous répondent de la foi du traité que
nous ferons ensemble ? On vous en donnera des plus authentiques qui
soient en usage dans les alliances et dans les réconciliations. Le sénat
ratifiera les articles de l'accommodement par une déclaration solennelle
qui aura toute l'autorité des lois les plus inviolables. Ou plutôt, si vous le
jugez à propos, commençons dès à présent à dresser nos conventions, et
comptez que les patriciens y souscriront. Mais afin de vous convaincre
encore plus efficacement que tout ce que nous vous accordons
aujourd'hui demeurera ferme immuable, nous qui sommes revêtus du
caractère sacré d'ambassadeurs, nous ferons autant de cautions de la foi
du traité : nous vous engageons nos corps, nos vies et toutes nos
familles. Soyez certains aussi que tous les autres sénateurs qui signeront
le sénatus-consulte, vous donneront les mêmes sûretés : nous sommes à
la tête du sénat et les premiers à donner nos avis ; il n'est pas possible
qu'on y infère malgré nous aucune clause qui soit contre les intérêts du
peuple. Il y a encore une autre sûreté qui est commune aux Grecs et aux
barbares, et que le temps ne détruira jamais. Elle consiste à prendre les
dieux pour témoins des serments et des traités. C'est par là qu'on a
souvent éteint les inimitiés particulières et terminé plusieurs guerres des
villes contre les villes. On vous la donnera cette dernière sûreté, soit que
vous vous contentiez qu'un petit nombre des principaux sénateurs fassent
le serment au nom de tout le corps, soit que vous exigiez que tous ceux
qui signeront ce décret du sénat jurent aussi par les choses les plus
saintes qu'ils observeront inviolablement les articles du traité.
IV. Cessez-donc, Brutus, de décrier la foi dont les dieux sont témoins
: cessez de rejeter les traités et les réconciliations qui se font en leur nom
: ne retranchez-pas du commerce de la vie civile les plus louables
coutumes. Et vous, Romains, ne souffrez-pas plus longtemps que cet
esprit séditieux vous débite ses pernicieuses maximes, ni qu'il vous parle
des crimes atroces des impies et des tyrans, dont la vertu Romaine est
infiniment éloignée.
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