HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VI (avec trad. française)

Chapitre 76

  Chapitre 76

[6,76] Ἐῶ τἆλλα, ὅσα οὔπω διαστασιάζοντες πρὸς ὑμᾶς καὶ αὐτοὶ μέν γε μεταποιούμενοι τῶν ἐκ τῆς ἀρχῆς ἐλπίδων συνεκινδυνεύσαμεν ὑμῖν. ἀλλ´ ἐπειδὴ φανερῶς ἤδη τυραννίδα περιβεβλημένοι τὴν ἀρχὴν καὶ ἡμῖν ὥσπερ δούλοις παραχρώμενοι ἐξηλέγχθητε, ἡμεῖς τ´ οὐκέτι ὅμοιοι ταῖς πρὸς ὑμᾶς διανοίαις διαμένοντες, ἐν δὲ τούτῳ καὶ τὰ ὑπήκοα ὀλίγου δεῖν πάντα ἐπανίστατο, ἀρξάντων μὲν τῆς ἀποστάσεως Οὐολούσκων, ἀκολουθησάντων δ´ αὐτοῖς Αἰκανῶν Ἑρνίκων Σαβίνων ἄλλων συχνῶν, ἐδόκει τε οἷος οὐχ ἕτερος εἶναι καιρός, εἰ βουλομένοις ἡμῖν ἦν, δυεῖν ἐξεργάσασθαι θάτερον, καταλύσασθαι τὴν ἀρχὴν ὑμῶν πρὸς τὸ λοιπὸν ἀποδεῖξαι μετριωτέραν, ἆρα μέμνησθε, εἰς οἵαν ἀπόγνωσιν τῆς ἀρχῆς ἤλθετε καὶ ὡς ἐν παντὶ δὴ ἀθυμίας ἐγένεσθε, εἴτε μὴ συναρούμεθα τῶν ἀγώνων ὑμῖν, εἴτε ὀργῇ ἐφέντες ὡς τοὺς πολεμίους τρεψόμεθα, καὶ ὅσας δεήσεις καὶ ὑποσχέσεις ἐποιήσασθε; τί οὖν οἱ ταπεινοὶ καὶ πρὸς ὑμῶν ὑβρισμένοι τότε ἐποιήσαμεν; ἡττηθέντες τῶν δεήσεων καὶ πεισθέντες ταῖς ὑποσχέσεσιν, αἷς βέλτιστος οὑτοσὶ Σερουίλιος ὑπατεύων τότε πρὸς τὸν δῆμον ἐποιήσατο, οὐθὲν μὲν ἐμνησικακήσαμεν ὑμῖν τῶν πάλαι, χρηστὰ δὲ περὶ τοῦ μέλλοντος ἐλπίσαντες χρόνου, παρέσχομεν ὑμῖν ἑαυτούς, καὶ πάντα τὰ πολέμια ἐν ὀλίγῳ κατεργασάμενοι χρόνῳ παρῆμεν ἄγοντες αἰχμαλώτους πολλοὺς καὶ λείας καλάς. ἀνθ´ ὧν τίνας ἡμῖν χάριτας ἀπεδώκατε; ἆρά γε δικαίας καὶ τῶν κινδύνων ἀξίας; πόθεν; πολλοῦ γε καὶ δεῖ. ἐψεύσασθε μέν γε καὶ τὰς ὑποσχέσεις, ἃς ἐκελεύσατε τὸν ὕπατον ὑπὲρ τοῦ κοινοῦ ποιήσασθαι, αὐτὸν δὲ τὸν ἄνδρα τουτονὶ τὸν βέλτιστον, κατεχρήσασθε πρὸς τὸν φενακισμόν, ἄμοιρον ἐποιήσατε τοῦ θριάμβου πάντων μάλιστ´ ἀνθρώπων ἄξιον ὄντα τῆς τιμῆς ταύτης τυχεῖν, οὐκ ἐξ ἄλλου τινὸς προσθέντες αὐτῷ τὴν ὕβριν, ἀλλ´ ὅτι τὰ δίκαια ποιεῖν ὑμᾶς ὡς ὑπέσχεσθε ἠξίου καὶ ἀγανακτῶν ἐπὶ τῷ φενακισμῷ δῆλος ἦν. [6,76] Je ne parle point de tous les autres périls où nous nous sommes exposés avant que de rompre entièrement avec vous, dans le temps que nous espérions retirer nous-mêmes quelqu'avantage de l'empire que nous vous aidions à acquérir. XIII. Remettez-vous en mémoire le moment que vous commençâtes à convertir l'empire en une tyrannie déclarée, que vous fûtes atteints et convaincus de vous servir de nous comme d'esclaves, et que nous changeâmes de disposition à votre égard. Rappelez-vous cette fâcheuse conjoncture, où presque tous les peuples de votre obéissance se soulevèrent, lorsque les Volsques qui avaient levé l'étendard de la rébellion furent aussitôt suivis des Aeques, des Herniques, des Sabins et de plusieurs autres. Il semblait qu'il ne pouvait pas y avoir d'occasion plus favorable ou de détruire votre domination si nous avions voulu y donner les mains, ou d'en rendre le joug plus supportable dans la suite. Vous souvient-il dans quel désespoir vous tombâtes alors, et de quelle appréhension vous fûtes saisis que nous ne vous refusassions notre secours dans une guerre si terrible, ou qu'emportés par la colère nous ne passassions du côté de vos ennemis ? N'eûtes-vous pas recours aux prières et aux larmes pour nous gagner ? Les promesses et les plus vives sollicitations ne furent point épargnées. Que fîmes-nous alors, nous autres pauvres plébéiens que vous aviez si maltraités ? Nous nous laissâmes fléchir aux prières. Gagnés par les promesses que ce brave Servilius, qui est ici présent et qui était pour lors consul, nous faisait de votre part, oubliant entièrement les injures passées, et concevant de meilleures espérances pour l'avenir, nous vous prêtâmes main-forte, et après avoir défait en peu de temps toutes les forces des ennemis, nous revînmes chargés d'un riche butin, avec un grand nombre de prisonniers de guerre. XIV. NOUS avez-vous marqué votre reconnaissance de ces importants services ? Nous en avez-vous récompensés selon la justice et d'une manière qui réponde à la grandeur des périls que nous avions courus pour l'amour de vous ? Rien moins que tout cela. Vous avez même poussé l'injustice et l'ingratitude jusqu'à fausser les promesses que vous nous aviez faites au nom de la république par l'organe du consul. Davantage, vous en avez mal usé envers ce digne personnage dont vous vous étiez servis pour nous tromper. Il méritait les honneurs du triomphe autant qu'on puisse jamais les mériter : cependant vous les lui avez refusés ; et vous ne lui avez fait cet affront que parce qu'il vous pressait de nous rendre justice comme vous nous l'aviez promis, et qu'il se plaignait hautement que vous vous étiez servis de lui pour leurrer notre crédulité.


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Dernière mise à jour : 13/07/2009