HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VI (avec trad. française)

Chapitre 70

  Chapitre 70

[6,70] Ταύτας οἱ πρέσβεις παρ´ αὐτῶν λαβόντες τὰς ἐντολὰς αὐθημερὸν ἐξῄεσαν. φθάσασα δὲ τὴν παρουσίαν αὐτῶν φήμη διήγγειλε τοῖς ἐπὶ στρατοπέδου πάντα τὰ ἐν τῇ πόλει γενόμενα, καὶ αὐτίκα πάντες ἐκλιπόντες τὸ ἔρυμα ὑπήντων ἔτι καθ´ ὁδὸν οὖσι τοῖς πρεσβευταῖς. ἦν δέ τις ἐν τῷ στρατοπέδῳ πάνυ ταραχώδης καὶ στασιαστὴς ἀνήρ, ὀξὺς τῇ γνώμῃ προιδεῖν τι τῶν ἐσομένων ἐκ πολλοῦ, καὶ εἰπεῖν τι νοήσειεν ὡς λάλος καὶ κωτίλος οὐκ ἀδύνατος, ὃς ἐκαλεῖτο μὲν Λεύκιος Ἰούνιος, ὁμώνυμος τῷ καταλύσαντι τοὺς βασιλεῖς, ἐκπληρῶσαι δὲ τὴν ὁμωνυμίαν βουλόμενος ἠξίου καὶ Βροῦτος ἐπικαλεῖσθαι. τοῖς δ´ ἄρα πολλοῖς γέλως ἐπὶ τῇ κενοσπουδίᾳ τοῦ ἀνθρώπου εἰσήρχετο, καὶ ὅτε βουληθεῖεν ἐπισκώπτειν αὐτὸν Βροῦτον ἐπεκάλουν. οὗτος ἀνὴρ τὸν ἡγεμόνα τοῦ στρατοπέδου Σικίννιον διδάξας, ὡς οὐκ ἄμεινον εἴη τῷ δήμῳ ῥᾳδίως ἑαυτὸν ἐπιτρέπειν τοῖς προτεινομένοις, ἵνα μὴ ἀπ´ ἐλάττονος ἀξιώσεως ἀτιμοτέραν εὕρηται τὴν κάθοδον, ἀλλ´ ἐναντιοῦσθαι μέχρι πολλοῦ καὶ τραγῳδίαν τινὰ ἐπιθεῖναι τοῖς πράγμασι προσποιητόν, ὑποσχόμενός τ´ αὐτὸς ἀναλήψεσθαι τὸν ὑπὲρ τοῦ δήμου λόγον τά τ´ ἄλλα ὑποθέμενος, χρὴ πράττειν λέγειν, ἔπεισε τὸν Σικίννιον. καὶ μετὰ τοῦτο μὲν Σικίννιος συγκαλέσας εἰς ἐκκλησίαν τὸν δῆμον ἐκέλευσε τοὺς πρεσβευτὰς ὑπὲρ ὧν ἥκουσι λέγειν. [6,70] CHAPITRE SEPTIEME. I. LES ambassadeurs partirent dès le même jour avec les ordres que je viens de dire. Mais quelque diligence qu'ils fissent, la renommée les prévint ; elle porta au camp mécontents la nouvelle de tout ce qui s'était passé dans la ville, et tout le peuple sortit aussitôt de ses retranchements pour aller au devant des députés qu'il rencontra en chemin. II. IL y avait dans le camp un certain homme fort turbulent et des plus séditieux. Par la pénétration de son esprit il prévoyait de loin l'avenir : il était surtout grand parleur, il s'exprimait avec une facilité merveilleuse, et disait librement ce qu'il pensait. Il s'appelait Lucius Junius, portant le même nom que celui qui avait chassé les tyrans, et même il se faisait surnommer Brutus afin d'avoir une ressemblance entière avec cet illustre libérateur de la patrie. La plupart se moquaient d'une affectation si ridicule, et quand on voulait plaisanter on l'appelait Brutus. Cet aventurier fit entendre à Sicinnius général du camp des révoltés, qu'il n'était pas de l'intérêt du peuple de se rendre si facilement aux propositions qu'on lui ferait, qu'il y avait à craindre que s'il ne demandait que des conditions trop légères, son rappel ne lui fût ignominieux : qu'il fallait faire naître des difficultés et se servir comme d'une espèce de masque ou d'épouvantail de théâtre pour intimider les députés par des menaces. Il offrit même de parler au nom de tous les autres, en un mot, par toutes les remontrances sur ce qu' on devait faire et sur ce qu'il fallait répondre à l'ambassade, il tourna l'esprit du général comme il voulut. III. APRES cela Sicinnius assembla le peuple, et ordonna aux ambassadeurs de dire le sujet qui les amenait.


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Dernière mise à jour : 13/07/2009