HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VI (avec trad. française)

Chapitre 7

  Chapitre 7

[6,7] Πρῶτον μὲν τὸ παρ´ ἀλλήλων πιστόν, οὗ μάλιστα δεῖ τοῖς μέλλουσι τῶν ἐχθρῶν κρατήσειν. οὐ γὰρ ἀρξαμένους ὑμᾶς τήμερον ἀλλήλοις εἶναι βεβαίους φίλους δεῖ καὶ πιστοὺς συμμάχους, ἀλλ´ πατρὶς ἐκ πολλοῦ τοῦθ´ ἅπασι παρεσκεύακε τἀγαθόν. καὶ γὰρ ἐτράφητε ὁμοῦ καὶ παιδείας ἐτύχετε κοινῆς καὶ θεοῖς ἐπὶ τῶν αὐτῶν βωμῶν ἐθύετε καὶ πολλῶν μὲν ἀγαθῶν ἀπολελαύκατε, πολλῶν δὲ κακῶν πεπείρασθε κοινῇ, ἐξ ὧν ἰσχυραὶ καὶ ἀδιάλυτοι πεφύκασι συγκεράννυσθαι πᾶσιν ἀνθρώποις φιλίαι· ἔπειτα δ´ περὶ τῶν μεγίστων κοινὸς ἅπασιν ὑπάρχων ἀγών. εἰ γὰρ ὑποχείριοι γενήσεσθε τοῖς ἐχθροῖς, οὐχὶ τοῖς μὲν ὑμῶν ὑπάρξει μηδενὸς πειραθῆναι δεινοῦ, τοῖς δὲ τὰ ἔσχατα παθεῖν, ἀλλὰ τὸ μὲν ἀξίωμα καὶ τὴν ἡγεμονίαν καὶ τὴν ἐλευθερίαν ἅπασιν ὁμοίως ἀπολωλεκέναι, καὶ μήτε γυναικῶν μήτε παίδων μήτ´ οὐσίας μήτ´ ἄλλου τινὸς ὧν ἔχετε ἀπολαύσειν ἀγαθῶν, τοῖς δ´ ἡγουμένοις τῆς πόλεως καὶ τὰ κοινὰ διοικοῦσι τὸν οἴκτιστον μόρον ἀποθανεῖν σὺν αἰκίαις καὶ βασάνοις. ὅπου γὰρ οὐδὲν πεπονθότες ὑφ´ ἡμῶν κακὸν οὔτε μεῖζον οὔτ´ ἔλαττον πολλὰ καὶ παντοδαπὰ ἐξύβρισαν εἰς ὑμᾶς ἅπαντας, τί χρὴ προσδοκᾶν ποιήσειν αὐτούς, ἂν νῦν κρατήσωσι τοῖς ὅπλοις, μνησικακοῦντας, ὅτι τῆς πόλεως μὲν αὐτοὺς ἀπεστήσατε καὶ τὰς οὐσίας ἀφείλεσθε καὶ οὐδ´ ἐπιβῆναι τῆς πατρῴας γῆς ἐᾶτε; τελευταῖον δὲ τῶν εἰρημένων οὐδενὸς ἑτέρου φήσαιτ´ ἂν εἶναι πλεονεκτημάτων ἔλασσον, ἐὰν ὀρθῶς σκοπῆτε, τὸ μὴ τοιαῦτα ἡμῖν ἀπηντῆσθαι παρὰ τῶν πολεμίων, οἷα ὑπελάβομεν, ἀλλὰ πολλῷ τῆς δόξης ἐνδεέστερα. ἔξω γὰρ τῆς Ἀντιατῶν ἐπικουρίας οὐδένας ἄλλους ὁρᾶτε κοινωνοὺς παρόντας αὐτοῖς τοῦ πολέμου· ἡμεῖς δ´ ἅπαντας Οὐολούσκους ἥξειν αὐτοῖς ὑπελαμβάνομεν συμμάχους καὶ Σαβίνων τε καὶ Ἑρνίκων συχνοὺς καὶ μυρίους ἄλλους διὰ κενῆς ἀνεπλάττομεν ἡμῖν αὐτοῖς φόβους. πάντα δ´ ἦν ἄρα ταῦτα Λατίνων ὀνείρατα, ὑποσχέσεις ἔχοντα κενὰς καὶ ἐλπίδας ἀτελεῖς. οἱ μὲν γὰρ ἐγκαταλελοίπασιν αὐτῶν τὴν ἐπικουρίαν καταφρονήσαντες τῶν στρατηγῶν ἐπὶ τῆς στρατολογίας, οἱ δὲ μελλήσουσι μᾶλλον βοηθήσουσι τρίβοντες ἐν ταῖς ἐλπίσι τὸν χρόνον, οἱ δὲ νῦν ὄντες ἐν παρασκευαῖς ὑστερήσαντες τῆς μάχης οὐδὲν ἔτι αὐτοῖς χρήσιμοι γενήσονται. [6,7] Premièrement elle vous a donné une fidélité mutuelle et réciproque, et ce lien sacré est ce qu'il y a de plus nécessaire pour vaincre vos ennemis. Ce n'est pas d'aujourd'hui que vous devez être des amis sincères et de fidèles alliés : votre commune patrie a formé depuis longtemps ces sacrées chaînes. Elevés et instruits ensemble, vous avez sacrifié aux dieux sur les mêmes autels. Vous avez eu tous la même fortune, partageant également une infinité de biens et de maux. C'est-là ce qui forme les plus étroites liaisons parmi les hommes, c'est ce qui entretient l'amitié la plus sincère. Rien n'est en effet plus capable d'unir les cœurs par des liens indissolubles que la nécessité de faire de communs efforts pour conserver sa liberté et ce que l'on a de plus cher au monde. Le second motif qui doit vous engager a combattre en gens de cœur, c'est que si l'ennemi remporte la victoire, vous serez tous traités avec la même rigueur sans aucune distinction. Si une partie de nos troupes souffre les dernières indignités, l'autre ne pourra éviter le même malheur. Nous perdrons tous également notre dignité, l'empire, la liberté, nos femmes, nos enfants, nos biens, en un mot tout ce que nous possédons ; et si les chefs et les magistrats de la république sont exposés à mourir avec ignominie dans la torture et dans les tourments, nous devons tous nous attendre à subir le même sort. En effet, puisque vos ennemis vous ont si maltraités en toutes manières sans que vous leur eussiez fait aucun mal, que devez vous attendre de leur ressentiment s'ils remportent la victoire ? pouvez-vous espérer qu'ils vous traitent avec moins de rigueur, après que vous les avez chassés de Rome, dépouillés de leurs biens, exclus entièrement de leur patrie ? Enfin le troisième avantage qui n'est pas moins considérable que les deux précédents si vous le pesez comme il faut, c'est que nos ennemis ne sont pas si bien dans leurs affaires que nous l'appréhendions. Ils sont au contraire beaucoup plus faibles que nous n'aurions osé l'espérer. Vous voyez que pour tout secours ils n'ont que les troupes d'Antium. Nous croyons que tous les Volsques avec une partie des Sabins et des Herniques viendraient se joindre à eux, et sans cette fausse persuasion nous nous saisions nous-mêmes mille sujets de crainte. Les Latins en effet s'étaient flattés de ces secours ; mais toutes leurs espérances n'étaient que des songes fondés sur de fausses promesses et sur de vaines apparences. De ce grand nombre d'alliés, les uns les abandonnent entièrement et méprisent les ordres de leurs généraux dont ils connaissent le peu d'expérience et l'incapacité dans le métier de la guerre : Les autres retardent à leur envoyer les secours qu'ils leur ont promis, et les entretiennent toujours dans une fausse espérance pour gagner du temps : Ceux enfin qui font actuellement des préparatifs, ne viendront qu'après le combat et ne leur serviront de rien.


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Dernière mise à jour : 13/07/2009