[6,67] Ταῦτ´ εἰπόντες διέλυσαν τὸν σύλλογον·
ταῖς δ´ ἑξῆς ἡμέραις παραγγεῖλαι κελεύσαντες ἅπασι
τοῖς κατὰ τοὺς ἀγροὺς καὶ τὰ φρούρια παρεῖναι καὶ
τῇ βουλῇ προαγορεύσαντες ἥκειν εἰς τὴν αὐτὴν ἡμέραν,
ἐπειδὴ κατέμαθον ὄχλου μεστὴν οὖσαν τὴν πόλιν
καὶ τὰς γνώμας τῶν πατρικίων ἐξηττωμένας τῶν δεήσεων,
ἃς ἐποιοῦντο σὺν οἰμωγῇ καὶ ὀδυρμῷ πατέρες
τε καὶ παιδία νήπια τῶν ἀποστατῶν, τῇ κυρίᾳ τῶν
ἡμερῶν ἐξῄεσαν ἐπὶ τὴν ἀγορὰν στενοχωρουμένην ἐκ
πολλῆς ἔτι νυκτὸς ἅπασαν ὄχλῳ παντοδαπῷ. καὶ
παρελθόντες ἐπὶ τὸ ἱερὸν τοῦ Ἡφαίστου, ἔνθα ἦν ἔθος
αὐτοῖς τὰς ἐκκλησίας ἐπιτελεῖν, πρῶτον μὲν ἐπῄνεσαν
τὸν δῆμον ἐπὶ τῇ σπουδῇ καὶ προθυμίᾳ τῆς κατὰ πλῆθος
ἀφίξεως· ἔπειτα παρεκάλεσαν ἐκδέχεσθαι μεθ´ ἡσυχίας, ἕως
ἂν γένηται τὸ προβούλευμα τῆς βουλῆς· τοῖς
δ´ οἰκείοις τῶν ἀποστατῶν ἀγαθὰς παρῄνουν ἐλπίδας
ἔχειν, ὡς οὐ διὰ μακροῦ κομιουμένοις τὰ φίλτατα, καὶ
μετὰ τοῦτο παρελθόντες εἰς τὸ συνέδριον αὐτοί τε
διελέχθησαν ἐπιεικεῖς καὶ μετρίους λόγους, καὶ τοὺς
ἄλλους ἠξίουν χρηστὰς καὶ φιλανθρώπους ἀποδείκνυσθαι
γνώμας. πρῶτον δὲ τῶν ἄλλων ἐκάλουν τὸν
Μενήνιον· ὃς ἀναστὰς τοῖς αὐτοῖς ἐχρήσατο λόγοις
οἷς καὶ πρότερον ἐπὶ τὰς διαλλαγὰς τὴν βουλὴν παρακαλῶν
καὶ γνώμην ἀπεφήνατο τὴν αὐτὴν ἀξιῶν πρεσβείαν
ἀποστέλλειν πρὸς τοὺς ἀφεστηκότας διὰ ταχέων
αὐτοκράτορα τῶν διαλλαγῶν.
| [6,67] XLVI. APRES ce discours, les consuls congédièrent l'assemblée. Les
jours suivants ils ordonnèrent à tout le peuple, tant de la campagne que
des places de guerre, de se rendre à Rome pour un certain jour, et ils
convoquèrent une assemblée du sénat pour le même temps. Ayant appris
que la ville était toute pleine de monde, et que les pères et mères et les
petits enfants des révoltés avaient fait changer de sentiment aux
patriciens par leurs plaintes et par leurs larmes, ils se trouvèrent au jour
marqué dans la place publique, qui longtemps avant qu'il fît jour était si
pleine de monde qu'elle pouvait à peine le contenir. De là passant dans le
temple de Vulcain, où ils avaient coutume de haranguer, d'abord ils louent
le peuple de ce qu'il s'était assemblé avec tant d'empressement et en si
grand nombre : puis ils l'exhortent d'attendre là tranquillement jusqu'à ce
que le sénat ait fini ses délibérations en même temps ils consolent ceux
des familles des révoltés par l'espérance de se voir bientôt réunis à ce
qu'ils ont de plus cher.
XLVII. ENSUITE ils se rendent à l'assemblée du sénat; ils y font
quelques discours qui ne tendent qu'à la paix, et conjurent les sénateurs
de n'ouvrir que des avis pleins de douceur et d'humanité. Menenius est le
premier à qui ils demandent son avis. Ce magistrat se lève, il tient encore
le même discours qu'auparavant, il persévère toujours dans son premier
sentiment, il exhorte le sénat à faire la paix et à dépêcher promptement
une ambassade aux mécontents avec plein pouvoir de traiter avec eux :
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