[6,65] Παυσαμένου δὲ τοῦ Κλαυδίου μεγάλη φωνὴ
καὶ θόρυβος ἐξαίσιος ἄχρι πολλοῦ χρόνου κατεῖχε τὸ
συνέδριον. οἱ μὲν γὰρ ἀριστοκρατικοὶ δοκοῦντες εἶναι
καὶ τὰ δικαιότερα πρὸ τῶν ἀδίκων οἰόμενοι δεῖν σκοπεῖν τῇ
Κλαυδίου γνώμῃ προσετίθεντο καὶ τοὺς ὑπάτους ἠξίουν
μάλιστα μὲν τῇ κρείττονι προσχωρῆσαι
μερίδι διαλογιζομένους, ὅτι βασιλικὸν ἔχουσι τὸ τῆς
ἀρχῆς κράτος, οὐ δημοτικόν· εἰ δὲ μή γε, φυλάττειν
αὑτοὺς ἴσους καὶ μὴ κατισχύειν μηδετέραν τῶν στάσεων,
διαριθμησαμένους δὲ τὰς γνώμας τῶν συνέδρων
ταῖς πλείοσι {γνώμαις} στοιχεῖν. εἰ δὲ τούτων ἀμφοτέρων
ὑπεριδόντες αὐτοκράτορας αὑτοὺς ποιήσουσι τῶν
διαλύσεων, οὐκ ἐπιτρέψειν αὐτοῖς ἔλεγον, ἀλλ´
ἐναντιώσεσθαι πάσῃ προθυμίᾳ λόγοις τ´ ἄχρις ἂν ἐξῇ,
χρώμενοι καὶ ὅπλοις, ὅταν ἀναγκαῖον γένηται· ἦν δὲ
τοῦτο στῖφος καρτερὸν καὶ σχεδὸν ἅπασα τῶν πατρικίων ἡ
νεότης ταύτης εἴχετο τῆς προαιρέσεως. οἱ δὲ
τῆς εἰρήνης ἐπιθυμοῦντες τῇ Μενηνίου τε καὶ Οὐαλερίου
γνώμῃ προσέκειντο καὶ μάλιστα οἱ προβεβηκότες
ταῖς ἡλικίαις ἐνθυμούμενοι τὰς συμφοράς, ὅσαι
καταλαμβάνουσι τὰς πόλεις ἐκ τῶν ἐμφυλίων πολέμων.
ἐξηττώμενοι δὲ τῆς κραυγῆς τῶν νέων καὶ τῆς ἀκοσμίας τό
τε φιλότιμον αὐτῶν ὑφορώμενοι καὶ τὸν ἐπιπολασμόν, ὃν
ἐποιοῦντο κατὰ τῶν ὑπάτων, δεδιότες,
ὡς οὐ πρόσω χειροκρασίας ἐλευσόμενον, εἰ μή τις
αὐτοῖς εἴξειεν, εἰς δάκρυα καὶ δεήσεις τῶν ἐναντιουμένων
τελευτῶντες ἐτράποντο.
| [6,65] XLIV. CE discours de Claudius étant fini, il s'éleva un grand bruit par
toute l'assemblée avec des clameurs qui durèrent fort longtemps. La
faction des grands attachée à ce qui lui paraissait juste sans vouloir
jamais rien céder pour le bien de la paix, se rangea du sentiment de
Claudius. Elle exhorta les consuls a se mettre du meilleur côté, et à se
souvenir qu'ils n'avaient pas l'autorité en main pour prendre les intérêts
des plébéiens, mais qu'ils étaient les dépositaires de la puissance royale,
que s'ils ne voulaient pas embrasser ouvertement le sentiment d'Appius,
au moins ils devaient être neutres sans s'opposer à aucun des deux
partis, jusqu'à ce qu'ayant compté les voix des sénateurs ils pussent se
joindre au plus grand nombre : que si méprisant ces avis ils voulaient se
rendre les arbitres absolus de la réconciliation du peuple, ceux du parti de
Claudius ne le souffriraient pas, mais qu'ils s'y opposeraient de toutes
leurs forces, d'abord par des remontrances tant qu'ils le pourraient faire,
ensuite par les armes quand il en serait besoin. Cette faction était d'autant
plus redoutable, qu'elle était soutenue par la jeunesse patricienne qui
presque toute se déclarait pour elle. Ceux au contraire qui désiraient la
paix, surtout les plus âgés qui connaissaient par expérience les malheurs
que les guerres intestines causent dans les villes, appuyaient le sentiment
de Menenius et de Valerius. Cependant la confusion était grande, et les
jeunes gens portaient l'insolence à l'excès; ils troublaient toute
l'assemblée par leurs clameurs, et l'arrogance avec laquelle ils parlaient
aux consuls, faisait craindre qu'ils n'en vinssent bientôt aux voies de fait si
on ne voulait pas leur céder. Ce fut ce qui obligea les plus modérés
d'avoir recours aux larmes et aux prières pour fléchir ceux qui leur étaient
opposés de sentiments.
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