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Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VI (avec trad. française)

Chapitre 63

  Chapitre 63

[6,63] Ὧν μὲν δὴ χάριν τὸν ἐκ τῶν φυγάδων πόλεμον οὐκ ἀξιῶ δεδιέναι ταῦτ´ ἐστι· τὰ δ´ ἐκ τῶν ἀλλοεθνῶν φοβερὰ οὐ νῦν πρῶτον ἐξετασθήσεται μέχρι λόγου τοιαῦτα ὄντα, ἀλλὰ καὶ πρότερον, ὁσάκις ἡμῖν πεῖραν ἑαυτῶν ἔδωκαν, ἐλάττω τῆς δόξης διεφάνη. ὅσοι δ´ οὐχ ἱκανὴν οἴονται τὴν οἰκείαν δύναμιν τῆς πόλεως καὶ τῇδε μάλιστα ὀρρωδοῦσι τὸν πόλεμον, μαθέτωσαν οὐχ ἱκανῶς αὐτῆς ᾐσθημένοι. πρὸς μέν γε τοὺς ἀφεστηκότας τῶν πολιτῶν ἀντίπαλον χεῖρα ἕξομεν, εἰ βουλοίμεθα τῶν θεραπόντων ἐπιλεξάμενοι τοὺς ἀκμαιοτάτους ἐλευθερῶσαι. κρεῖττον γὰρ τὴν ἐλευθερίαν χαρίσασθαι τούτοις τὴν ἡγεμονίαν ὑπ´ ἐκείνων ἀφαιρεθῆναι. ἔχουσι δὲ τῶν πολεμικῶν ἐμπειρίαν ἱκανὴν πολλάκις ἡμῖν παραγενόμενοι κατὰ τὰς στρατείας. πρὸς δὲ τοὺς ἔξωθεν πολεμίους αὐτοί τε χωρῶμεν ἁπάσῃ προθυμίᾳ καὶ τοὺς πελάτας ἅπαντας ἐπαγώμεθα καὶ τοῦ δημοτικοῦ τὸ περιόν. ἵνα δὲ πρόθυμον πρὸς τοὺς ἀγῶνας, ἄφεσιν αὐτῷ χαρισώμεθα τῶν χρεῶν, μὴ κοινήν, ἀλλὰ κατ´ ἄνδρα. εἰ γάρ τι δεῖ τοῖς καιροῖς εἴξαντας μετριάσαι, μὴ πρὸς τοὺς πολεμίους τῶν πολιτῶν τοῦτ´ ἔστω τὸ μέτριον, ἀλλὰ πρὸς τοὺς φίλους, οἷς οὐκ ἀναγκαζόμενοι τὰς χάριτας διδόναι δόξομεν, ἀλλὰ πειθόμενοι. ἐὰν δὲ καὶ ἄλλης ἐπιδέῃ βοηθείας, ὡς ταύτης οὐκ οὔσης ἱκανῆς, τούς τ´ ἐκ τῶν φρουρίων μεταπεμπώμεθα, καὶ τοὺς ἐν ταῖς ἀποικίαις ἀνακαλῶμεν. τοῦτο δ´ ὅσον ἐστὶ πλῆθος ἐκ τῆς ἔγγιστα γενομένης τιμήσεως μαθεῖν ῥᾴδιον ἂν εἴη. τρισκαίδεκα μυριάδες εἰσὶ Ῥωμαίων τῶν ἐν ἥβῃ τετιμημένων, ὧν οὐκ ἂν εἴη μέρος ἕβδομον τὸ φυγαδικόν. οὐ λέγω δὲ τὰς Λατίνων τριάκοντα πόλεις, αἳ μετὰ πολλῆς εὐχῆς δέξαιντ´ ἂν τοὺς ὑπὲρ ἡμῶν ἀγῶνας διὰ τὸ συγγενές, ἐὰν ψηφίσησθε αὐταῖς ἰσοπολιτείαν μόνον, ἧς αἰεὶ διατελοῦσι δεόμεναι. [6,63] Voila les raisons pour lesquelles je crois qu'il n'y a rien à craindre de la part des fugitifs. Pour ce qui est des guerres étrangères, ce n'est pas d'aujourd'hui que nous savons qu'elle ne passent point les menaces, ou au moins que toutes les fois que nous en avons fait l'épreuve elles nous ont paru beaucoup au-dessous de ce que nous en appréhendions. XLI. A l'égard de ceux qui s'imaginent que les forces domestiques de Rome ne nous suffiront point et qui par cette raison craignent tant la guerre, il faut leur faire voir qu'ils ne les ont pas assez examinées. Nous trouverons facilement des troupes pour opposer aux révoltés si nous voulons choisir les plus vigoureux de nos esclaves. Ne vaut-il pas mieux leur donner la liberté que de souffrir que les mutins nous dépouillent de l'autorité souveraine ? Ils ont assez d'habileté pour le métier de la guerre, puisqu'ils ont déjà fait plusieurs campagnes avec nous. Nous prendrons nous-mêmes les armes de tout notre cœur. A la tête de nos clients et du reste du peuple qui n'a point abandonné la ville de Rome, nous marcherons hardiment contre les ennemis du dehors. Quant à cette partie du peuple qui nous est demeurée fidèle, afin de l'engager à faire merveille dans les combats, nous lui accorderons l'abolition de ses dettes, non par une ordonnance générale et commune, mais par un décret qui ne s'étendra qu'à tels et tels particulier. Car s'il faut s'accommoder au temps et user de quelque adoucissement, ce ne doit point être envers les citoyens qui nous font la guerre, mais seulement en faveur de ceux qui sont nos amis : c'est là le moyen de faire voir que la grâce que nous leur accorderons est plutôt un effet de notre bonté qu'un droit qu'ils nous aient extorqué par la force. Si ces troupes ne suffisent pas et que nous ayons encore besoin d'un plus puissant secours, faisons venir les garnisons des places fortes et rappelons ceux que nous avons envoyés dans les colonies. Par le dernier dénombrement vous pouvez juger qu'ils sont en très grand nombre, puisqu'on y a trouvé cent-trente mille Romains en âge de puberté : il est certain que le nombre des rebelles n'en serait pas même le septième partie. Je ne parle point des trente villes des Latins qui n'auraient rien plus à cœur que de combattre pour nous. Ces peuples se font honneur d'être de nos parents ils seraient inviolablement attachés à nos intérêts, si vous leur accordiez seulement le droit de bourgeoisie Romaine qu'ils ne cessent de vous demander avec empressement.


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Dernière mise à jour : 13/07/2009