HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VI (avec trad. française)

Chapitre 61

  Chapitre 61

[6,61] Καὶ πρὸς μὲν τὰς ὑπὸ τούτου ῥηθείσας διαβολὰς ἀρκεῖ τὰ εἰρημένα, ὑπὲρ δ´ ὧν βουλευσόμενοι συνεληλύθατε δοκεῖ μοι δίκαιά τ´ εἶναι καὶ τῆς πόλεως ἄξια καὶ συμφέροντα ὑμῖν, οὐ μόνον ἐν ἀρχαῖς ἀπεφηνάμην, ἀλλὰ καὶ νῦν ἐπὶ τῆς αὐτῆς γνώμης ἐπιμένων ἀποφαίνομαι, μὴ συγχεῖν τὸν κόσμον τῆς πολιτείας, μηδὲ κινεῖν ἔθη πατέρων ἀκίνητα, μηδ´ ἀναιρεῖν ἐξ ἀνθρώπων πίστιν ἱερὸν χρῆμα, μεθ´ ἧς ἅπασα πόλις οἰκεῖται ἀσφαλῶς, δήμῳ τε μὴ εἴκειν ἀγνώμονι ἀδίκων ἔργων καὶ ἀθεμίτων χρῄζοντι· καὶ οὐχ ὅπως ὑποκατακλίνομαί τι τῆς γνώμης φόβῳ τῶν διαφόρων, οἳ τὸ ἐν τῇ πόλει δημοτικὸν ἐπ´ ἐμοὶ συνιστάντες δεδίττονταί με, ἀλλὰ πολὺ μᾶλλον πρότερον ἔρρωμαι τὴν ὀργὴν καὶ ἀγανακτῶ τοῖς αἰτήμασι τοῦ δήμου διπλασίως· ὑμῶν τ´ βουλή, τὸ παράλογον τῆς γνώμης τεθαύμακα, ὅτι οὐκ ἐπιτρέψαντες αὐτῷ, ὅτε οὔπω φανερὸς ἦν πολέμιος, χρεῶν ἀποκοπὰς καὶ κατακριμάτων ἀφέσεις αἰτουμένῳ, νῦν ἐπεὶ ἐν τοῖς ὅπλοις ἐστὶ καὶ τὰ πολεμίων δρᾷ, ταῦτ´ εἰ συγχωρήσετε βουλεύεσθε καὶ τι κἂν ἄλλο τι αὐτῷ δοκῇ· δόξει δὲ δήπου, καὶ πρῶτον ποιήσεται τῶν ἀξιουμένων, ἰσότιμον εἶναι καὶ τῶν αὐτῶν ἡμῶν μετέχειν. οὐκοῦν εἰς δημοκρατίαν περιστήσεται τὰ πράγματα τὴν ἀμαθεστάτην, ὥσπερ ἔφην, τῶν ἐν ἀνθρώποις πολιτειῶν καὶ ὑμῖν ἀσύμφορον τοῖς ἀξιοῦσιν ἄρχειν ἑτέρων; οὐκ, ἐάν γε σωφρονῆτε ὑμεῖς. πάντων ἂν εἴητε ἀφρονέστατοι, εἰ πρὸς ἑνὸς ἄρχεσθαι τυραννικοῦ ἀνδρὸς οὐκ ἀνασχετὸν ἡγησάμενοι δήμῳ τυραννίδι πολυκεφάλῳ νῦν ὑμᾶς αὐτοὺς παραδώσετε, καὶ ταῦτ´ οὐ μετὰ χαρίτων αὐτῷ πείθοντι συγχωρήσετε ὑπό τ´ ἀνάγκης κρατηθέντες καὶ ὡς οὐκ ἐξὸν ἄλλο τι δρᾶν νῦν ἡμῖν παρὰ γνώμην εἴξαντες. ὅταν δὲ τὸ ἀνόητον ἀντὶ τοῦ κολάζεσθαι ἐφ´ οἷς ἂν πλημμελήσῃ καὶ τὸ τιμᾶσθαι δι´ αὐτὰ προσλάβῃ, πῶς δοκεῖτε αὔθαδες ἔσται καὶ ὑπερήφανον; μὴ γὰρ δὴ ἐκείνῃ τῇ ἐλπίδι ἐπαίρεσθε, ὡς μετριάσει περὶ τὰς ἀξιώσεις δῆμος, ἐὰν φανερὸν αὐτῷ γένηται, ὅτι ὑμεῖς ἅπαντες ἐψηφίσασθε οὕτως. [6,61] Mais en voila assez de dit sur les calomnies qu'il a avancées. Revenons au sujet qui nous assemble et qui doit faire la matière de nos délibérations. XXXV. Pour moi, Messieurs, je demeure ferme dans le sentiment que j'ai embrassé d'abord, et dont je vous ai fait part. J'estime que rien n'est plus juste, plus utile pour nous et plus digne de la grandeur du peuple Romain que de maintenir le bon ordre du gouvernement, sans changer les immuables coutumes de nos pères, que jamais il ne faut retrancher de la société humaine le gage sacré de la foi publique, sur laquelle est établie la sûreté de toutes les villes ; qu'enfin nous ne devons pas céder à un peuple ingrat qui ne demande que des choses injustes et illicites : et loin de renoncer à mon premier sentiment par la crainte de mes adversaires qui soulèvent contre moi les esprits des plébéiens pour m'intimider, ma colère s'allume de plus en plus, et je suis irrité la moitié davantage qu'auparavant contre les rebelles qui osent nous faire des propositions si insolentes. XXXVI. Mais je ne puis assez vous marquer ma surprise sur l'absurdité de votre conduite. Quoi ! Pères conscrits, dans le temps que le peuple ne s'était pas encore déclaré ouvertement votre ennemi, vous lui avez refusé l'abolition de ses dettes et l'adoucissement des sentences et des peines portées contre lui : et maintenant qu'il a les armes à la main et qu'il fait des actes d'hostilité, vous voulez lui accorder, non seulement ces mêmes grâces que vous lui aviez refusées ci-devant, mais encore tout ce qu'il souhaitera. Doutez-vous qu'il ne prétende aller de pair avec nous, avoir les mêmes honneurs, et jouir des mêmes privilèges ? Voulez-vous donc vous soumettre à la démocratie, qui est, comme je l'ai déjà dit, le plus grossier de tous les gouvernements, et le moins digne de vous, qui prétendez donner la loi aux autres ? Non, Messieurs ; vous n'en ferez rien, si vous êtes sages : autrement vous seriez les plus fous de tous les hommes, si après avoir tant fait pour secouer le joug d'un seul tyran, vous veniez aujourd'hui à porter celui du peuple dont la tyrannie est d'autant plus à craindre qu'elle est composée de plusieurs têtes. XXXVII. EN effet, jusqu'où ne pousserait-il pas son insolence s'il vous voyait réduits à la dure nécessité de lui céder en tout, plutôt par contrainte que par complaisance ou par condescendance à ses prières, comme si vous ne pouviez faire maintenant autre chose que de vous soumettre malgré vous à ses volontés ? Si cette multitude insensée s'élève aux plus grands honneurs par ses propres crimes au lieu d'en être punie comme elle le mérite, combien pensez-vous qu'elle deviendra fière et arrogante ? N'espérez-pas qu'elle garde aucune mesure dans ses demandes, si elle vient une fois à savoir que vous avez conclu tout d'une voix à ne rien refuser,


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Dernière mise à jour : 13/07/2009