HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VI (avec trad. française)

Chapitre 60

  Chapitre 60

[6,60] δ´ εἰς χαλεπότητα καὶ πονηρῶν ἀνθρώπων προστασίαν ὠνείδισέ μοι, μισόδημόν τε καὶ ὀλιγαρχικὸν ἀποκαλῶν, ὅτι τῆς ἀριστοκρατίας περιέχομαι, κοινὰ πάντων ὑμῶν ἐστι κατηγορήματα, ὅσοι οὐκ ἀξιοῦτε κρείττονες ὄντες ὑπὸ χειρόνων ἄρχεσθαι, οὐδ´ ἣν παρελάβετε ἀπὸ τῶν προγόνων πολιτείαν ὑπὸ τῆς κακίστης τῶν ἐν ἀνθρώποις πολιτειῶν δημοκρατίας ἀφαιρεθῆναι. οὐ γὰρ ἂν οὗτος ὀλιγαρχίαν ὄνομα θῆται τῇ τῶν κρατίστων ἡγεμονίᾳ, καὶ δὴ τὸ πρᾶγμα ὑπὸ τοῦ ὀνόματος διαβληθὲν ἀφανισθήσεται· ἡμεῖς δὲ πολλῷ ἂν δικαιότερον ἐπενέγκαιμεν ὄνειδος καὶ ἀληθέστερον, δημοκοπίαν καὶ τυραννικῶν ἔργων ἐπιθυμίαν. οὐδενὶ γὰρ δὴ ἄδηλον, ὅτι πᾶς τύραννος ἐκ δημοκόλακος φύεται, καὶ ταχεῖα ὁδός ἐστι τοῖς καταδουλοῦσθαι τὰς πόλεις βουλομένοις διὰ τῶν κακίστων ἄγουσα πολιτῶν ἐπὶ τὰς δυναστείας, οὓς θεραπεύων οὗτος διατετέλεκε καὶ οὐδὲ μέχρι τοῦ παρόντος παύεται. εὖ γὰρ ἴστε, ὅτι οὐκ ἂν ἐτόλμησαν οἱ φαῦλοι καὶ ταπεινοὶ τηλικαῦτα ἐξαμαρτεῖν, εἰ μὴ ὑπὸ τοῦ σεμνοῦ καὶ φιλοπόλιδος τούτου ἐξηγέρθησαν, ὡς δὴ ἀκίνδυνον αὐτοῖς τὸ ἔργον ἐσόμενον, καὶ πρὸς τῷ μηδεμίαν ὑποσχεῖν δίκην κρείττονα μοῖραν τῆς προτέρας ἕξοντες. μάθοιτε δ´ ἄν, ὡς ἀληθῆ ἐγὼ ταῦτα λέγω, μνησθέντες, ὅτι δεδιττόμενος ὑμᾶς ὑπὲρ πολέμου καὶ διαλλαγὰς ἀναγκαίας ἀποφαίνων ἅμα ἔφη καὶ ὡς οὐκ ἀγαπήσουσιν οἱ πένητες ἀφεθέντες τῶν χρεῶν, ἀλλὰ καὶ βοηθείας δεήσονταί τινος καὶ οὐκ ἀνέξονται ἔτι ὑφ´ ὑμῶν ὡς καὶ πρότερον ἀρχόμενοι· τελευτῶν δ´ ὑμᾶς ἠξίου στέργειν τὰ παρόντα καὶ συγχωρεῖν, τι ἂν δῆμος ἐπὶ τῇ καθόδῳ δικαιώσῃ λαβεῖν, μὴ διακρίναντας μήτ´ ἀπὸ καλῶν αἰσχρὰ μήτ´ ἀπὸ δικαίων ἄδικα. τοσαύτης ἄρα αὐθαδείας τὸ ἀνόητον οὗτος ἐμπέπληκε τῆς πόλεως ἀνὴρ πρεσβύτερος καὶ πάσας κεκαρπωμένος τὰς παρ´ ὑμῶν τιμάς. ἆρ´ ἦν σοι ἄξιον, Οὐαλέριε, καθ´ ἑτέρων τὰ μὴ προσόντα ὀνείδη λέγειν τοιαύταις ὄντι κατηγορίαις ἐνόχῳ; [6,60] XXXIV. VALERIUS me fait passer pour un homme dur et difficile, il m'accuse d'être le chef des méchants et l'ennemi du peuple, et parce que je prends la défense du gouvernement aristocratique, il dit que je favorise l'oligarchie, et que je veux dominer avec un petit nombre des plus distingués dans l'état. Ces reproches vous regardent aussi bien que moi ; vous tous qui ne pouvez vous résoudre à recevoir la loi de gens qui valent infiniment moins, que vous, et qui ne voulez pas souffrir que les maximes fondamentales de la république que vous avez reçues de vos pères, soient entièrement renversées par l'établissement de la démocratie qui est la plus mauvaise forme de gouvernement qui soit au monde. Que s'il entend par oligarchie le gouvernement des nobles, c'est un nom dont il abuse pour rendre leur autorité odieuse : mais il a beau faire, il n'a pas assez de crédit pour abolir leur domination. Ne pourrions-nous pas avec plus de justice l'accuser lui-même d'aspirer à la tyrannie par une lâche complaisance pour les mutins ? Car il est évident qu'on y parvient en flattant le peuple, et que le chemin le plus court pour réduire les villes sous l'esclavage, c'est celui qui mène à la souveraine puissance par la faveur des méchants citoyens, à qui Valerius a toujours fait sa cour et qu'il ne cesse de ménager en prenant leurs intérêts avec chaleur. Vous savez vous-mêmes que cette indigne canaille n'aurait jamais poussé si loin son insolence, si ce vénérable personnage qui fait tant le zèle pour le bien public, ne l'eût portée à la révolte, en lui persuadant qu'elle ne courait aucun risque, et qu'outre l'impunité dont elle était sûre, elle ne pouvait manquer de rendre sa condition beaucoup meilleure. Pour vous convaincre de ce que j'avance, faites réflexion que cherchant à nous alarmer par la crainte d'une guerre prochaine, et voulant vous faire voir qu'il fallait nécessairement pacifier les troubles, il lui est échappé de dire que les pauvres ne se contenteraient pas d'une simple abolition de leurs dettes, mais qu'outre cela ils demanderaient quelque secours et qu'ils ne pourraient pas se résoudre à être désormais gouvernés par vous. Souvenez- vous aussi que sur la fin de son discours il vous a exhortés à vous contenter de l'état pressent des affaires, et à accorder au peuple toutes les conditions qu'il pourrait exiger au sujet de son retour en cette ville, sans examiner si elles seraient honnêtes ou honteuses, justes ou injustes, tant ce vieillard que nous avons comblé d'honneurs en le faisant passer par toutes les charges de la république, a inspiré d'arrogance et d'effronterie à la populace insensée. En bonne foi, Valerius, était-il de votre prudence de rejeter sur les autres des reproches qui ne leur conviennent en aucune façon, tandis que vous êtes coupable des plus grands crimes ?


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Dernière mise à jour : 13/07/2009