HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VI (avec trad. française)

Chapitre 59

  Chapitre 59

[6,59] Μετὰ τοῦτον ἀνέστη κληθεὶς Ἄππιος Κλαύδιος τῆς ἐναντιουμένης τῷ δήμῳ στάσεως ἡγεμὼν ἀνὴρ μέγα φρονῶν ἐφ´ ἑαυτῷ καὶ τοῦτ´ οὐκ ἄνευ δικαίας πάσχων αἰτίας· τε γὰρ ἴδιος αὐτοῦ βίος καθ´ ἡμέραν σώφρων καὶ σεμνὸς ἦν, τε προαίρεσις τῶν πολιτευμάτων εὐγενὴς καὶ τὸ ἀξίωμα σώζουσα τῆς ἀριστοκρατίας· ὃς ἀφορμὴν λαβὼν τὴν Οὐαλερίου δημηγορίαν τοιούτοις ἐχρήσατο λόγοις· Ἐν ἐλάττονι μὲν αἰτίᾳ ἂν Οὐαλέριος ἦν, εἰ τὴν αὑτοῦ γνώμην ἀπεφήνατο μόνην, τῶν δὲ τἀναντία ἐγνωκότων μὴ κατηγόρει· περιῆν γὰρ ἂν αὐτῷ μηδὲν ἀκοῦσαι τῶν προσόντων αὐτῷ κακῶν. ἐπεὶ δ´ οὐκ ἀπέχρησεν αὐτῷ τοιαῦτα συμβουλεύειν, ἐξ ὧν οὐδὲν ἄλλ´ τοῖς κακίστοις τῶν πολιτῶν δουλεύσομεν, ἀλλὰ καὶ τῶν ἐναντιουμένων αὐτῷ καθήψατο κἀμοῦ ἁψιμάχως ἐμνήσθη, πολλὴν ἀνάγκην ὁρῶ κἀμοὶ περὶ τούτων εἰπεῖν καὶ πρῶτον ἀπολύσασθαι τὰς κατ´ ἐμαυτοῦ διαβολάς. ὠνείδισται γάρ μοι πρὸς αὐτοῦ ἐπιτήδευμα οὔτε πολιτικὸν οὔτ´ εὐπρεπές, ὡς ἀπὸ παντὸς χρηματίζεσθαι προῄρημαι τρόπου καὶ πολλοὺς τῶν πενήτων ἀφῄρημαι τὴν ἐλευθερίαν, καὶ ὡς ἀπόστασις τοῦ δήμου καὶ δι´ ἐμὲ οὐχ ἥκιστα γέγονεν· ὧν οὐδὲν ὅτι ἀληθές ἐστιν οὐδ´ ὑγιὲς ῥᾴδιον ὑμῖν μαθεῖν. ἴθι γάρ, εἰπὲ Οὐαλέριε, τίνες εἰσὶν οὓς κατεδουλωσάμην ἐγὼ πρὸς τὰ χρέα; τίνας ἐν δεσμοῖς πολίτας ἔσχον νῦν ἔχω; τίς τῶν ἀφεστηκότων διὰ τὴν ἐμὴν ὠμότητα φιλοχρηματίαν στέρεται τῆς ἑαυτοῦ πατρίδος; ἀλλ´ οὐκ ἂν ἔχοις εἰπεῖν. τοσούτου γὰρ δέω τινὰ πολιτῶν καταδεδουλῶσθαι διὰ χρέος, ὥστε πολλοῖς πάνυ τὰ ἐμαυτοῦ προέμενος οὐδένα τῶν ἀποστερησάντων με πρόσθετον ἐποιησάμην οὐδὲ ἄτιμον, ἀλλὰ πάντες εἰσὶν ἐλεύθεροι καὶ πάντες οἴδασί μοι χάριν φίλων τε καὶ πελατῶν ἐν τοῖς ἀναγκαιοτάτοις ἐξετάζονται. καὶ οὐ λέγω ταῦτα κατηγορῶν ἐγὼ τῶν μὴ τὰ παραπλήσια ἐμοὶ πεποιηκότων οὐδ´ εἴ τινες νόμῳ συγχωρούμενόν τι ἔδρασαν ἀδικεῖν αὐτοὺς οἴομαι, ἀλλὰ τὰς κατ´ ἐμαυτοῦ διαβολὰς ἀπολύομαι. [6,59] XXXI. APRES lui Appius Claudius fut appelé, il se leva pour dire son avis. C'était le plus redoutable ennemi du peuple et le plus zélé défenseur de la faction des grands, homme plein de lui-même et de son mérite. Ses rares qualités lui avaient acquis beaucoup d'estime. Sa vie sobre, une conduite sage et modérée, la grandeur d'âme dont il avait donné d'illustres preuves dans l'administration de la république, le rendaient respectable, et il ne contribuait pas peu à conserver la dignité de l'aristocratie à laquelle il était fort attaché. Ce magistrat prenant occasion du discours de Valerius, parla en ces termes. XXXII. « Valerius serait moins en faute, Sénateurs, s'il s'était borné à dire simplement son avis sans accuser ceux qui sont d'un sentiment contraire. Il ne tenait qu'à lui de s'épargner par là le chagrin de se voir reprocher ses défauts. Mais puisque non content de donner des conseils qui ne tendent qu'à nous rendre esclaves des plus méchants citoyens, il s'est déchaîné d'une manière injurieuse contre ceux qui ne pensent pas comme-lui, et qu'il m'a attaqué personnellement, je ne puis me dispenser de lui répondre, et je commence par la réfutation de ses calomnies. XXXIII. Il me reproche des inclinations basses et contraires au bon gouvernement, que je cherche a thésauriser à toutes mains, que j'ai ôté la liberté à la plupart des pauvres, et que je suis une des principales causes de la révolte du peuple, tous chefs d'accusation dont-il vous est aisé de voir la fausseté et l'injustice. Je m'adresse à vous-même, Valerius, et je vous somme de nommer ceux que j'ai réduits sous l'esclavage pour cause de dettes. Qui sont les citoyens que j'ai mis, ou que je retiens aujourd'hui dans les fers ? Qui des révoltés ai-je jamais chassé de sa patrie par ma cruauté ou par mon avidité du gain ? Vous n'en sauriez nommer un seul. Loin d'avoir réduit en servitude aucun débiteur, j'en pourrais citer un grand nombre à qui j'ai accordé une entière remise de tout ce qui pouvait m'appartenir. Je n'ai jamais ni arrêté ni noté d'infamie aucun de ceux qui m'ont emporté mon bien. Tous mes redevables jouissent de leur liberté, et c'est à moi qu'ils en ont l'obligation. Ils sont au nombre de mes amis et de mes clients. Ils me regardent comme leur protecteur, et ne cessent de me témoigner leur reconnaissance. Au reste, je ne prétends point blâmer ceux qui ont tenu une conduite différente, s'ils ont usé du pouvoir que leur donnent les lois, je ne leur en fais point un crime : tout ce que j'en dis n'est que pour réfuter les calomnies dont on m'a chargé.


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Dernière mise à jour : 13/07/2009