HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VI (avec trad. française)

Chapitre 58

  Chapitre 58

[6,58] Ὃς ἀναστὰς πρῶτον ὑπεμίμνησκε τὴν βουλὴν τῶν ἰδίων πολιτευμάτων, καὶ ὅτι πολλάκις αὐτοῦ προλέγοντος τὰ μέλλοντα συμβήσεσθαι δεινὰ δι´ ὀλιγωρίας ἐποιήσαντο τοὺς λόγους· ἔπειτα ἠξίου τοὺς ἐναντιουμένους ταῖς διαλλαγαῖς μὴ περὶ τῶν μετρίων νῦν ζητεῖν, ἀλλ´ ἐπεὶ τὴν στάσιν οὐκ εἴασαν ἐξαιρεθῆναι, ἡνίκα μικρὰ ἦν ἔτι τῇ πόλει τὰ διαφέροντα, νῦν γέ τοι σκοπεῖν, ὅπως διὰ ταχέων παύσεται καὶ μὴ προελθοῦσα ἔτι πορρωτέρω λήσει τάχα μὲν ἀνίατος, εἰ δὲ μὴ δυσίατος καὶ πολλῶν αἰτία σφίσι γενομένη κακῶν· τήν τε ἀξίωσιν τῶν δημοτικῶν οὐκέτι τὴν αὐτὴν ἀπέφαινεν ἐσομένην τῇ προτέρᾳ, οὐδ´ ἐπὶ τοῖς αὐτοῖς εἴκαζε συμβήσεσθαι τὸν δῆμον ἀπαλλαγὴν μόνον τῶν χρεῶν αἰτούμενον, ἀλλὰ καὶ βοηθείας δεήσεσθαί τινος ἴσως, ἀφ´ ἧς εἰς τὸν λοιπὸν χρόνον ἀσφαλὴς διατελέσει· καταλελύσθαι μὲν γὰρ ἀφ´ οὗ παρῆλθεν τοῦ δικτάτορος ἀρχὴ τὸν φύλακα τῆς ἐλευθερίας αὐτοῦ νόμον, ὃς οὔτε ἀποκτείνειν πολίτην ἄκριτον οὐδένα συνεχώρει τοῖς ὑπάτοις, οὐδέ γε τοὺς παρὰ τῇ κρίσει ἐλαττουμένους ὑπὸ τῶν πατρικίων δημοτικοὺς παραδίδοσθαι τοῖς καταδικασαμένοις, ἔφεσιν δὲ τοῖς βουλομένοις ἐδίδου μεταφέρειν τὰς κρίσεις ἐπὶ τὸν δῆμον ἀπὸ τῶν πατρικίων καὶ τι ἂν δῆμος γνῷ, τοῦτ´ εἶναι κύριον· ἀφῃρῆσθαι δὲ καὶ τὴν ἄλλην ἐξουσίαν τῶν δημοτικῶν ὀλίγου δεῖν πᾶσαν, ἧς ἐν τοῖς προτέροις χρόνοις ἦσαν κύριοι, ὅπου γε καὶ τὸν ἐκ τῶν πολέμων θρίαμβον οὐκ ἐξεγένετο αὐτοῖς εὑρέσθαι παρὰ τῆς βουλῆς ἀνδρὶ παρ´ ὁντιναοῦν ἄλλον ἐπιτηδείῳ ταύτης τυχεῖν τῆς τιμῆς, Ποπλίῳ Σερουιλίῳ Πρίσκῳ. ἐφ´ οἷς εἰκός τι πάσχοντας τοὺς πολλοὺς ἀθυμεῖν καὶ πονηρὰς ἔχειν ὑπὲρ τῆς ἀσφαλείας ἐλπίδας, ἐπειδὴ οὔτε ὑπάτῳ οὔτε δικτάτορι κήδεσθαι αὐτῶν βουλομένοις ἐξεγένετο, ἀλλὰ καὶ προσαπήλαυσέ τις αὐτῶν ὕβρεως καὶ ἀτιμίας διὰ τὴν ὑπὲρ τῶν πολλῶν σπουδὴν καὶ πρόνοιαν. ταῦτα δ´ ἀπειργάσθαι συγκύψαντας οὐ τοὺς χαριεστάτους τῶν πατρικίων, ὑβριστὰς δέ τινας καὶ πλεονέκτας περὶ χρηματισμὸν ἄδικον δεινῶς ἐσπουδακότας, οἳ πρὸς πολὺ διάφορον καὶ ἐπὶ μεγάλοις δανεισθὲν τόκοις πολλὰ καταδουλωσάμενοι πολιτῶν σώματα, τούτοις τ´ ὠμὰς καὶ ὑπερηφάνους ἀνάγκας προσφέροντες, ἀλλότριον ἐποίησαν γενέσθαι τῆς ἀριστοκρατίας ἅπαν τὸ δημοτικόν, ἑταιρίαν τε συστησάμενοι καὶ ταύτης ἀναδείξαντες Ἄππιον Κλαύδιον ἡγεμόνα, μισόδημον ἄνδρα καὶ ὀλιγαρχικόν, δι´ ἐκείνου πάντα φύρουσι τὰ πράγματα τῆς πόλεως. οἷς εἰ μὴ τὸ σωφρονοῦν μέρος τῆς βουλῆς ἐμποδὼν στήσεται, κινδυνεύειν ὑπὲρ ἀνδραποδισμοῦ τινος καὶ κατασκαφῆς τὴν πόλιν. τελευτῶν δ´ ἀπεφήνατο συνδοκεῖν τῇ Μενηνίου χρῆσθαι γνώμῃ, καὶ τὴν πρεσβείαν ἠξίου πέμπειν διὰ ταχέων· τοὺς δ´ ἄνδρας ἀφικομένους πειρᾶσθαι μὲν ὡς βούλονται καταλύσασθαι τὴν στάσιν, εἰ δὲ μὴ διδοίη τις αὐτοῖς, βούλονται, δέχεσθαι τὰ διδόμενα. [6,58] Valerius s'étant levé, commença par conjurer les sénateurs de se souvenir de ce qu'il avait fait dans l'administration de la république, et qu'encore qu'il leur eût souvent prédit les malheurs qui devaient arriver, ils n'avaient tenu compte de ses discours. XXX. Ensuite se tournant vers ceux qui s'opposaient à la paix, il les pria de n'être plus si raides sur l'équité des propositions d'accommodement. Il leur représenta que puisqu'ils n'avaient pas voulu souffrir qu'on arrêtât la séditions dans ses commencements, il était également de leur devoir et de leur intérêt de chercher les moyens de l'apaiser promptement, de peur que s'augmentant de plus en plus elle ne devînt insensiblement sans remède, ou au moins très difficile à étouffer, et qu'elle ne causât beaucoup de maux. Il leur remontra que le peuple désormais ne s'en tiendrait pas à ses premières demandes, mais qu'il ferait de plus dures propositions d'accommodement, que non seulement il insisterait sur l'abolition des dettes, mais qu'il y avait apparence que portant plus loin ses prétentions il exigerait des sûretés pour l'avenir. Que depuis l'établissement de la dictature on avait abrogé la loi qui avait été faite pour mettre à couvert la liberté du peuple, cette loi sacrée qui défendait à toutes personnes de faire mourir aucun citoyen qu'il n'eût été jugé dans les formes, ou de livrer entre les mains des sénateurs un plébéien condamné à leur tribunal, et qui permettait d'appeler de la sentence de ceux-ci au jugement du peuple dont les arrêts devaient être regardés comme valides et décisifs en dernier ressort. Qu'on avait ôté aux plébéiens presque tous les pouvoirs dont ils jouissaient autrefois, puisqu'ils n'avaient pu obtenir du sénat les honneurs du triomphe pour Publius Servilius Priscus qui par ses glorieuses victoires les avait autant mérités qu'aucun autre. Que c'était vraisemblablement pour cette raison que la plupart s'étaient découragés et avaient conçu mauvaise opinion de leur sûreté ; défiance d'autant plus pardonnable qu'on ne laissait pas même la liberté ni aux consuls ni aux dictateurs de prendre fait et cause pour le peuple, et que dès qu'ils paraissaient portés pour ses intérêts on les traitait avec la même hauteur et la même ignominie que lui. Qu'au reste, les plus équitables et les plus modérés des patriciens n'y avaient aucune part, que c'était l'ouvrage de certains esprits fiers, hautains, emportés, et trop avides d'un gain injuste, qui avaient prêté beaucoup d'argent à de gros intérêts, que ces sortes de gens par leurs secrètes intrigues avaient réduit en servitude plusieurs citoyens qu'ils traitaient cruellement, et que leur tyrannie avait soulevé le peuple contre les grands. Qu'ils s'étaient fait un parti dont Appius Claudius, le plus grand ennemi du peuple et le plus attaché à ceux qui voulaient un gouvernement oligarchique, s'était déclaré le chef, et que par son moyen ils bouleversaient toutes les affaires de l'état. Que si la plus faible partie du sénat ne s'opposait à leurs pernicieuses entreprises, Rome courait grand risque ou d'être rasée par les ennemis ou de subir le joug d'une honteuse servitude. Il finit ses remontrances en disant qu'il se rangeait du sentiment de Menenius : qu'il était d'avis qu'on envoyât incessamment des ambassadeurs avec ordre d'apaiser la sédition à l'amiable, et de conclure la paix à de justes conditions si le peuple en voulait accorder; sinon, que c'était une nécessité absolue d'accorder celles qu'il leur proposerait, afin de rétablir la tranquillité publique à quelque prix que ce fût. »


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Dernière mise à jour : 13/07/2009