[6,50] Ὧν ἑκάτερον ὅσης ἐστὶ μεστὸν εὐηθείας, ἐξ
αὐτῶν ὑμᾶς ἀξιώσαιμ´ ἂν ἔγωγε τῶν ἔργων σκοπεῖν
ἐνθυμηθέντας, ὅτι διαστασιασάντων πρὸς ὑμᾶς τῶν
ταπεινοτέρων διὰ τοὺς οὔτε πολιτικῶς οὔτε μετρίως
ταῖς ἀτυχίαις χρησαμένους, καὶ ὑπαναχωρησάντων μὲν
ἐκ τῆς πόλεως, ἄλλο δὲ μηδὲν ὑμᾶς δεινὸν μήτε
ἐργαζομένων μήτε διανοουμένων, ἀλλ´ ὡς διαλλαγήσονται
χωρὶς αἰσχύνης σκοπούντων, ἀγαπητῶς δεξάμενοι τὸ
συμβὰν ἀπὸ τῆς τύχης πολλοὶ τῶν οὐκ εὖ διανοουμένων
πρὸς ὑμᾶς, ἀνεπτέρωνται ταῖς γνώμαις, καὶ τοῦτον οἴονται
σφίσι παρεῖναι τὸν εὐκταῖον καιρόν, ἐν ᾧ
καταλύσουσιν ὑμῶν τὴν ἀρχήν. Αἰκανοὶ μέν γε καὶ
Οὐολοῦσκοι, Σαβῖνοί τε καὶ τὸ Ἑρνίκων ἔθνος, πρὸς
τῷ μηδένα χρόνον ἐξαίρετον πεποιῆσθαι τοῦ πρὸς
ἡμᾶς πολέμου, καὶ τοῖς ἔναγχος κακοῖς δυσανασχετοῦντες
λῃστεύουσιν ἡμῶν τοὺς ἀγρούς. Καμπανίας δὲ
καὶ Τυρρηνίας ὅσα ἐνδοιαστῶς ἡμῶν ἀφείμενα διατελεῖ, τὰ
μὲν ἐκ τοῦ φανεροῦ ἀφίσταται, τὰ δ´ ἀφανῶς
παρασκευάζεται. δοκεῖ τ´ οὐδὲ τὸ Λατίνων συγγενὲς
ἔτι βέβαιον ἡμῖν διαμένειν φίλιον εἰς πύστιν ἐλθόν,
ἀλλὰ καὶ τούτου πολὺ μέρος διαγγέλλεται νοσεῖν ἔρωτι
κρατούμενον, ἧς ἅπαντες γλίχονται, μεταβολῆς· οἱ δὲ
τέως ἐπιστρατοπεδεύοντες ἑτέροις, νῦν αὐτοὶ τειχήρεις
μένοντες καθήμεθα, γῆν τ´ ἄσπορον ἀφεικότες καὶ
αὐλὰς διαρπαζομένας ὁρῶντες λείαν τ´ ἀπελαυνομένην
καὶ θεράποντας αὐτομολοῦντας καὶ οὐκ ἔχοντες, ὅ τι
χρησόμεθα τοῖς κακοῖς. καὶ ταῦτα πάσχοντες ἔτι
διαλλαγήσεσθαι πρὸς ἡμᾶς ἐλπίζομεν τὸ δημοτικόν, {καὶ}
ἐφ´ ἡμῖν ὑπάρχον εἰδότες ἑνὶ καταλύσασθαι ψηφίσματι
τὴν στάσιν;
| [6,50] Mais pour vous montrer combien ces projets sont frivoles, je vous prie seulement de faire attention à ce qui se passe
aujourd'hui devant vos yeux. Depuis que la populace est sortie de la ville
et qu'elle s'est soulevée contre vous à l'occasion de quelques personnes
qui ne pouvaient supporter les malheurs de l'état avec modération et sans
exciter des troubles, loin de vous avoir fait aucun mal ou de penser à vous
en faire, elle ne cherche que les moyens de se réconcilier et de conclure
une paix également utile et honorable. D'un autre côté, plusieurs peuples
qui ne sont pas bien intentionnés pour vous, saisissent de tout leur cœur
l'occasion si désirée que la fortune leur présente : concevant de nouvelles
espérances, ils ont déjà levé l'étendard de la révolte, et se flattent que le
temps est venu qu'ils pourront renverser l'empire Romain.
XIV. Les Aeques, les Volsques, les Sabins et les Herniques, ces
peuples qui n'ont jamais cessé de nous susciter des guerres, sont irrités
de leurs nouvelles déroutes et ne respirent que la vengeance : déjà ils
confisquent nos terres et les partagent entre eux. Tout ce que nous avons
laissé dans une foi douteuse en Campanie et en Tyrrhénie, ou se soulève
ouvertement contre nous, ou se dispose secrètement à le faire. Il semble
même que les Latins nos parents ne veulent plus demeurer fermes dans
notre amitié : on nous annonce que la plupart sont attaqués de la même
maladie que les autres peuples, c'est-à-dire de l'amour du changement,
dont toute cette nation n'est que trop avide. Pour nous qui jusqu'ici avons
toujours attaqué les autres, assiégés aujourd'hui dans nos murailles, nous
laissons nos terres incultes, nous avons le chagrin de voir qu'on pille nos
métairies, qu'on en emporte le butin, que nos esclaves désertent, sans
que nous sachions quel remède apporter à tant de maux, et nous
souffrons toutes ces insultes dans l'espérance que le peuple rentrera en
grâce avec nous, sachant qu'il ne tient qu'à nous d'apaiser la sédition par
un seul décret du sénat.
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